
Avez-vous parfois l’impression d’être une mauvaise mère ?
Vous n’êtes pas la seule. De nombreuses mamans sont passées par là : des sentiments de culpabilité et de désespoir… ne pas savoir quoi faire ou comment agir…
Se sentir déstabilisée est une sensation que je connais bien. Au fur et à mesure que notre fils grandit, je me remets beaucoup plus en question. Parfois je pense qu’il faut le pousser davantage, parfois qu’il faut que je me détende, que je lâche un peu, parfois que je ne fais pas assez… Et trouver le bon équilibre n’est pas toujours facile.
Presque toutes les mères (plus que les pères) ont l’impression de ne pas être à la hauteur à un moment donné de leur vie. Si vous vous sentez parfois comme une mauvaise mère, vous savez de quoi je parle.
Vous avez souvent le sentiment que :
– Vous n’en faites pas assez ;
– Vous en faites trop ;
– Vous ne savez pas quoi faire ;
– Vous ne supportez plus votre enfant et cela vous brise le cœur ;
– Vous auriez dû prendre de meilleures décisions ;
– Vous êtes dans un cycle négatif que vous n’arrivez pas à briser ;
– D’autres sont de meilleurs parents.

Suis-je une mauvaise mère ?
Lorsque la fille d’Anna lui manque de respect, elle se sent désespérée et impuissante. Elle passe son temps à crier et à menacer, et cela ne fonctionne pas. Il y a des jours où elle pense détester sa fille et elle se sent envahie par des sentiments de culpabilité.
Lorsque le fils de Jenny n’obtient pas ce qu’il veut, il fait une énorme crise de colère qui la laisse toujours impuissante. Elle est convaincue que d’autres parents savent mieux gérer le comportement de leurs enfants et se dit qu’elle est « nulle en tant que mère ».
Il était évident pour Céline qu’elle était une mauvaise mère quand son fils a abandonné l’école. Elle s’est dit qu’elle aurait dû faire plus, lui trouver l’aide dont il avait besoin et être plus présente dans sa vie.
N’importe lequel des scénarios cités ci-dessus donnerait l’impression à quiconque d’être un mauvais parent.
Il y a diverses raisons qui alimentent ce sentiment d’échec parental :
1) Se sentir inexistante
Le fils de Sophie sait la faire se sentir invisible. Chaque fois qu’elle lui parle, soit il l’ignore totalement, soit il répond par un commentaire négatif ou sarcastique.
Crier sur lui ne la fait que culpabiliser. Elle a l’impression de le perdre un peu plus chaque jour et cela la désespère.
2) Se sentir méprisée
Valérie sait qu’elle est une mauvaise mère parce qu’elle n’arrive pas à gagner le respect de sa fille qu’elle trouve très désobligeante.
Pire, cette fille de 9 ans l’a récemment tapée parce qu’elle n’a pas eu ce qu’elle voulait. Elle sait qu’elle ne devrait pas laisser faire, mais elle ne sait plus quoi faire.
3) Se sentir peu appréciée
Au plus profond de son cœur, Leah sait que ses enfants ne l’aiment pas, mais elle ne sait pas trop pourquoi : a-t-elle mis trop de pression ? Eu des attentes trop hautes ? Trop demandé ? Elle l’ignore. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle est une mauvaise mère.

4) Se sentir incompétente
Chaque fois que le fils de Grace n’obtient pas ce qu’il veut, il fait une crise de colère. Ce comportement se reproduit de façon quotidienne et la seule façon dont elle et son mari arrivent à le calmer est de céder à ses demandes.
5) Avoir l’impression que votre enfant est « moins bon » que d’autres enfants
Chaque fois que ses copines parlent de leurs enfants, Sophia se sent comme une « mère nulle ». Elle reproche à ses enfants leur attitude, leur comportement et même le fait que son petit dernier a des retards de développement. Elle est convaincue que c’est sa faute et qu’elle ne fait pas assez.
6) Avoir l’impression de ne pas être suffisamment présente
Entre sa carrière et sa vie de famille, Mila a l’impression de ne pas y arriver. Elle se sent terriblement coupable de ne pas passer assez de temps avec ses enfants. Et même quand elle est à la maison, tout à l’air si speed qu’il n’y a pratiquement pas de moments calme en famille.
Avoir l’impression qu’il n’y a aucun espoir pour votre enfant ou votre famille – et que c’est votre faute – est l’une des pires choses qu’un parent puisse ressentir. Malheureusement, c’est un sentiment assez courant chez les parents, et surtout les mamans.
Être une mauvaise mère et épouse : le phénomène de « maternage intensif »
Le sentiment d’être un mauvais parent est plus courant chez les mamans que les papas.
Cela s’explique en partie par le fait que les mères ont ce que les chercheurs appellent un besoin de « maternage intensif ». En d’autres termes, elles ont tendance à se mettre une énorme pression à cause de leur sentiment de culpabilité quand elles n’arrivent pas à « tout faire ».
La recherche suggère que la conviction des femmes de devoir avoir une « maison parfaite » et d’être les « meilleurs parents possibles » signifie qu’elles s’inquiètent constamment de ne pas atteindre la perfection.
La bonne nouvelle est que changer votre perception de la parentalité et du comportement de votre enfant peut complètement transformer votre vision de vous-même en tant que parent.
Voici quelques conseils qui peuvent vous aider lorsque vous avez l’impression d’être un « parent nul ».

Je suis une mauvaise mère : 6 conseils pour faire face aux moments difficiles
1 | Célébrez vos réussites
La nature humaine nous pousse à nous concentrer sur « ce qui reste à faire » plutôt que sur nos réussites. Ce phénomène est aujourd’hui connu sous le nom de l’effet Zeigarnik et il fait référence à la tendance à se concentrer sur les tâches inachevées plutôt que sur celles terminées.
On peut dire la même chose sur le sentiment d’être une mauvaise mère.
Si vous avez l’impression d’être « nulle » en tant que parent, vous êtes plus susceptible de vous concentrer sur toutes les choses négatives de votre vie – le manque de temps à passer avec votre famille, les enfants qui n’écoutent rien, les copains de vos enfants qui semblent aller « tellement mieux », et ainsi de suite.
Mais vous avez vos réussites vous aussi, et même si elles peuvent sembler « insignifiantes » à vos yeux par rapport à d’autres parents, ce sont tout de même des réussites.
Lorsque vous vous sentez comme une mauvaise mère, prenez cinq minutes et énumérez toutes vos réussites. Notez vos accomplissements. Pensez à tout ce que vous faites mieux qu’avant. Pensez aux fois où vous avez réussi à consoler votre enfant ou à trouver les mots qu’il fallait.
Échouer une fois – ou de temps en temps – ne fait pas de vous une mauvaise mère. N’oubliez pas non plus que, comme disait Jacques Salomé : « L’herbe est toujours plus verte chez les autres… jusqu’à ce qu’on découvre que c’est du gazon artificiel ».
2 | N’essayez pas d’être le parent parfait
Il est normal de s’inquiéter du bien-être de vos enfants, mais n’oubliez pas que votre état émotionnel vous affecte vous aussi.
Malgré vos meilleures intentions, la fatigue, l’anxiété et le stress auront un impact sur vos réactions.
Vous aurez plus tendance à crier lorsque vous êtes énervée. Mais qui ne perdrait pas son sang-froid s’il devait répéter la même chose mille fois, sans aucune réaction ? La vérité c’est que nous sommes tous humains.
Votre enfant n’a pas besoin d’un parent parfait. Il a besoin d’un parent conscient de ses forces, mais aussi de ses faiblesses.
Comprendre que nous sommes tous humains signifie également accepter que les enfants soient eux aussi humains, avec leurs forces et leurs faiblesses.
3 | « Lâchez la balle ».
Dans son livre, « Lâchez la balle » (“Drop the ball” en anglais), Tiffany Dufu raconte comment le fait d’être élevée pour voir une maison immaculée comme un signe de sa valeur a conduit à des sentiments de culpabilité lorsqu’elle est devenue parent.
Selon ses propres termes, elle souffrait d’un cas extrême de « maladie de contrôler la maison », ce qui signifie qu’elle microgérait sa maison et était obsédée par le fait d’avoir la « meilleure maison possible ».
Tiffany admet qu’elle « jonglait avec tant de balles, parce qu’elle ne faisait pas confiance à son mari pour les tenir ». Le moment où elle a décidé de « lâchez la balle » a été le moment où elle a retrouvé son équilibre.
Voici quelques conseils pour vous aider à lâcher la vôtre :
– Déléguez. Vous n’êtes pas obligée de tout faire, tout le temps. Laissez votre partenaire et vos enfants participer aux tâches ménagères – c’est bon pour eux, c’est bon pour vous et c’est bon pour toute votre famille ;
– Demandez de l’aide ;
– Baissez vos attentes ;
– Vivez selon vos valeurs, pas celles d’autrui.

4 | Arrêtez de répéter la même chose
Albert Einstein a dit que « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent ».
Si vos réactions ou votre approche disciplinaire ne vous donnent pas les résultats que vous recherchez, c’est peut-être le signe qu’il est temps d’essayer autre chose.
Cela pourrait signifier :
– Éviter de se laisser entraîner dans des luttes de pouvoir avec votre enfant ;
– Faire un effort conscient pour moins crier en prenant les mesures nécessaires pour améliorer votre façon de communiquer avec lui ;
– Identifier vos valeurs non négociables et accepter d’être plus flexible sur celles sur lesquelles vous êtes prête à négocier.
Il est important de choisir une approche guidée par vos propres valeurs et votre contexte spécifique. Une telle approche vous donnera toujours de meilleurs résultats. Si vous souhaitez découvrir différentes stratégies efficaces de discipline, cet outil contient des conseils pratiques que vous pouvez mettre en place dès aujourd’hui.
5 | Libérez-vous de vos chaînes
Bon nombre de vos décisions sont influencées par vos normes et croyances culturelles ou sociales.
Pour se sentir moins comme une mauvaise mère, définissez clairement ce qui compte vraiment pour vous. Qu’est-ce qui vous aidera à vous sentir mieux ? Plus de respect de vos enfants ? Pouvoir passer plus de temps en famille ? Les enfants qui écoutent sans que vous ayez à crier ?
Que faut-il faire pour y arriver ?
6 | Mettez-vous sur votre liste de priorités

Prendre soin de soi n’est pas un acte égoïste quand on est parent. Cela peut faire la différence entre se sentir dépassé ou trouver la force physique et mentale pour faire face à un comportement problématique de façon efficace.
Si vous n’êtes pas sur votre liste de priorités, vous finirez par vous sentir stressée, vidée et impuissante. Il vous sera plus facile de prendre soin des autres quand vous êtes vous-même en forme. C’est pourquoi il est important de prévoir du temps pour soi chaque jour.
Cela pourrait ressembler à prendre 20 minutes chaque jour pour lire, prendre une pause-café de 10 minutes seule, prévoir du temps pour faire du sport ou se promener, etc.
L’une des raisons pour lesquelles on a le sentiment d’être des mauvaises mères est le manque de temps pour nos enfants. Il est difficile de trouver ce temps, sauf si vous le mettez sur votre planning.
Un moyen simple d’y arriver est de réfléchir à des activités que toute la famille aime faire, puis d’en faire une chaque jour. Voici un défi de 30 jours pour toute votre famille – toutes les activités durent entre 15 et 20 minutes !
Je suis une mauvaise mère : dernières réflexions
Lorsque vous avez l’impression d’être une mauvaise mère, n’oubliez pas qu’être parent, et vous n’êtes pas la seule, ce n’est facile pour personne. Mais vous concentrer sur vos échecs ne sert à rien. Il faut en tirer des enseignements.
Demandez de l’aide s’il vous le faut et n’oubliez jamais que quelques erreurs ne font pas de vous une mauvaise mère.
Qu’est-ce qui vous donne l’impression d’être une mauvaise mère ? Dites-le-nous dans la partie commentaire ci-dessous.
Références et lecture supplémentaire
Femmes, travail et émotions : concilier emploi et vie de famille




Merci pour vos articles.
Comment cesser de se laisser entrainer dans une lutte de pouvoir avec son enfant ? Céder ou ne pas céder…. tellement difficile de savoir sur quel pied danser. Parfois, j’ai l’impression qu’une crise part de rien, et que j’aurais mieux fait de lâcher prise… mais parfois j’en ai marre des négociations et je crains qu’accepter ces négociations renforce cette attitude.
Merci pour votre commentaire que j’apprécie beaucoup 🙂
Je pense que toutes les mamans (parents:)) doutent… et culpabilisent… et se découragent…
Bonjour je traverse un moment assez compliqué je culpabilise de ne pas être une bonne mère pour ma fille de 11ans elle est très câline et à tendance à ne pas écouter chaque fois qu’elle promet un changement je lui fait confiance et après je me rends compte que elle fait rien je me sent parfois manipulée et cela me rends agressive verbalement il m’arrive même souvent de lui donner quelques claques je suis tout le temps derrière elle a vérifier si elle étudie ses notes et la reprends sur la moindre erreur je culpabilise d’être une mère monstrueuse et insupportable j’ai peur de mal faire les choses d’être trop dure ou de pas lui apporter ce dont elle a besoin parfois j’ai le sentiment de pas l’aimer pourtant je l’aime de toute mes force j’ai une phrase que j’ai dites à la fille qui me ronge c’est que elle m’a coupée l’envie d’avoir d’autres enfants je suis consciente que c’est lourd à porter pour elle elle peut penser à pleins de choses j’ai été élevé avec beaucoup de rigueur et je suis perfectionniste j’ai voulu donner une éducation plus relaxe à ma fille mais je n’y arrive pas trop depuis un moment bien qu’elle pèse 36 kg je me fais du souci pour sa santé mentale j’ai peur de gâcher son enfance ou qu’elle m’en veux parfois je me déteste et ça me fait très mal cette culpabilité svp aide moi tout ce que je veux c’est que ma fille soit heureuse et indépendante
Bonjour Jade
Je pense que nous avons tous parfois l’impression d’être des mauvaises mères… il faut essayer d’en parler à un psychologue qui vous aidera à vous libérer de toutes ces chaines qui nous empoissonnent la vie.
Bon courage
Ma fille a 35 ans maintenant. Elle dit qu’elle ne m’aime pas. J’ai été une mauvaise mère. Je l’amenait à l’église le dimanche. J’aurais jamais dû selon elle c’est du mauvais traitement. Je l’ai poussé je l’ai encouragé à tout entreprendre …elle me laisse voir mes petits enfants. Elle surveille ce que je dis mais mon coeur fait si mal. J’aime tellement ma fille et ça me brise le coeur
Un grand merci pour votre témoignage – c’est une situation délicate. Je pense que vous avez fait de votre mieux – et il ne faut pas l’oublier. Personne ne sait jamais ce que ses enfants lui reprocheront. Bon courage.