
Les chercheurs[1] dont les études se sont principalement concentrées sur les parents trop indulgents disent tous que lorsque l’on donne trop, aime trop, ou excuse trop nos enfants, on nuit à leur développement.
Ils affirment qu’être trop indulgent expose à plus de risques de problèmes chez les enfants tels qu’un sentiment d’impuissance, l’irresponsabilité, un manque de discipline et le sentiment que tout lui est dû.
Dans une récente étude[2] dirigée par Jelena Obradović, les chercheurs ont observé la façon dont les parents interagissaient avec leurs enfants dans des situations quotidiennes ― lorsqu’ils jouaient, rangeaient après eux, apprenaient un nouveau jeu ou discutaient d’un problème.
Environ cent enfants âgés de quatre à six ans ont participé à l’étude. Les chercheurs souhaitaient analyser les interactions parent-enfant afin de comprendre comment celles-ci influencent le comportement des enfants.
L’étude a révélé que le fait de trop intervenir est contre-productif. En d’autres termes, les enfants des parents qui intervenaient inutilement, par exemple en suggérant des solutions ou en posant des questions même lorsque leurs enfants géraient bien les choses, avaient plus de difficultés à réguler leur comportement et leurs émotions.
Ces derniers avaient également plus de mal avec la maîtrise de soi, les compétences exécutives et la concentration.
Depuis qu’Haim Ginot a interviewé un adolescent qui se sentait constamment « surveillé par ses parents, comme un hélicoptère », le terme de « parent hélicoptère » est devenu couramment utilisé pour désigner les parents qui sont toujours présents et qui surprotègent leurs enfants. Ce type de parentalité peut entraîner des conséquences négatives.
Voici un petit quiz qui peut vous aider à évaluer si vous êtes un « parent hélicoptère ».
Cela dit, les enfants ont besoin que leurs parents soient présents, ils ont besoin d’un sens d’appartenance et d’une certaine forme de structure pour s’épanouir.
Alors, comment trouver le bon équilibre entre être trop et pas assez présent ?
Les chercheurs de l’étude citée précédemment suggèrent qu’une approche parentale axée sur l’enfant peut nous aider à savoir quand intervenir et quand lâcher prise.
Voici quatre façons simples d’adopter cette pratique.
1) N’aidez que quand nécessaire
Vouloir aider son enfant est tout à fait normal, mais cela peut aussi l’empêcher d’apprendre comment réussir seul.
Faites une évaluation honnête de la façon dont vous interagissez avec votre enfant. A-t-il constamment besoin de votre aide ? Êtes-vous toujours en train de le « surveiller » ? Que faites-vous pour lui que vous devriez le laisser faire par lui-même ?
Que devez-vous arrêter de faire et laisser votre enfant faire seul ? Soyez prêt à lâcher prise et à le laisser prendre les devants lorsque votre intervention n’est pas nécessaire.
2) Donnez à votre enfant les outils dont il a besoin pour réussir
Vous avez probablement entendu l’expression « Donnez à un homme un poisson et vous le nourrirez pour un jour. Enseignez-lui à pêcher et vous le nourrirez pour la vie ». Cette expression est très proche de la célèbre citation de Maria Montessori : « Aide-moi à faire seul ».
Montessori croyait que si les enfants disposaient des bons outils et d’un environnement propice, leur réussite était pratiquement garantie.
En ce qui concerne l’éducation de votre enfant, cela signifie l’aider à développer des compétences importantes telles que :
• La prise de décisions : encouragez-le à participer à la prise des décisions qui le concerne lui apprend à affiner ses compétences. Cela peut être lié à des situations classiques telles que le fait de demander à son enfant de choisir entre sa robe rouge ou sa robe bleue, ou cela peut faire référence à d’autres situations telles que le fait de promouvoir la négociation en ce qui concerne des questions négociables, ou de demander son avis pour résoudre un problème familial ;
• L’autonomie : encourager votre enfant à faire les choses par lui-même implique de s’assurer qu’il possède les outils nécessaires pour réussir.
Par exemple, certains vêtements (sans fermetures éclair, sans lacets, etc.) peuvent faciliter l’habillage même des plus jeunes enfants et encourager le vôtre à effectuer des tâches adaptées à son âge peut lui montrer qu’il est capable de réussite.

3) Quand il faut intervenir, intervenez !
Bien que les enfants aient besoin de l’expérimentation et apprennent en faisant seuls, il y a de nombreuses occasions où ils ont besoin de notre intervention.
Par exemple, aider son enfant à mettre des mots sur ses émotions l’aide à développer ses compétences en intelligence émotionnelle.
La plupart des enfants ont besoin de nous pour comprendre et apprendre à faire face aux situations difficiles.
Cela dit, l’intervention parentale ne signifie pas protéger votre enfant de ces situations. Plutôt, cela implique d’être présent pour en discuter et lui donner les outils dont il a besoin pour apprendre à faire face à ces situations lorsqu’elles se produisent.
4) Fournissez une structure solide
Il n’y a pas de liberté sans structure. Vous ne pouvez lâcher prise que si vous et votre enfant êtes conscients de ce qui est attendu de lui et des conséquences si les attentes ne sont pas satisfaites.
Qu’attendez-vous de votre enfant ? Quels comportements sont négociables et lesquels ne le sont pas ? Quelles sont les conséquences si ces attentes ne sont pas respectées ? Votre enfant est-il conscient de vos attentes et des conséquences de son comportement ?
Quoiqu’être un parent trop impliqué vient toujours d’une bonne intention, cela peut rendre votre enfant dépendant en tant qu’adulte. Plus vous lâchez prise, plus vous lui montrez que vous croyez en sa capacité à réussir.
[1] Les perceptions des adultes de la surprotection parentale pendant l’enfance
[2] Apprendre à lâcher prise : la surprotection mène à des mauvaises compétences en autorégulation à la maternelle.


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