
Comment motiver les enfants pour qu’ils participent aux tâches ménagères, pour qu’ils fassent leurs devoirs seuls, pour continuer même face aux obstacles, pour essayer à nouveau quand les choses se compliquent ?
La motivation est un grand défi et ce sujet intéresse de nombreux chercheurs et spécialistes du développement de l’enfant pour plusieurs raisons : un enfant qui manque de motivation apprend mal, se heurte à de nombreux obstacles et a plus de mal tant au niveau scolaire que social.
La bonne nouvelle est qu’il existe quelques astuces qui peuvent aider à motiver son enfant.
6 leçons de la science pour motiver votre enfant
1 | Donnez un sens aux attentes
Certaines preuves scientifiques[1] suggèrent qu’un enfant est plus motivé lorsqu’il comprend en quoi une activité est personnellement pertinente pour lui. Elles disent qu’il est important de l’aider à faire le lien entre une activité et sa vie actuelle.
Un enfant sera donc plus motivé si l’activité proposée correspond à ses centres d’intérêt. Par exemple, si votre enfant aime les BD et vous souhaitez qu’il améliore sa lecture ou sa grammaire, le fait de lui proposer ou de le laisser choisir les BD donnerait de meilleurs résultats.
Expliquer pourquoi vous lui demandez d’effectuer certaines tâches peut également faciliter son acceptation de celles-ci.

2 | Donnez-lui plus d’autonomie
Les pédagogies contemporaines suggèrent toutes que les enfants sont plus motivés lorsqu’ils sont activement impliqués dans leur propre apprentissage.
L’éducation Montessori, par exemple, encourage les enfants à choisir librement leurs activités. Permettre au vôtre de participer à la prise de décisions peut aider à le motiver. Même les plus jeunes bénéficieront de pouvoir exprimer leurs choix (tu veux la robe verte ou la rouge ? Pâtes ou riz ?).
Laisser les plus grands organiser eux-mêmes leurs activités peut les motiver davantage. Par exemple, vous pouvez laisser votre fille décider de l’ordre dans lequel elle va faire ses devoirs, prendre sa douche, goûter, regarder la télévision, etc.
Cela dit, il faut toujours une structure, c’est-à-dire qu’il faut établir les limites, en particulier lorsqu’il s’agit des plus jeunes. Par exemple, même si votre fille a le droit de choisir comment s’organiser, il faut tout de même des « règles » : pas de télé avant les devoirs, pas de télé pendant les devoirs, ou les devoirs doivent être terminés avant 18h30…
Il est également important d’être aussi précis que possible pour éviter tout conflit : si elle a droit à 30 minutes de télé par jour, il faut qu’elle le sache à l’avance.
3 | Créez un environnement positif
Être disponible et bienveillant améliore les relations parents-enfants et permet à vos enfants de se confier à vous plus facilement quand quelque chose ne va pas.
Certaines études scientifiques[2] ont montré que les enfants élevés dans des familles qui pratiquent la négociation ont de meilleurs résultats scolaires, sociaux et psychologiques et se tournent moins souvent vers des pratiques à risque.
Voici quelques conseils pour réussir la négociation :
- Identifiez vos non négociables. Il est toujours plus facile de négocier quand on sait sur quoi on est prêt à être flexible ;
- Préparez-vous comme un pro. Pour obtenir les meilleurs résultats d’une négociation, préparez-vous. Explorez toutes les options et les problèmes sous-jacents ;
- Concentrez-vous sur les solutions ;
- Posez les questions et écoutez ;
- Le timing compte. Calmez-vous, puis négociez.
4 | Ayez des attentes élevées
Lady Bird Johnson disait que les enfants se montrent en général à la hauteur de ce que l’on attend d’eux. La science[3] lui a donné raison.
Il est important d’avoir des attentes élevées de votre enfant. Celles-ci influencent la réussite scolaire, réduisent les taux d’abandon scolaire et jouent même un rôle décisif dans sa vie future.
Une étude[4] a constaté que même dans les cas où les enseignants voyaient les enfants comme « nuls », si les parents avaient des attentes élevées, ces enfants mal vus pouvaient tout de même avoir de bons résultats scolaires.
Quelques éléments à garder à l’esprit lors de la définition des attentes :
- Débarrassez-vous des faibles attentes, mais évitez les attentes irréalistes ;
- Concentrez-vous sur l’effort ;
- Augmentez progressivement vos attentes.
5 | Le renforcement positif est plus motivant que le renforcement négatif

Il existe des points de vue divergents sur l’utilisation des récompenses. Alors que certains spécialistes[5] suggèrent que ces dernières peuvent réduire la motivation intrinsèque, d’autres[6] affirment que les récompenses peuvent aider à motiver certains enfants.
Toutefois, les preuves solides suggèrent que récompenser un comportement positif est une manière très efficace qui peut aider à renforcer un comportement donné, mais uniquement s’il est appliqué de façon appropriée.
Voici quelques astuces pour réussir le renforcement positif :
- Définissez clairement le comportement que vous essayez de renforcer. Concentrez-vous sur un nombre limité de comportements à modifier ;
- Ne soudoyez pas votre enfant. Dire à votre enfant « tu peux avoir un cookie si tu restes au lit toute la nuit » n’est pas la même chose que lui dire « tu peux avoir un cookie si tu retournes te coucher ». Voyez-vous la différence ?
- Utilisez les récompenses avec parcimonie ;
- Il est plus efficace de renforcer immédiatement après le comportement souhaité, surtout lorsqu’il s’agit de jeunes enfants.
Cet outil vous aidera à appliquer le renforcement positif pour modifier le comportement de votre enfant de façon efficace.
6 | Aidez votre enfant à gérer son niveau de stress
Il est bien connu que trop de stress tue la motivation. La peur de l’échec[7] peut entraîner de l’anxiété et un sentiment d’impuissance qui peuvent avoir un impact négatif sur les enfants.
Vous pouvez l’aider à gérer son niveau de stress en :
- L’aidant à identifier ses déclencheurs ;
- L’aidant à déterminer des astuces personnelles pour retrouver le calme ;
- Parlant, posant des questions et écoutant. Ne pas savoir ce qui est attendu d’eux peut être stressant pour certains enfants. Parfois, demander s’il est conscient des attentes ou même le fait de lui expliquer vos attentes peut réduire considérablement le stress ;
- Établissant des attentes réalistes. Les tâches doivent être stimulantes, mais réalisables.
- Se concentrant sur ce que votre enfant peut faire plutôt que sur ce que les autres enfants de son âge peuvent faire ;
- L’aidant à voir l’échec comme un moment d’apprentissage. Par exemple, plutôt que de vous concentrer sur l’échec, demandez-lui comment il peut réagir la prochaine fois ;
- L’aidant à se voir comme quelqu’un capable de réussite.
Pour motiver ses enfants, il faut aussi savoir lâcher prise et leur permettre de découvrir seuls ce qui les motive.
Lecture supplémentaire
Ce qu’il faut dire à son enfant pour l’aider à surmonter la peur de l’échec
Que nous apprend la science sur la motivation de votre enfant ?
Références scientifiques
[1] http://journals.sagepub.com/doi/abs/10.3102/00346543070002151
[2] http://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/0272431691111004
[3] http://www.webmd.com/parenting/news/20010221/hands-on-parents-help-teens-say-no-to-drugs#1
[4] http://psycnet.apa.org/psycinfo/2007-01726-011
[5] https://eric.ed.gov/?id=ED448127
[6] http://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/019263659908360414
[7] http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1080/00050060310001706997/abstract


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