
L’insolence chez l’enfant est un comportement que beaucoup de parents connaissent très bien. Pendant des années, notre fils a tenté de défier notre autorité. Parfois, on avait l’impression qu’il adoptait délibérément la position opposée et il ne cédait pas tant qu’il n’avait pas « gagné ».
Si vous avez un enfant insolent, vous savez de quoi je parle :
- Il conteste tout ;
- Il veut toujours avoir raison ;
- Il se fiche de l’impact de son comportement sur les autres ;
- C’est son avis qui compte, et tout le monde doit le savoir ;
- Il remet tout en question.
Pour dire simplement, un enfant insolent vous épuise. La bonne nouvelle est qu’il est possible de changer son comportement.
Mais d’abord, pourquoi certains enfants sont-ils si insolents ? Pourquoi nous défient-ils tout le temps ? Avant de pouvoir changer le comportement de votre enfant, il faut le comprendre.
Comprendre l’enfant insolent
Chaque enfant aspire à davantage d’autonomie, et cela commence dès la petite enfance. « Non » est l’un des premiers mots que les tout-petits apprennent et ils l’utilisent souvent pour montrer qu’ils ont eux aussi leur mot à dire.
Au fur et à mesure que votre enfant grandit et que sa quête d’autonomie augmente, il aura tendance à vous défier davantage. C’est un comportement tout à fait normal. Mais certains sont plus insolents que d’autres, et cela est lié à leur personnalité.
Comme tout le monde, votre enfant a sa propre personnalité et celle-ci influe sur son comportement. C’est pour cela qu’il est possible qu’un seul de vos enfants soit insolent (ou soit le plus insolent) et l’a été aussi longtemps que vous pouvez vous souvenir.
En effet, la personnalité des enfants tend à rester relativement constante, car leur fonction dominante, c’est-à-dire la plus présente, se développe dès l’enfance.
C’est pourquoi comprendre sa personnalité peut vous aider à changer la façon dont vous réagissez à son comportement. Mais comment faut-il s’y prendre ?
Voici des astuces simples pour faire face à un enfant qui cherche à vous défier sans cesse.
Cinq stratégies pour gérer un enfant insolent

1) Apprenez à votre enfant à s’exprimer de façon respectueuse
Bon nombre des caractéristiques mal vues durant l’enfance deviennent des points forts plus tard. Si l’on apprend à un enfant « qui a toujours son mot à dire » à être attentif à la façon dont il s’exprime, il devient un adulte capable de le faire avec respect, surtout quand il n’est pas d’accord.
Il est donc important que votre enfant sache qu’il a le droit de s’exprimer, respectueusement et sans offenser autrui.
Utilisez les mêmes phrases pour attirer son attention sur son comportement : « Je ne suis pas d’accord – Ne me parle pas comme ça », « Je ne peux pas te parler quand tu cries », « Je ne te demande pas d’être d’accord avec moi », « On reparlera quand tu seras calme », puis éloignez-vous s’il veut vous entraîner dans une dispute.
Son comportement ne changera pas du jour au lendemain, mais si vous ne cédez pas, et si vous réagissez toujours de la même manière à chaque comportement précis, il finira par apprendre à s’exprimer différemment.
2) Laissez votre enfant participer à la prise de décisions
Les résultats de plusieurs études scientifiques suggèrent que le fait de laisser les enfants participer au processus décisionnel réduit les comportements inappropriés.
Les psychologues parlent de « l’octroi de l’autonomie » comme un processus important par lequel les parents transfèrent progressivement le pouvoir décisionnel à leurs enfants par le biais de processus contrôlés.
La recherche suggère que la capacité d’un enfant à prendre des décisions judicieuses augmente entre l’âge de 8/9 ans et 13 ans, et qu’il en est capable de façon autonome entre 12 et 17 ans.
Permettre à votre enfant de prendre des décisions qui le concernent peut donc être une stratégie efficace pour faire face à son comportement, et peut également lui apprendre à prendre des décisions. Cela dit, il faut quand même une structure pour le guider dans ce sens :
Lui permettre de faire ses devoirs à sa convenance, mais avant une certaine heure définie à l’avance.
- Le laisser choisir les tâches ménagères à effectuer.
- Proposer des options limitées – « Tu peux prendre une glace ou des cookies » – fonctionne mieux avec les plus jeunes.
3) Fixez des règles et des conséquences claires pour faire face à l’enfant insolent

Le problème avec le comportement insolent des enfants est qu’il finit souvent par affecter toute votre famille.
Il est donc important d’établir des règles et des conséquences claires pour limiter les conflits. Par exemple, si vos enfants participent au choix des repas familiaux, attribuez à chaque enfant un jour où il peut choisir le repas.
Il est également important d’établir des règles liées au comportement insolent. Par exemple, votre enfant doit être conscient du comportement que vous ne tolérerez plus (paroles irrespectueuses, comportement agressif, cris…).
Il faut aussi qu’il soit conscient des conséquences s’il ne respecte pas les règles en place.
Ce qui a fonctionné pour nous a été de faire savoir à notre fils que l’on n’allait plus continuer à accorder certains privilèges à un enfant irrespectueux et, que chaque fois qu’il franchirait la ligne, ces privilèges diminueraient. Cela a marché parce que ces privilèges comptaient pour lui.
Nous lui avons également dit qu’il était toujours libre de s’exprimer, tant qu’il le faisait de façon respectueuse. Nous lui avons également systématiquement donné un avertissement pour le prévenir quand il était sur une pente dangereuse : « Je refuse de me disputer avec toi ».
4) Évitez les disputes autant que possible
Si vous avez un enfant qui vous défie de façon régulière, vous savez déjà que se laisser entraîner dans une dispute avec lui c’est comme mener une bataille perdue. Lorsque vous refusez d’entrer dans une lutte de pouvoir, vous lui enlevez une partie de son plaisir. Voici trois méthodes simples pour y faire face :
- Donnez votre réponse une fois, puis ne dites plus rien ;
- Quittez la pièce ;
- Utilisez exactement le même script dans des situations similaires : « Je refuse de me disputer avec toi ».
5) Et si vous faisiez partie du problème ?
Le fait que votre enfant remet en question votre autorité est une grande partie du problème. Après tout, c’est vous le parent, et vous devriez donc avoir le dernier mot ! Mais cela ne fera qu’aggraver son comportement.
L’un des plus grands défis des parents est de savoir ce qui compte vraiment ou pas, et de différencier ce qui est un comportement normal (il roule les yeux…) de ce qui ne l’est pas (discours irrespectueux…).
Il est donc important de réfléchir à vos priorités :
- Vos attentes sont-elles raisonnables ?
- Pratiquez-vous une discipline basée sur l’approche inductive qui consiste à expliquer les règles et les attentes à votre enfant ?
- Quelles sont vos priorités ? Sur quels sujets pouvez-vous être plus flexible ?
Évaluez honnêtement votre perception de votre rôle parental et décidez si vous devez changer la façon dont vous percevez votre enfant.
L’insolence chez votre enfant peut également être sa façon de vous dire qu’il a envie de passer plus de temps avec vous. Téléchargez le défi gratuit ci-dessous, mettez de côté 15 minutes de votre temps chaque jour, et commencez à renouer les liens avec lui !
Références
Contrôle psychologique parental et octroi d’autonomie
Facteurs familiaux liés à l’autonomie des adolescents
Le contrôle psychologique des parents : revisiter une construction négligée



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