Pendant des mois interminables, notre fils se réveillait toutes les deux heures. Les nuits étaient cauchemardesques, les journées dures, et on avait parfois le sentiment de devenir fou. On était tellement désespéré, on aurait presque tout tenté pour l’aider (et nous aussi) à mieux dormir.

Comment apprendre à un bébé à dormir seul ? Est-il possible de le faire ? J’ai une bonne et mauvaise nouvelle pour les parents qui se posent ces questions.  

D’abord la mauvaise : chaque bébé développe son propre rythme de sommeil. Vous avez certainement déjà remarqué l’injustice de la vie parentale : tandis que la fille de votre copine fait pratiquement ses nuits à 2 mois, la vôtre peine à trouver un rythme stable de sommeil à 8 mois : elle ne dort que dans vos bras ou si vous dormez à côté d’elle, elle se réveille tous les 2 heures, ou pire, sa journée commence à 4h30 !

La bonne nouvelle, c’est que certaines astuces peuvent apprendre à bébé à dormir seul. Voici cinq solutions qui peuvent vous aider.

5 astuces pour apprendre un bébé à dormir seul

1) Adopter un rituel de coucher le plus tôt possible

Plus tôt vous habituez votre bébé à un rituel de coucher, plus tôt il va apprendre à associer celui-ci avec le sommeil. Mais les rituels ne fonctionnent que s’ils sont répétés de façon régulière, c’est-à-dire chaque soir.

Il est donc important de choisir un rituel simple – lecture, massage, musique – que vous pouvez répéter chaque soir, plutôt que des longs rituels que vous aurez du mal à garder sur la durée.

Le rythme de sommeil de votre bébé change beaucoup la première année, surtout lors de la régression de sommeil de 4 mois, et vers 8 à 10 mois quand les angoisses de séparation commencent.

Pour de nombreux bébés, ces changements sont de courte durée et il est important de ne pas changer le rituel de coucher du vôtre pour lui donner un sens de stabilité et de sécurité.

2) Évitez d’endormir votre bébé dans vos bras

Le bébé qui se réveille dès qu’on arrête de le bercer, vous connaissez ? Le problème, c’est que si vous bercez votre bébé jusqu’à ce qu’il s’endorme, il va toujours vouloir dormir dans vos bras.

Ce qu’il faut faire, dès le départ, c’est le bercer, puis le mettre au lit avant qu’il s’endorme.

3) Différencier le jour et la nuit peut apprendre à un bébé à dormir seul

Le sommeil des bébés est déterminé par le rythme circadien, c’est-à-dire une sorte « d’horloge biologique » interne qui règle leur sommeil.

Cette horloge se règle au fur et à mesure qu’ils grandissent. Leur rythme de sommeil devient plus régulier tout seul, sans votre intervention.

Cela dit, il est important que votre bébé arrive à bien distinguer la nuit de la journée pour développer un bon rythme de sommeil et surtout, pour comprendre que « la nuit, on dort 😊 ».

Pour l’aider, il faut donc éviter de le garder dans des pièces sombres la journée durant de longues périodes, ou de jouer avec lui la nuit.

4) Aidez-le à accumuler de la bonne fatigue

Plus votre bébé grandit et développe de nouvelles compétences, plus il aura besoin d’activités qui l’aident à mettre celles-ci en pratique. S’il n’a pas suffisamment d’opportunités de se dépenser, il peut commencer à se réveiller la nuit pour jouer.

C’est pour cela qu’à partir de 6 mois, il est important de proposer des activités qui permettent à votre bébé de se dépenser et développer une bonne fatigue.

Cela dit, il faut veiller à ne pas trop le fatiguer, car trop de fatigue l’empêche de s’endormir et d’avoir un bon repos.

5) Éloignez-vous pour favoriser son autonomie

Pour apprendre à un bébé à dormir seul, il est important de vous éloigner de lui progressivement, au fur et à mesure qu’il grandit. Il faut donc :

• Attendre quelques instants avant d’intervenir quand il pleure.

• S’éloigner progressivement – par exemple, quand vous intervenez la nuit, vous pouvez vous asseoir sur une chaise dans sa chambre, puis à côté de la porte, puis dans le couloir. Cela lui permettra de se sentir en sécurité, tout en lui apprenant à s’endormir seul.

• Aidez-le à faire face à l’angoisse de la séparation en lui proposant un doudou par exemple. Cela dit, il est important de rassurer votre bébé quand il traverse des angoisses de séparation. Rassurez-le brièvement, puis quittez la chambre et attendez un peu devant sa porte pour voir s’il réussit à s’endormir.

Cet article propose plus de conseils spécifiques selon l’âge de votre bébé.

L’entrainement au sommeil, c’est quoi ?

Faut-il entrainer son bébé à dormir, ou au contraire, le laisser faire ses nuits de façon autonome et naturelle ? Il existe une vive controverse sur ce sujet et personne aujourd’hui ne sait avec certitude l’impact d’un tel entrainement sur les bébés.

Certains parents disent qu’elles sont néfastes pour le cerveau des bébés. D’autres sont convaincus qu’ils n’auraient pas pu vivre sans.

A savoir

À partir de quel âge peut-on commencer l’entrainement au sommeil ?

Les experts déconseillent de commencer cette pratique avant 4 mois. L’âge idéal se situe entre 4 et 6 mois, mais il est possible d’aider même les enfants plus âgés à adopter des rythmes plus sains de sommeil.

Quand vaut-il mieux attendre avant de tenter l’entrainement au sommeil ?

• Si vous pensez que votre enfant souffre d’un problème médical qui affecte son sommeil. Dans ce cas, il faut en parler à votre médecin traitant ou à votre pédiatre.

• Si vous pratiquez le cododo, il peut être plus difficile à mettre en place des stratégies de l’entrainement au sommeil

• Si vous avez des évènements importants qui approchent – changement de maison, des changements au travail, des périodes de stress, maladie, visite de la belle-mère 😊–, il vaut mieux attendre.

Combien de temps faut-il prévoir avant de voir les premiers résultats ?

De façon générale, il faut au moins deux semaines, sans interruption, avant de voir des résultats. Autrement dit, pour réussir, il faut répéter les mêmes rituels toutes les nuits, à la même heure, pendant au moins deux semaines.

Comment augmenter ses chances de succès ?

• Privilégiez des activités positives et agréables pendant le rituel de coucher de votre bébé – des chansons, des histoires, des massages…

• Privilégiez un rituel du coucher court – entre 30 et 45 minutes maximum.

• Aussi souvent que possible, couchez votre bébé à la même heure.

• Si votre enfant semble craindre sa chambre ou son lit, passez des moments agréables ensemble sur son lit ou dans sa chambre pendant la journée pour l’aider à créer des souvenirs positifs.

• Il ne faut JAMAIS enfermer votre enfant dans sa chambre. Cela ne règlera pas le problème et peut mener à davantage de problèmes plus tard.

Voici un guide gratuit avec 4 approches bienveillantes à tester dès aujourd’hui.

Apprendre à un bébé à dormir seul : les questions courantes

Quand peut-on apprendre à un bébé à dormir seul ?

Comme pour chaque chose, les bonnes habitudes, c’est tout de suite qu’il faut les prendre ! Cela veut dire que si vous habituez votre bébé dès le départ à s’endormir dans vos bras, il va être plus difficile d’arrêter cette habitude plus tard.

De la même façon, plus tôt vous commencez un rituel du coucher avec votre bébé, plus il sera facile pour lui d’associer celui-ci avec le coucher.

Cela dit, il n’est jamais trop tard pour adopter de bonnes habitudes !

Est-ce que l’entrainement au sommeil peut avoir un impact négatif sur le développement de mon bébé ?

« Sleep training » est un concept très connu dans les pays anglophones consistant à entrainer son enfant au sommeil.

Beaucoup de parents associent l’entrainement au sommeil à la méthode Ferber qui conseille aux parents de laisser bébé pleurer pour lui apprendre à dormir seul. Même s’il est vrai qu’une telle approche peut diminuer ses pleurs et ses appels, la science[1] a montré qu’il augmente surtout son stress et son anxiété, ce qui ne vaut donc pas la peine.

Cela dit, il existe plusieurs méthodes bienveillantes[2] que vous pouvez découvrir dans la fiche proposée plus haut.

Ce qu’il faut savoir, c’est que certains bébés mettent très longtemps avant d’obtenir un rythme stable de sommeil, et un petit pourcentage ont besoin d’une forme d’entrainement pour y arriver.

 À quel âge un bébé fait ses nuits tout seul ?

La plupart de bébés commencent « à faire leur nuit » vers 4 à 6 mois. Cela signifie qu’ils commencent à mieux dormir et à avoir un cycle de sommeil plus régulier (environ 4 à 6 heures). Pour les parents chanceux, certains bébés peuvent dormir jusqu’à 10 heures de suite la nuit.

Cela dit, les rythmes de sommeil varient d’un bébé à un autre et sont influencés par des facteurs tels que l’heure du coucher, le tempérament de votre bébé, le nombre et la durée de siestes pendant la journée, et ainsi de suite.

Derniers mots sur les stratégies qui visent à apprendre à un bébé à dormir seul

Le sommeil des bébés varie selon leur âge et leur niveau de développement. Il est aussi influencé par de nombreux facteurs tels que leur environnement, le nombre et la qualité de leur sommeil, l’angoisse de la séparation, les poussées dentaires, les terreurs nocturnes, les maladies, et ainsi de suite.

La première année est la plus compliquée, parce qu’il s’agit d’une année de grands changements dans le développement des bébés et donc dans leurs habitudes de sommeil.

Un bébé qui dort mal, c’est un parent qui dort très mal et qui est donc plus facilement frustré et plus facilement irrité. Il est important de partager les tâches avec votre partenaire pour mieux traverser cette période qui peut s’avérer très difficile à gérer, surtout si un parent le fait seul.

Si le rythme de sommeil de votre bébé vous semble « peu normal », ou vous pensez que votre bébé a une condition qui interfère avec son sommeil, n’hésitez pas à en parler à votre médecin traitant ou au pédiatre de votre enfant qui sauront vous conseiller.

Lectures utiles

La régression du sommeil à 4 mois

La régression du sommeil à deux ans

Le sommeil d’un bébé de 5 mois

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[1] Asynchronie de l’activité de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien entre la mère et le nourrisson suite à l’extinction des réponses de pleurs du nourrisson induites pendant la transition vers le sommeil

[2] Réduction des colères au coucher : comparaison entre les routines positives et l’extinction graduelle