
Comment faire face à un enfant qui ne veut rien faire ? Faut-il le pousser plus fort ? Ou peut-être, le laisser subir les conséquences de ses actes ?
De nombreux parents se posent ces questions, mais la réponse n’est jamais facile : quelle que soit la stratégie que vous privilégiez, faire face à un « enfant qui a constamment besoin d’être motivé » est épuisant.
Pour comprendre le comportement d’un enfant qui ne veut rien faire, il faut commencer par comprendre la notion de la procrastination.
Faire face à l’enfant qui ne veut rien faire : le rôle de la procrastination dans le comportement de votre enfant
Le dictionnaire définit la procrastination comme la tendance à ajourner, à remettre systématiquement au lendemain. Des études récentes ont montré que ce comportement peut avoir des effets dramatiques. Il a été lié à de mauvais résultats scolaires, à un mal-être sur le long terme, et à une mauvaise gestion financière.
La bonne nouvelle est que la procrastination baisse quand les enfants grandissent et développent certaines compétences.
Mieux encore, plusieurs chercheurs spécialisés dans l’analyse de ce comportement affirment qu’en s’entraînant, chacun peut réduire la tendance à procrastiner.

Pourquoi est-il compliqué de gérer un enfant qui ne veut rien faire
La procrastination touche des personnes de tous âges, mais il peut être assez compliqué à gérer chez les enfants, car ces derniers ne peuvent pas toujours être tenus entièrement responsables de leurs actions (ou manque d’actions).
Si votre fille ne fait jamais ses devoirs, cela deviendra votre problème à un moment donné – des messages de son maître/maîtresse, le besoin de lui procurer des cours particuliers, le besoin de dégager du temps pour l’aider à rattraper son retard…
En effet, le comportement d’un enfant qui ne veut rien faire vous affecte autant que lui ! Alors, que faut-il faire quand vous n’en pouvez plus de celui-ci ? Voici plusieurs stratégies qui pourraient vous aider.
Quelques astuces pour faire face à un enfant qui ne veut rien faire
Des preuves scientifiques suggèrent qu’encourager les enfants et les adolescents à participer à la prise de décision est une approche très efficace face à l’enfant qui ne veut rien faire.
De nombreux pédagogues considèrent que le partage du pouvoir décisionnel est un élément clé de l’éducation des enfants. Il est important que votre enfant pense qu’il a le pouvoir de prendre quelques décisions le concernant.
Même les plus jeunes apprécient pouvoir prendre leurs propres décisions dans une structure guidée par les parents. Plus précisément, cela consiste à donner à votre enfant un cadre dans lequel il peut prendre des décisions.
Cela implique une responsabilité partagée qui équilibre l’autorité parentale et l’autonomie de l’enfant.
Permettre à son enfant de participer à la prise de décision augmente non seulement sa confiance et son sentiment d’autonomie, mais facilite aussi la coopération. Mieux encore, la discussion et la négociation aident votre enfant à la pratique de prise de bonnes décisions.
Cela dit, il est important de prendre en compte l’âge de votre enfant pour bien « transférer le pouvoir décisionnel ». Voici quelques stratégies qui pourraient vous aider face à un enfant qui ne veut rien faire.
Cinq stratégies pour faire face à votre enfant

1) Proposez des options limitées
Proposez des options limitées à votre enfant qui lui offrent une structure tout en lui permettant de participer à la prise de décision.
Par exemple, au lieu de lui dire « il est temps de faire tes devoirs » ou « va faire tes devoirs », vous pourriez dire « est-ce que tu fais tes devoirs tout de suite ou juste après ton goûter ? »
« Tu vas te brosser les dents maintenant ou dans cinq minutes ? »
Astuce utile pour le plus jeune : Mettez une alarme à sonner dans cinq minutes et dites à votre enfant quelque chose comme : « dès que l’alarme sonne, il est temps d’aller se brosser les dents ».
Le fait de donner des options limitées est particulièrement important chez les jeunes enfants pour qui faire un choix n’est pas toujours évident.
2) Fixez des limites
Une deuxième option est de fixer des limites autour d’une tâche/action donnée, ce qui permettra à votre enfant de prendre des décisions dans une structure plus large :
• Tu peux regarder la télévision/jouer à ton jeu vidéo, quand tu auras fini tes devoirs (fixer des limites) ;
• Tu veux la robe rouge ou la robe verte (donner moins d’options) ;
• Tu peux faire tes devoirs/prendre ta douche quand tu veux, mais avant 18 heures (fixer des limites).
Cette approche permet à votre enfant de se sentir plus impliqué dans la prise de décision, même si c’est vous qui fixez le cadre.
3) Ayez des attentes claires
Plus votre enfant grandit, plus il est capable de prendre de bonnes décisions. Cela dit, il faut toujours exprimer vos attentes clairement : lorsque vous lui dites qu’il peut choisir n’importe quelle activité extrascolaire, soyez clair sur le nombre d’activités qu’il peut choisir. Lorsque vous lui donnez carte blanche, soyez prêt à accepter son choix.
4) Récompensez plutôt que punir
Le renforcement positif est une approche très efficace face à un enfant qui ne veut rien faire.
Cependant, celle-ci n’est pas synonyme de soudoyer son enfant pour obtenir le comportement souhaité. De nombreux parents appliquent mal cette stratégie et cela a un impact sur les résultats qu’ils obtiennent. Cet article vous dit tout ce que vous devez savoir pour bien utiliser le renforcement positif.
Si vous tentez cette stratégie, n’oubliez pas que les plus jeunes préfèrent des récompenses petites et immédiates, plutôt que des plus grandes, mais différées. Cela est lié au fait que plus le délai est long, moins la récompense est perçue comme importante.

5) Lâchez prise
Il est plus difficile de faire face à un enfant qui ne veut rien faire quand celui-ci approche l’adolescence, surtout car c’est un âge où vous ne pouvez pas – et ne devez pas – tout contrôler.
Les luttes de pouvoir sont courantes à cet âge, mais celles-ci peuvent également offrir des moments importants d’apprentissage.
De nombreuses études sur la procrastination affirment que transférer progressivement la prise de décision à votre enfant est plus efficace qu’octroyer une autonomie prématurée ou, au contraire, une dépendance prolongée.
Plusieurs chercheurs ont également constaté que lorsque les parents sont trop présents, les enfants ont tendance à être trop dépendants et s’habituent à ce que les autres prennent leurs décisions à leur place.
Certains experts suggèrent que les compétences nécessaires pour pouvoir prendre de bonnes décisions (qui est définie comme la capacité à générer et à peser les alternatives) se développent environ entre 8 et 15/16 ans.
Il est donc nécessaire qu’en grandissant, votre enfant ait des opportunités d’apprendre que les choix ont des conséquences. Il doit donc être conscient des conséquences de ses actions – ou absence d’action – et celles-ci doivent être appliquées de façon cohérente, c’est-à-dire chaque fois qu’un comportement spécifique se produit.
Alors que de nombreux « enfants qui ne veulent rien faire » finissent par vaincre leur procrastination et leur manque de motivation, ces comportements peuvent parfois être le signe de difficultés d’apprentissage telles que le TDAH, de problèmes de concentration, de problèmes psychologiques tels que la dépression et l’anxiété, le stress, la consommation de substances, et ainsi de suite
En utilisant l’étiquette « enfant paresseux », ces difficultés ont tendance à être camouflées. Si vous vous inquiétez du comportement de votre enfant, n’hésitez pas à en parler à votre médecin traitant qui vous orientera dans la bonne direction.
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