
Discipliner un enfant de façon efficace n’est pas toujours évident. Beaucoup d’entre nous ne savent pas toujours quelle stratégie disciplinaire adopter pour quel comportement et il n’est pas rare de se poser plein de questions sur le « sens » de nos stratégies disciplinaires.
De nombreuses études ont montré que tous les enfants ont besoin de discipline pour s’épanouir, mais elles ont également démontré que toutes les stratégies disciplinaires ne se valent pas.
En d’autres termes, certaines stratégies peuvent soit aggraver le comportement de votre enfant, soit nuire à votre relation parent-enfant.
Voici quatre fausses idées qui mènent à des stratégies disciplinaires inefficaces.
Première fausse idée : La discipline est synonyme de punition
Il y a une très fine ligne entre la discipline et la punition, mais les deux n’ont rien à voir l’une avec l’autre.
De nombreux parents qui confondent la punition avec la discipline finissent par aggraver le comportement de leur enfant et par causer parfois des dommages irréparables à leur relation parent-enfant.
Alors que la discipline et la punition cherchent toutes deux à modifier le comportement des enfants, la première vise à aider son enfant à adopter un comportement approprié sur le long terme, et la seconde à le contrôler et le manipuler pour obtenir un certain comportement.
Plusieurs études[1] ont montré que les approches punitives, telles que la punition physique, peuvent entraîner une augmentation de l’agressivité, des problèmes de santé mentale et une capacité cognitive réduite.
D’autres études[2] ont montré que les méthodes disciplinaires non violentes sont plus efficaces pour réduire les comportements à problème et augmenter le respect des limites.
Les approches punitives partagent certaines caractéristiques communes. Elles :
- sont disproportionnées par rapport au comportement ou au niveau de développement de l’enfant ;
- ont un impact négatif sur l’estime de soi des enfants ;
- instillent la peur ou retirent l’affection.
Les stratégies de discipline positive visent principalement l’autodiscipline. Elles privilégient la communication claire (règles, limites et conséquences claires), la cohérence, l’empathie, le respect et la fermeté.
Diane Baumrind, qui a mené de nombreuses études[3] sur les stratégies de discipline les plus efficaces, a constaté qu’être ferme, claire, cohérent et bienveillant augmente l’autodiscipline et l’estime de soi des enfants.

Deuxième fausse idée : La discipline est une affaire de « taille unique »
La même stratégie de discipline peut avoir un impact très différent sur deux enfants distincts. De plus, différents types de comportements inappropriés nécessitent souvent diverses interventions disciplinaires.
Cela peut sembler contradictoire, car nous savons que l’un des facteurs d’une discipline efficace est la cohérence. Par exemple, l’application systématique de conséquences spécifiques augmente le développement de l’autodiscipline.
Cependant, il est également vrai que cette cohérence fait référence à un comportement spécifique. Par exemple, si vous voulez arrêter le comportement agressif de votre enfant, vous devez établir des règles claires concernant celui-ci et systématiquement appliquer les conséquences chaque fois que votre enfant agit de manière agressive.
Cela étant dit, vous ne pouvez pas appliquer les mêmes conséquences pour un comportement impulsif, par exemple, si votre enfant vous interrompt lorsque vous parlez.
La discipline est également une affaire personnelle et familiale. Déterminer ce qui est un comportement approprié ou inapproprié et choisir la meilleure stratégie disciplinaire dépendent de questions sociales, historiques, personnelles et même culturelles.
La meilleure stratégie de discipline est donc celle qui tient compte de vous et de votre enfant.
Plusieurs études[4] ont montré que le succès de votre stratégie de discipline dépend également du tempérament de votre enfant. En d’autres termes, il est important d’aligner votre stratégie sur sa personnalité (et sur la vôtre).
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Troisième fausse idée : Il doit y avoir des conséquences pour tout mauvais comportement
Si vous infligez des conséquences pour tout ce que vous considérez comme un « mauvais comportement », votre enfant aura du mal à différencier ce qui compte vraiment. Aussi, une telle approche risque d’abîmer votre relation parent/enfant au-delà de l’enfance.
La discipline efficace doit tourner autour de vos valeurs : qu’est-ce qui compte vraiment pour vous ? Quelle éducation souhaitez-vous pour votre enfant ? Qu’est-ce qui est non négociable à vos yeux ? Être conscient de vos valeurs signifie que vous pouvez être plus flexible sur les questions moins importantes.
Quatrième fausse idée : La discipline c’est simplement une question de conséquences
Les conséquences sont la dernière phase d’un long processus, et non la première. Elles ne peuvent fonctionner sur le long terme que s’il y a eu une communication claire dès le départ : qu’attendez-vous de votre enfant ? Votre enfant est-il conscient de vos attentes ? Comment pouvez-vous savoir si les attentes ont été satisfaites ? Quelles sont les règles et les limites ? Qu’est-ce qui est non négociable ?
Une fois tout cela déterminé, vous pouvez décider des conséquences d’un comportement inapproprié.
Bien qu’il y ait de nombreuses idées fausses qui influencent l’efficacité de votre stratégie de discipline, nous savons aujourd’hui que de bonnes stratégies de discipline ont des caractéristiques similaires.
Comment réussir sa stratégie de discipline

1) Distinguez clairement le comportement acceptable de celui qui ne l’est pas
Pour faire face au comportement de votre enfant, il est important de bien différencier le comportement acceptable du comportement inacceptable, entre ce que vous considérez comme négociable et ce que vous considérez comme strictement non négociable.
Bien que ce soit difficile de gérer l’opposition à l’âge de deux ans, ou les crises de colère à trois ans, il est vital de comprendre quand le comportement de votre enfant est normal pour son âge et d’appliquer une stratégie appropriée. Par exemple, le renforcement positif est une stratégie particulièrement efficace pour les jeunes enfants.
Lecture utile
Un guide par tranche d’âge pour comprendre et gérer le comportement de votre enfant
2) Identifiez les déclencheurs d’un mauvais comportement
Il est toujours plus facile de faire face au comportement de votre enfant quand vous êtes conscient de ce qui le déclenche.
Si vous rencontrez des comportements particulièrement problématiques, commencez par observer votre enfant pendant une semaine pour mieux le comprendre.
N’oubliez pas que des facteurs tels que la faim, la fatigue, les émotions, ou même un manque de routine peuvent avoir un impact énorme sur son comportement.
Lecture utile
18 facteurs qui influencent le comportement des enfants
3) Construisez votre propre boîte à outils de discipline
Les stratégies de discipline les plus efficaces sont celles qui correspondent à votre enfant, à votre contexte familial et à votre personnalité.
Renseignez-vous sur les différentes stratégies de discipline, puis sélectionnez celles qui sont les plus pertinentes pour votre situation spécifique. Déterminez ce dont vous avez besoin pour établir un plan de discipline efficace pour votre famille.
4) Définissez clairement vos attentes
Si vous voulez que votre enfant se comporte de manière appropriée, il doit comprendre ce que signifie un comportement approprié, et ce qui ne l’est pas.
Il est plus facile de gérer un comportement négatif lorsque vous connaissez tous les deux les attentes et les conséquences des comportements spécifiques. Et puis, il faut systématiquement appliquer les conséquences quand il s’agit de vos valeurs non négociables.
5) Évitez de « réagir à chaud »
Réagir « à chaud » conduit presque toujours à des regrets. Prenez du recul par rapport à la situation, respirez profondément, puis réagissez au comportement de votre enfant lorsque vous vous sentez plus en contrôle. N’oubliez jamais que l’amour et la discipline vont de pair.
Lecture utile
Le lien entre l’incohérence parentale et le comportement des enfants
Punition enfant : pourquoi arrêter et quoi faire à la place
Références scientifiques
[1] L’impact des fessées sur les enfants : anciennes controverses et nouvelles méta-analyses
[2] Comparaison entre les châtiments corporels et les tactiques disciplinaires alternatives : une méta-analyse
[3] Modèles actuels de l’autorité parentale
[4] Le stress parental et le tempérament de l’enfant.



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