
Il est dit que la meilleure réaction à la plupart des comportements « inappropriés » de votre enfant est de les ignorer, que ce que nous décrivons comme de « mauvais comportements » sont en fait normaux et permettent à votre enfant de renforcer certaines compétences.
Mais son comportement peut rapidement se transformer en cauchemar et il n’est pas toujours facile de savoir quand il faut agir avec fermeté pour y mettre un terme.
Selon l’âge, certains comportements sont parfaitement normaux. Par exemple, même si les crises de colère peuvent être préoccupantes dans certaines situations, elles sont courantes chez les plus jeunes et sont simplement le signe que votre enfant n’a pas encore appris à gérer ses émotions difficiles de façon appropriée.
Alors que ceux plus âgés feront moins de crises de colère, ils pourront adopter certains comportements (insolence, provocation…) qui, aussi difficile que cela puisse être pour les parents, seront simplement une tentative de prouver leur pensée indépendante.
En règle générale, il est conseillé d’ignorer les comportements qui n’ont que pour objectif d’attirer de l’attention, négative ou positive. Ignorer certains commentaires désobligeants peut également aider à les éliminer, car le fait de supprimer un public (vous) peut réduire le plaisir que votre enfant reçoit de ce type de comportement.
Quand devriez-vous vous inquiéter du comportement problématique de votre enfant ?
Il y a rarement lieu de s’inquiéter si votre enfant affiche un comportement adapté à son âge et ne se met pas – ou autrui – en danger. Celui-ci dépend également de votre contexte social et culturel, ce qui signifie qu’un « comportement approprié » varie selon les parents et les contextes.
Cela dit, certains comportements sont toujours le signe d’un problème sous-jacent qu’il ne faut pas ignorer. En général, les enfants ayant des problèmes de comportement :
- Réagissent de manière excessive à des situations « normales » ;
- Affichent des attitudes et comportements négatifs qui risquent de s’aggraver au fil du temps ;
- Ont de fréquentes et longues crises de colère ;
- Sont violents et destructeurs ;
- Peuvent se renfermer sur eux-mêmes ;
- Adoptent des comportements qui ne sont pas adaptés à leur âge, par exemple des comportements sexuels ;
- Peuvent avoir des pensées suicidaires ;
- Ont des problèmes récurrents avec leurs frères et sœurs et/ou copains.

Comprendre les problèmes de comportement des enfants : d’où viennent-ils ?
Identifier avec certitude les origines du comportement problématique de votre enfant n’est pas toujours une tâche facile. Malgré ses limites, l’expérience de la poupée Bobo conduite par le psychologue Albert Bandura en 1961 a montré que les enfants apprennent de leur environnement les comportements difficiles tels que la violence et l’agressivité.
D’autres chercheurs sont en désaccord et avancent que la plupart des comportements problématiques sont innés et que l’environnement précoce d’un enfant est un facteur clé pour l’aider à les surmonter.
Que le comportement problématique de votre enfant soit acquis ou inné, celui-ci commence souvent dans l’enfance et est un signe de sa tentative de « gagner en pouvoir et en contrôle ».
On sait aujourd’hui que votre définition du comportement approprié – et le fait de tenir votre enfant responsable du sien – influe sur celui-ci. Plus vous acceptez des comportements problématiques, plus votre enfant ressent qu’il a le contrôle.
En d’autres termes, votre façon de réagir au comportement problématique de votre enfant peut soit le renforcer, soit aider à y mettre fin. De nombreux comportements peuvent être ignorés et votre enfant va normalement les surmonter sans trop de difficultés.
Cela dit, il ne faut jamais fermer les yeux sur certains d’entre eux, surtout parce qu’ils peuvent devenir des problèmes encore plus graves pour l’enfant au fil du temps.
Voici 5 problèmes de comportement chez les enfants qui ne doivent jamais être ignorés
5 comportements problématiques que vous devez corriger le plus rapidement possible
1) Les comportements dangereux
Les comportements dangereux doivent toujours vous inquiéter. Ceux-ci comprennent les comportements tels que l’automutilation, la destruction de biens et l’agression.
La première étape, la plus difficile, est d’accepter que votre enfant soit dangereux. Il n’y a aucune excuse pour un comportement dangereux qui pourrait avoir un impact sur lui et sur les personnes qui l’entourent.
Ces comportements peuvent inclure :
- Les tentatives ou menaces de se blesser ou de blesser autrui ;
- Une extrême impulsivité ;
- Une cruauté envers les animaux ;
- La destruction intentionnelle d’objets ou de biens.
2) Le harcèlement est un comportement-problème que vous ne devez jamais ignorer
Personne ne veut que son enfant soit harcelé, mais personne ne voudrait que ce soit lui le méchant. Bien qu’il y ait une certaine « méchanceté » chez chaque enfant, la plupart de ces épisodes sont de courte durée et inoffensifs – on connaît tous les « Je ne suis plus ton copain ! » qui ne durent jamais longtemps.
Mais un « comportement inoffensif » peut rapidement se transformer en harcèlement, et cette tendance est bien plus répandue qu’on ne le pense et fait référence aux attaques répétées sur la même personne.
Plusieurs études ont constaté que jusqu’à 53 % des enfants ont avoué avoir eu un comportement pouvant être qualifié de harcelant. Celui-ci peut ressembler à :
- Le harcèlement verbal – par exemple, les insultes ;
- Le harcèlement psychologique – par exemple, l’exclusion d’autrui ;
- Le harcèlement physique – par exemple, un comportement physiquement agressif ;
- Le cyberharcèlement en ligne.
Les recherches disponibles suggèrent que les « enfants harceleurs » ont un problème sous-jacent, même s’ils n’en sont parfois pas conscients. Ignorer ce type de comportement augmente les chances qu’il se reproduise. Voici quelques conseils simples qui pourront vous aider à y faire face.

3) Le comportement agressif ou violent
Tout comme les comportements dangereux, ceux qui sont violents et agressifs doivent vous préoccuper.
Ils peuvent ressembler :
- A des bagarres fréquentes à la maison ou à l’école ;
- Au fait de blesser ou menacer autrui ;
- A de l’intimidation ;
- A de la destruction intentionnelle de biens et d’objets ;
- A des colères explosives.
Les comportements violents ou agressifs peuvent s’expliquer par :
- L’incapacité de votre enfant à exprimer ses émotions difficiles de manière appropriée ;
- Le fait d’être lui-même victime de violence physique, verbale ou sexuelle ;
- Un environnement violent ou stressant ;
- Des lésions cérébrales ;
- Les gènes : de nombreuses études suggèrent que l’agressivité est innée, mais qu’elle peut être soit aggravée, soit améliorée, par l’environnement de votre enfant.
Contrairement à la croyance populaire, peu d’enfants « sortent » d’un comportement violent ou agressif en grandissant, raison pour laquelle il ne faut jamais le minimiser.
Quoique le comportement violent peut être inné ou appris (il n’y a pas de consensus sur son origine), les enfants doivent apprendre à gérer la frustration de manière appropriée.
Si le vôtre présente un comportement violent, veuillez contacter un psychologue qui vous proposera une évaluation complète et des outils nécessaires pour l’aider.

4) Un langage verbal abusif et irrespectueux
Les enfants sont parfois insolents, et leur impertinence tend à s’aggraver en grandissant. Cela dit, tout ne peut pas être qualifié d’abusif.
Un langage non abusif chez votre enfant peut ressembler à :
- Un ton provocateur ;
- Des réponses argumentatives ;
- Un ton élevé ;
- Des réponses condescendantes.
Bien que gérer les comportements décrits ci-dessus soit toujours délicat, ils ne peuvent pas être définis comme abusifs. Un langage abusif est dévalorisant et n’a qu’un seul objectif : blesser. Vous qualifier de « grosse vache » est un langage verbal abusif qui ne devrait jamais être toléré.
Le problème avec l’agression verbale est qu’elle a tendance à s’aggraver. En d’autres termes, si rien n’est fait, le langage de votre enfant peut devenir encore plus agressif et blessant en grandissant.
5) Des tendances suicidaires
Les tendances suicidaires chez les jeunes enfants sont rares, mais elles existent. Elles sont plus fréquentes chez ceux qui souffrent de problèmes psychologiques tels que la dépression. Parmi les déclencheurs courants figurent les conflits (famille, amis), le harcèlement, les colères explosives, le stress à l’école ou suite à des évènements difficiles (décès dans son entourage, changement d’école et/ou déménagement…).
Voici ce qu’il faut surveiller :
- Des blessures auto-infligées ;
- Des discussions fréquentes autour de la mort ;
- Le repli social ;
- Des pensées suicidaires ;
- Des tentatives ou menaces de suicide ;
- Des comportements inhabituels (se débarrasser de ses affaires).
Bien que le fait d’avoir des pensées suicidaires ne signifie pas que votre enfant tentera de se suicider, il faut toujours les prendre au sérieux. Elles reflètent souvent des problèmes sous-jacents (dépression, extrême anxiété, traumatismes crâniens, etc.) et les minimiser peut les renforcer.
Si votre enfant a des tendances suicidaires, il faut contacter un psychologue qui vous aidera à déterminer le risque de suicide, à identifier le problème sous-jacent et à proposer les soins appropriés.
Comment réduire les comportements difficiles chez mon enfant ? 7 choses à savoir
1) Sachez où fixer la limite
Il faut une distinction claire entre les comportements acceptables et inacceptables, et celle-ci diffère selon le contexte social, culturel ou même historique des parents.
Ce qui compte vraiment, c’est de savoir où VOUS fixez vos limites : Qu’est-ce qu’un comportement respectueux ? Qu’est-ce qui ne l’est pas ? Qu’est-ce que vous considérez comme blessant, dangereux ou inapproprié ?
Clairement, faire la distinction entre un « comportement normal » et un « comportement problématique » est la première étape dans la lutte contre les comportements problèmatiques.
La deuxième consistant à identifier les conséquences claires lorsque votre enfant franchit la ligne : Allez-vous le priver de quelque chose ? Sera-t-il obligé de gagner des « points positifs » ?
Il faut qu’il soit toujours conscient des conséquences de son comportement et vous devez toujours être cohérent dans la façon dont vous réagissez à un comportement problématique précis.
2) La régulation émotionnelle est souvent la clé pour réduire les comportements difficiles
Une bonne partie des comportements inappropriés découle de la colère de votre enfant, ou plutôt de son incapacité à gérer celle-ci. Un enfant qui n’a pas encore appris à gérer des émotions difficiles aura tendance à « exploser » et à avoir des réactions colériques (violence verbale ou physique, menaces, intimidation, etc.), ce qui est simplement sa façon de libérer ses émotions.
C’est pourquoi de nombreux psychologues affirment que le développement de l’intelligence émotionnelle de votre enfant est une étape importante dans la gestion des comportements difficiles.
Lui apprendre à gérer ses émotions de façon appropriée signifie l’aider à comprendre que celles-ci sont normales et qu’il peut tout à fait les gérer sans blesser autrui.
Des outils tels que J’accompagne la colère et autres émotions de mon enfant contiennent toutes les ressources dont vous avez besoin pour aider votre enfant à apprendre à reconnaître les émotions difficiles et, plus important encore, à identifier les stratégies efficaces qui lui conviennent pour faire face à celles-ci. Si vous êtes aux prises avec la colère explosive de votre enfant, cette formation vous aidera à gérer les différents aspects de son comportement colérique.

3) Ne réduisez pas vos attentes face à un comportement provocateur
Parfois, il est tellement plus facile de laisser passer les choses. Cela peut ressembler au fait d’ignorer un comportement problématique de votre enfant ou à lui trouver des excuses (il ne le pensait pas vraiment ; il l’a dit parce qu’il était fatigué ; elle l’a fait parce qu’il l’a provoquée, etc.).
Lorsque vous baissez vos attentes, soit vous envoyez des messages contradictoires à votre enfant en lui faisant croire que son comportement n’est pas si problématique après tout, soit vous lui apprenez que les conséquences sont négociables.
4) Il faut réagir le plus tôt possible pour éliminer les comportements difficiles
Parfois, nous nous habituons à certains comportements inappropriés chez nos enfants – c’est quelque chose qui arrive à tout le monde.
Lorsque le fils de Céline a commencé à la taper, il n’avait que trois ans. Généralement, il la tapait quand elle lui refusait quelque chose. « Je pensais que c’était un comportement normal pour son âge, donc j’ai très peu fait pour l’arrêter en me disant que ça allait s’arrêter tout seul. » Mais les petits coups sont devenus moins petits à mesure que son fils grandissait.
Il y a certains comportements chez nos enfants que nous acceptons pour un tas de raisons. Le problème est que plus vous vous habituez aux comportements inappropriés, plus il sera difficile d’y faire face plus tard.
5) Ne laissez pas le sentiment de honte vous empêcher d’obtenir l’aide dont votre enfant a besoin
De nombreux parents culpabilisent parce qu’ils se sentent coupables du comportement de leur enfant. Mais être parent est difficile pour tout le monde et, parfois, il nous manque les ressources nécessaires pour prendre de bonnes décisions.
De plus, le tempérament de votre enfant a beaucoup à voir avec son comportement, ce qui explique pourquoi vous pouvez avoir du mal avec un enfant et pas avec les autres, ou pourquoi les stratégies de discipline qui fonctionnaient parfaitement avec votre aîné échouent lamentablement avec votre deuxième.
Si vous avez du mal à gérer le comportement de votre enfant, n’hésitez pas à demander de l’aide ou à identifier une stratégie de discipline efficace qui convient à votre contexte et à votre enfant.

6) Ne vivez pas le comportement de votre enfant comme une attaque personnelle
L’une des raisons pour lesquelles il est si difficile de gérer les problèmes de comportement de nos enfants est que nous avons tendance à prendre leurs réactions personnellement – comme si c’était une attaque nous visant – ce qui peut mener à des réactions agressives de votre part.
Mais l’agressivité n’est jamais la bonne réaction face aux comportements difficiles de votre enfant. Elle lui envoie le message qu’il est « en train de gagner » et, que pour obtenir des résultats similaires à l’avenir, il n’a qu’à utiliser la même stratégie.
Si vous perdez constamment vos moyens face au comportement problématique de votre enfant, créez votre propre « boîte à outils » pour vous aider à y faire face. Cela pourrait ressembler à :
- S’éloigner de la situation pour se calmer ;
- Se rincer le visage à l’eau froide ;
- Pratiquer la respiration profonde ;
- Se désengager psychologiquement de la situation.
7) « Mettez votre masque à oxygène en premier »
S’occuper de soi n’est pas un acte égoïste lorsqu’il s’agit de gérer le comportement inapproprié de votre enfant. Cela peut faire la différence entre être trop submergé pour gérer celui-ci et trouver la force physique et mentale pour y faire face.
S’attaquer aux comportements difficiles est épuisant et vous ne pouvez pas y arriver si vous êtes fatigué et épuisé. Alors que si vous prenez soin de vous, il vous sera plus facile de prendre soin des autres.
C’est pourquoi il est important de faire quelque chose pour vous tous les jours : lire un magazine, regarder vos séries préférées, écouter de la musique, marcher ou faire du jogging, etc. Toutes ces activités vous permettront de vous sentir mieux préparé à gérer ces comportements.
Les comportements-problèmes sont très courants chez les enfants présentant des troubles du comportement. Les attitudes perturbatrices, l’extrême impulsivité et la provocation sont tous des symptômes connus de ces troubles.
Voici cinq troubles du comportement qui peuvent expliquer le comportement de votre enfant :
Troubles du comportement pouvant entraîner un comportement problématique chez les enfants
1) TDAH
Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité est un trouble qui peut être responsable du comportement problématique chez les enfants.
Certains de ses symptômes incluent :
- Une extrême anxiété ;
- Une faible capacité à traiter des informations ;
- L’hyperactivité ;
La bonne nouvelle est que si un enfant reçoit le traitement adapté, le comportement problématique associé à ce trouble diminue ou cesse.
2) Le trouble oppositionnel avec provocation
Le trouble oppositionnel avec provocation est un trouble du comportement qui est souvent diagnostiqué dans l’enfance.
Voici certains de ses symptômes :
- Hostilité envers les figures d’autorité (parents/enseignants, etc.) ;
- Difficulté à respecter les règles ;
- Provocation ;
- Crises de colère fréquentes et explosives.
3) Le trouble des conduites
Le trouble des conduites est un trouble du comportement qui conduit souvent à un comportement problématique chez les enfants. Les symptômes incluent :
- La transgression des règles ;
- Les comportements agressifs ;
- La cruauté envers les animaux ;
- Les mensonges fréquents ;
- La consommation de drogue et autres substances illicites ;
- La destruction délibérée d’objets et de biens.
4) Les troubles de l’apprentissage
Si votre enfant a des difficultés d’apprentissage, cela signifie simplement que son cerveau ne reçoit et ne traite pas les informations de la même manière que les autres enfants.
Bien que les difficultés d’apprentissage ne soient pas considérées comme des troubles du comportement, les enfants présentant ces types de difficultés peuvent présenter un « comportement problématique » à cause de leur :
- Incapacité à rester concentrés ;
- Difficultés de communication ;
- Comportement impulsif ;
- Anxiété ;
- Hyperactivité, etc.
5) Le trouble de la personnalité antisociale
Les signes d’un trouble de la personnalité antisociale sont souvent diagnostiqués avant que votre enfant atteigne l’âge de 15 ans. Ceux-ci incluent :
- Les mensonges répétés ;
- Un comportement agressif ;
- La cruauté envers les animaux ;
- Un comportement irrespectueux ;
- Le non-respect des règles ;
- Le non-respect des biens d’autrui (vol, incendie, etc.) ;
- La destruction des biens ;
- L’impulsivité extrême ;
- Les comportements violents.
Faire face à des problèmes de comportement chez votre enfant peut vous donner l’impression de mener une bataille perdue d’avance, mais n’oubliez pas qu’il n’est jamais trop tard pour le mettre sur la bonne voie.
Si vous avez remarqué l’un des traits de comportements difficiles mentionnés dans cet article, il faut agir le plus vite possible pour éviter qu’il ne s’aggrave. Votre enfant doit savoir que vous ne tolérerez plus un comportement précis et qu’il y aura des conséquences chaque fois qu’il l’affichera.
Références et lectures complémentaires
La relation entre la cruauté envers les animaux et la violence interpersonnelle chez les enfants et les adolescents : Un examen systématique
Idées suicidaires chez l’enfant et l’adolescent
Le harcèlement et la victimisation en tant que voies d’extériorisation et d’intériorisation



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