
Je parie qu’il n’est pas toujours facile de vous faire entendre. Et, je parie aussi que vos parents diraient que, petit, vous n’écoutiez pas grand-chose. « Comment se faire écouter » est l’un des défis les plus courants pour les parents.
Si vous avez des enfants, vous savez de quoi je parle :
- Vous devez vous répéter maintes fois avant de recevoir la moindre réaction.
- Vous avez parfois l’impression que crier ou menacer sont les seules actions qui fonctionnent.
- Vous demandez à votre enfant de faire quelque chose et, une heure plus tard, il n’a toujours pas bougé d’un poil.
Les enfants sont les maîtres de l’audition sélective. Ils entendront toujours quand quelque chose les intéresse, mais jamais quand il faut faire leurs devoirs, mettre la table, arrêter leurs jeux vidéo, et ainsi de suite.
Ce n’est pas facile de se faire entendre d’un enfant qui n’écoute pas. Heureusement, il existe quelques stratégies simples qui peuvent vous aider à communiquer sans toujours crier ou menacer.
Cet article se concentrera sur :
- Comment comprendre le comportement des enfants qui n’écoutent pas.
- Que faire pour que votre enfant arrête de faire la sourde oreille.
- Comment modifier le comportement d’un enfant qui n’écoute pas.

Cinq raisons qui expliquent pourquoi votre enfant ne vous écoute pas
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi votre enfant « n’écoute rien ».
1) Une difficulté à traiter les informations
Le fait d’avoir beaucoup à faire en peu de temps peut parfois vous conduire à donner plusieurs instructions à votre enfant. Le problème, c’est que peu d’enfants sont aptes à tout assimiler, signifiant que quelques-unes se perdent.
L’une des raisons qui expliquent pourquoi les enfants semblent ne pas écouter est leur incapacité à traiter de multiples instructions.
2) Les enfants distraits n’écoutent pas
Peu d’adultes sont capables de se concentrer à 100 % sur des tâches multiples simultanément (même lorsqu’ils se croient très habiles en multitâche !).
Les enfants sont bien pires. Leur demander de faire quelque chose alors qu’ils sont déjà en train de faire autre chose ne fonctionne que rarement.
Leur attention sera focalisée sur ce qui les intéresse le plus à ce moment-là, donc, à moins que vous ne leur proposiez leur friandise préférée, il y a de fortes chances que ce n’est pas vous qui attirerez leur attention.
3) Des conséquences peu claires
Quelles sont les conséquences, si votre enfant ne vous écoute pas ? Si celles-ci ne sont pas claires, il est fort à parier qu’il ne vous écoutera pas et que vous allez devoir continuer à vous répéter pour vous faire entendre.
4) Les luttes de pouvoir peuvent expliquer le comportement d’un enfant qui a du mal à écouter
À mesure que votre enfant grandit, il n’est pas rare qu’il tente de « prendre le pouvoir ». Les luttes de pouvoir sont un moyen pour lui de tester ses limites.
Elles sont également le signe qu’il a besoin de plus d’autonomie et de sentiment d’exercer un certain contrôle sur sa vie.
5) Les mêmes méthodes conduisent aux mêmes résultats
Albert Einstein a dit que « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent ».
Si vous réagissez toujours de la même façon au comportement de votre enfant, il y a de fortes chances que vous obteniez les mêmes résultats.
S’il faut toujours crier ou menacer pour se faire entendre, c’est peut-être le signe qu’il est temps de changer complètement votre façon de communiquer.
Alors, votre enfant ne vous écoute pas ? Voici huit stratégies à mettre en place pour attirer son attention.
Mon enfant n’écoute rien : 8 idées pour se faire entendre
1) Remplacer les ordres par des demandes
Personne n’aime avoir l’impression d’être commandé. N’oubliez pas que les relations parent-enfant les plus solides reposent sur le respect mutuel.
2) Communiquez clairement si vous voulez que votre enfant écoute
Peu d’enfants — et même d’adultes — peuvent suivre plusieurs instructions en même temps. Pensez à ce que votre enfant doit faire, puis décomposez vos instructions.
Par exemple, le simple fait de lui dire « va raccrocher ton manteau puis viens me voir dès que tu auras fini » augmentera les chances de succès.

3) Demandez à votre enfant de vous répéter ce qu’il est censé faire
Si votre enfant a du mal à écouter et à suivre les instructions, au lieu de répéter les mêmes instructions encore et encore, demandez-lui de répéter ce que vous venez de dire.
4) Rapprochez-vous
Il est difficile d’ignorer quelqu’un qui se tient juste là, qui vous regarde dans les yeux, qui touche votre bras, dont vous pouvez entendre ou sentir le souffle — vous voyez où je veux en venir.
Si vous voulez que votre enfant vous écoute, modifiez votre façon de communiquer. Établissez un lien, puis dire ce que vous avez à dire.
5) Arrêtez les cris et les menaces
Si vous avez du mal à vous faire entendre, vous avez probablement remarqué que le fait de crier ne fonctionne pas. Ou qu’il faut toujours crier pour obtenir des résultats.
La vérité, c’est que cette façon de communiquer ne marche jamais. Elle peut obliger votre enfant à se soumettre, mais elle ne règle en rien le vrai problème. Cet article a tous les conseils dont vous avez besoin pour adopter une communication plus efficace.

6) Responsabiliser votre enfant
Si vous êtes comme la plupart des parents, vous êtes toujours en train de répéter les mêmes choses : brosse-toi les dents, mets la table, accroche ton manteau, enfile tes chaussures, fais tes devoirs et ainsi de suite.
Mais que se passerait-il si vous attendiez de votre enfant qu’il fasse ce qu’il a à faire sans avoir à intervenir ?
Un moyen facile d’y parvenir, ce serait d’établir des routines : du matin, jusqu’au retour de l’école et du soir. Laissez-lui vous aider à dresser une liste de ce qu’il est censé faire chaque jour. Une fois qu’une tâche donnée est accomplie, il peut la cocher sur sa liste.
7) Prévoir du temps
Si vous êtes presque toujours en retard pour amener vos enfants à l’école le matin, vous finirez inévitablement par crier ou vous fâcher quand certaines choses ne sont pas faites, ou par paniquer lorsque vous regardez l’heure.
Prévoir même cinq minutes supplémentaires le matin peut tout changer, mais c’est à VOUS de le faire, pas à vos enfants.

8) Donnez à votre enfant le pouvoir qu’il recherche pour mettre fin aux luttes de pouvoir
Le fait de ne pas vous écouter peut être une façon de communiquer un besoin relatif à plus de liberté et d’autonomie.
En grandissant, il est important pour votre enfant d’avoir le sentiment que sa voix compte. Cela signifie, par exemple, jouer un rôle actif dans la prise de décisions qui le concernent.
Lui proposer des choix (par exemple, lui demander de choisir les tâches ménagères qu’il aimerait faire) ou lui demander régulièrement son avis est un moyen facile de réduire les luttes de pouvoir.
Comme beaucoup de parents, notre fils a eu beaucoup de mal à faire ses devoirs quand il était plus jeune. Il fallait toujours « cinq minutes ». Cela nous rendait fous.
Le jour que nous avons décidé de le rendre responsable de ses devoirs, tout a changé. Sans blague.
Voici ce que nous avons fait : nous lui avons dit qu’il était libre de faire ses devoirs quand il le voulait, mais avant 18 heures (d’accord, pour être tout à fait honnête, je pense que le fait de lui permettre de jouer à un jeu vidéo seulement après avoir fait ses devoirs et d’interdire les jeux vidéo après 18 heures y était pour quelque chose 😊).
Proposer une certaine liberté — mais dans un cadre précis — est un moyen facile pour encourager votre enfant à faire ce qu’il doit faire seul.
Cela pourrait ressembler au fait de :
- Lui demander de choisir quand il prendra sa douche : avant ou après son goûter.
- L’informer qu’il est libre d’accomplir une tâche précise quand il le souhaite, mais qu’il ne peut regarder la télé qu’une fois celle-ci terminée.
- Lui dire qu’il peut aller jouer avec les copains dès que sa chambre est rangée.
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise approche : votre enfant, c’est vous qui le connaissez le mieux. Ainsi, choisissez celle qui vous semble la plus efficace.

Le renforcement positif comme stratégie efficace pour les enfants qui n’écoutent pas
Parfois, il peut être difficile de se faire entendre quand vous demandez à vos enfants de :
- Faire leurs devoirs.
- Se brosser les dents.
- Aller et rester au lit.
- Se préparer pour l’école.
- Arrêter les comportements inappropriés.
Si vous êtes aux prises avec le comportement de votre enfant, le renforcement positif est l’une des stratégies les plus efficaces pour changer celui-ci.
Cette stratégie de discipline n’a rien à voir avec le fait de soudoyer votre enfant. Il s’agit de lui apprendre à remplacer les traits péjoratifs (ne pas écouter, par exemple) par des traits positifs (notamment faire ce qu’on attend de lui) sur le long terme.
Le renforcement positif est une approche qui vise à l’aider à développer de nouvelles habitudes mélioratives. C’est donc une approche précise, liée au comportement de votre enfant.
La première étape consiste à déterminer le comportement à éliminer et la deuxième à identifier par quel comportement vous souhaitez qu’il le remplace. La troisième étape consiste à choisir des renforts appropriés et à déterminer un plan de renforcement. La quatrième est de réduire ces derniers au fur et à mesure que votre enfant adopte un nouveau comportement.
Le renforcement positif est souvent appliqué de manière inappropriée, ce qui signifie que, dans certains cas, il peut aggraver les mauvais comportements. Ce guide vous expliquera tout ce que vous devez savoir pour que cette stratégie fonctionne. Il soulignera tous les pièges à éviter.
Est-ce que votre enfant « doit vous écouter » ? Fixer des limites qui fonctionnent
Bien que les enfants aient besoin de limites appropriées, trop de limites peuvent être étouffantes.
Le fait que votre enfant ne vous écoute pas n’est pas toujours une grave affaire. Un enfant capable d’exprimer ses préférences devient un adulte capable de prendre ses propres décisions.
Lorsque vous respectez votre enfant en tant qu’individu, il sera plus facile d’accepter le fait qu’il n’ait pas toujours à « faire ce qu’on lui dit ».
Cela est particulièrement important à mesure que votre enfant grandit. De plus, plus vous l’habituez à prendre des décisions et à être responsable de ses choix, plus il sera facile pour lui de prendre de décisions à l’adolescence et au-delà.
Cela dit, un enfant ne devrait jamais avoir le choix en ce qui concerne certains sujets, par exemple celui de sécurité :
- « Tu mets ton casque lorsque tu fais du vélo… point final ».
- « Tu me donnes la main quand on est dans un parking… point final ».
- « Tu ne dois pas traverser la rue tout seul… point final ».
- « Tu ne rentres pas dans la piscine tout seul… point final ».
Établir les limites vous permet de déterminer ce qui compte vraiment, mais il est important de savoir où vous placez les vôtres.
Lorsque vous fixez trop de limites, vous empêchez votre enfant de faire la différence entre vos valeurs négociables et non négociables, et vous risquez de fragiliser votre relation parent-enfant, tant dans l’enfance qu’au-delà.
Il faut toujours trouver le bon équilibre et fournir un cadre qui permet à votre enfant de s’exprimer, tout en sachant les limites à ne pas transgresser.
Voici quatre questions importantes à prendre en compte, si vous fixez des limites :
- À quel point est-ce important pour moi ?
- À quel point est-ce important pour mon enfant ?
- Cela concerne-t-il mes valeurs négociables ou non négociables ?
- Est-ce raisonnable ?
Voici quelques exemples pratiques :
- « Mets ta jupe bleue » — à quel point est-il important que votre enfant porte sa jupe bleue ? FAUT-IL FIXER UNE LIMITE ?
- Partage tes jouets : à quel point est-il important que votre enfant partage ses jouets ? S’il vient de recevoir un nouveau jouet, est-il juste de lui demander de le partager ? Est-ce raisonnable ? FAUT-IL FIXER UNE LIMITE ?
- Ne frappe pas ou ne mords pas ta sœur/ton frère/ton copain — À quel point est-il important que votre enfant arrête de frapper ? S’agit-il d’une valeur négociable ou non négociable ? FAUT-IL FIXER UNE LIMITE ?
- Fais tes devoirs maintenant — Que fait votre enfant lorsque vous lui demandez ceci ? FAUT-IL FIXER UNE LIMITE ?

Naturellement, une limite qui semble importante pour un parent ne le saura pas forcément pour un autre.
Expliquer vos attentes non négociables à votre enfant peut rendre votre message plus facile à écouter. Le laisser avoir son mot à dire lui donne un sentiment d’autonomie et augmente les chances qu’il coopère sans cris ni menaces.
Voici quelques exemples relatifs à la façon dont vous pouvez parler de vos attentes non négociables, tout en donnant à votre enfant l’impression que son opinion compte.
- « Lena, il faut qu’on parle des tâches ménagères. Chaque membre de la famille doit effectuer au moins deux tâches par semaine. Voici la liste de cette semaine. Qu’est-ce que tu as envie de faire ? Quand ? »
- « Lena, tu sais que tout le monde doit participer aux tâches ménagères. Ce n’est pas juste quand tu ne fais pas ta part. Quelle serait la conséquence appropriée lorsqu’on oublie de faire ses tâches ? »
- « Lena, tu peux faire tes devoirs quand tu le souhaites, mais il faut que tout soit fini avant 18 heures tous les jours ».
- « Lena, tu peux jouer à ton jeu vidéo pendant trente minutes tous les jours, mais seulement si tes devoirs sont terminés »
Établir des limites et des conséquences rend votre enfant responsable de son comportement. Ne lui rappelez pas sans cesse ce qu’il est censé faire — c’est ça, la partie la plus difficile😉 — mais faites-lui confiance pour réaliser ce qu’il doit faire.
S’il n’atteint pas les attentes, l’application systématique des conséquences convenues lui permettra de mieux comprendre la relation entre ses choix et les conséquences.
Une telle approche réduit le besoin de vous répéter pour vous faire entendre, et elle responsabilise votre enfant dès l’enfance.
Lecture supplémentaire
Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent
Parler pour que les tout-petits écoutent



Laisser un commentaire