
Chaque mère, qu’elle soit active, mère au foyer, indépendante ou salariée, a besoin de plus de 24 heures dans sa journée. Les mamans ont plus de mal que les papas, parce qu’elles ont ce que les chercheurs appellent un besoin de « maternité intensive ». En d’autres termes, les mères se mettent une pression énorme à cause du sentiment de culpabilité quand elles n’arrivent pas à « tout faire ».
Dans son livre « Laissez tomber la balle » (Drop the ball en anglais), Tiffany Dufu raconte sa propre histoire sur ses difficultés à répondre aux attentes sociales et culturelles tout en travaillant et en élevant une famille. Comme tant d’autres femmes, Tiffany a découvert qu’essayer de « tout faire » était le chemin le plus sûr vers l’échec. Certaines études scientifiques vont dans ce sens. Les chercheurs ont constaté que la conviction des femmes qu’elles doivent avoir des maisons « impeccables » et être de « meilleurs parents » signifie qu’elles s’inquiètent constamment de ne pas atteindre la perfection.
D’après les conclusions d’une enquête récente portant sur plus de 3 000 femmes âgées de 25 à 54 ans, le sentiment de ne jamais avoir de temps est souvent auto-imposé. L’étude a révélé que :
- Parmi les femmes qui avaient les moyens d’embaucher de l’aide, près de la moitié n’ont pas souhaité le faire ;
- Pour beaucoup d’entre elles, le temps libre rimait avec les corvées ;
- Plus de 60 % des femmes ne considéraient pas que leur travail interférait avec leur vie personnelle, ce qui signifie que le fait de manquer de temps est rarement une question de conflit travail/famille.
- Plus de 30 % des femmes estimaient que faire moins à la maison signifiait qu’elles manquaient en quelque sorte à leurs tâches ménagères.
- Près de 70 % ont déclaré qu’elles ne paieraient pas pour faire garder leurs enfants, même si elles en avaient les moyens.
Aujourd’hui plus que jamais, il est devenu clair que « tout avoir et tout faire » n’est qu’un mythe qui fait culpabiliser les femmes lorsqu’elles ne parviennent pas à concilier vie professionnelle et vie familiale. Beaucoup de celles qui essayent finissent par se sentir dépassées, frustrées et « pas assez performantes ».
La bonne nouvelle est qu’il est possible d’adopter des pratiques de la « parentalité zen » qui peuvent vous aider à retrouver votre équilibre. Voici six choses que vous pouvez faire dès aujourd’hui pour une vie plus épanouie.
Six conseils pour une parentalité plus zen
- Vous ne pouvez pas tout faire
La culpabilité est une chose persistante qui vous fait douter de chacun de vos actes et décisions.
- Marie a été élevée dans une famille catholique pratiquante. Elle se sent obligée de faire suivre à ses enfants les cours de catéchisme, mais elle a du mal à gérer tout ce qu’elle doit faire.
- Jenny veut que ses enfants fassent du ballet parce qu’elle aurait aimé avoir une telle opportunité en tant qu’enfant, mais ils préfèrent les sports et l’art plastique. Ils ont donc chacun trois activités extrascolaires.
- Pour Cécile, être un bon parent c’est préparer elle-même tous les repas et avoir une maison impeccable. Avec quatre enfants, elle trouve que les choses sont un peu compliquées.
Beaucoup de nos décisions sont liées à nos normes et croyances culturelles et familiales. Même lorsque ces croyances sont silencieuses et inconscientes, elles trouvent un moyen de dicter notre comportement, ce qui signifie que nous aurons tendance à nous sentir « coupables » et « moins dignes » si nous ne respectons pas des normes dont nous ne sommes peut-être même pas conscients.
Le chemin vers la « parentalité zen » doit commencer par une définition claire de ce qui compte vraiment pour vous. Peu de gens peuvent « tout avoir ». Qu’est-ce que cela signifie pour vous ? Cela signifie-t-il de trouver un juste milieu entre votre travail et votre famille ? Ou pouvoir passer du temps en famille ? Ou peut-être pouvoir se concentrer sur les points forts de votre enfant plutôt que sur vos regrets passés ?
Lorsque vous aurez pris le temps de réfléchir à ce qui compte vraiment pour vous et votre famille, il sera alors plus facile d’abandonner ce qui compte le moins et de libérer plus de temps. Soyez honnête avec vous-même.
2) « Laissez tomber la balle »
Dans son livre, Tiffany raconte comment le fait d’être élevée pour voir une maison immaculée comme un signe de sa valeur a conduit à des sentiments de culpabilité lorsqu’elle est devenue parent. Selon ses propres termes, elle souffrait d’un cas extrême de « maladie de contrôler la maison », ce qui signifie qu’elle microgérait sa maison et était obsédée par le fait d’avoir la « meilleure maison possible ». Si vous souffrez de la même maladie, vous pensez que :
- Vous pouvez tout faire mieux et plus rapidement que n’importe qui d’autre chez vous ;
- L’état de votre maison est un signe de votre valeur ;
- Il faut tout microgérer ;
- Vous seul savez prendre soin de votre enfant ;
- Les tâches ménagères doivent être accomplies d’une manière spécifique et non d’une autre ;
- Votre maison doit être propre et impeccable à tout moment.
Tiffany admet qu’elle « jonglait avec tant de balles parce qu’elle ne faisait pas confiance à son mari pour les tenir ». Le moment où elle a décidé de « laisser tomber la balle » a été le moment où elle a retrouvé son équilibre. Voici quelques conseils pour vous aider à laisser tomber la vôtre :
- Déléguez. Vous n’êtes pas obligé de tout faire, tout le temps. Laissez votre partenaire et vos enfants participer aux tâches ménagères – c’est bon pour eux, c’est bon pour vous et c’est bon pour toute votre famille.
- La délégation imaginaire ne fonctionne pas. Parfois, je me dis que si je le souhaite assez fort, mon mari nettoiera la baignoire. Ou je souhaite que mes enfants débarrassent la table sans que j’aie à demander. Rarement ces souhaits se sont réalisés seuls. Si vous voulez que votre partenaire ou vos enfants fassent quelque chose, demandez-leur ou au moins parlez-en. Ne vous contentez pas d’imaginer qu’ils sauront ce que vous attendez pour éviter de vous fâcher contre eux parce qu’ils n’arrivent pas à lire dans vos pensées.
- Baissez vos attentes. « Propre » signifie différentes choses pour différentes personnes. « Des travaux ménagers » signifient différentes choses pour différentes personnes. Les miroirs n’ont pas besoin d’être polis tous les deux jours, pas plus que les rebords de fenêtres ne doivent être époussetés tous les mardis et vendredis.
- Vous n’êtes pas seul. D’autres n’ont aucune obligation de respecter vos normes de « perfection domestique ». Refaire tout ce qui a déjà été fait simplement parce que cela ne répond pas à vos normes ne conduira qu’au stress, au sentiment d’être submergé et au ressentiment. Soyez prêt à accepter que tout le monde ne partage pas votre vision de « comment les choses devraient être faites » et considérez que ce n’est pas grave.
3) Obtenez une liste de choses « À ne pas faire »
J’ai appris l’existence d’une « liste de choses à ne pas faire » à un moment où j’avais beaucoup de mal « à tout faire ». L’ami qui m’a fait découvrir cette liste m’a prodigué des conseils qui ont totalement changé ma façon d’aborder les tâches aujourd’hui. Il m’a dit : « Je veux que tu regardes ta liste et que tu divises tes tâches en trois – « tâches indispensables », « tâches importantes » et « autres tâches ». Quand j’ai regardé les tâches que j’avais déplacées à la catégorie « autres tâches », j’ai découvert que je pouvais ignorer ou reporter beaucoup d’entre elles.
Mettre des choses sur la liste de choses à ne pas faire se traduit par plus de temps pour celles qui comptent vraiment. Cela peut signifier réduire le temps que vous passez à répondre aux messages ou aux e-mails, réduire le temps que vous passez sur les réseaux sociaux, réduire certaines corvées, et ainsi de suite.
Si vous voulez qu’une liste de choses à ne pas faire fonctionne, voici par où il faut commencer :
- Soyez clair sur où va votre temps. Si vous avez toujours l’impression d’avoir moins de 24 heures dans votre journée, il est peut-être temps de procéder à un audit du temps. Comment passez-vous votre temps ? Sur quoi et avec qui ? Au cours des trois prochains jours, surveillez comment vous passez chaque instant pour être plus conscient d’où part votre temps.
- Sachez ce qui compte le plus. Plus vous savez clairement ce qui compte vraiment pour vous, plus il vous sera facile de choisir des actes et des activités autour de vos valeurs et de vos objectifs.
- Apprenez à dire non. Tout (et tout le monde) ne mérite pas votre temps.
4) Mettez le « temps en famille » dans votre planning
Le sentiment de ne pas avoir de temps pour nos enfants est assez courant chez les parents. Il est difficile de trouver ce temps, sauf si vous le mettez sur votre « liste de priorités ».
N’oubliez pas que ce n’est pas la quantité que vous passez avec votre enfant qui compte, mais le fait de passer du temps de qualité régulier ensemble. Un moyen simple de le faire est de réfléchir à des activités d’environ 20 minutes que toute la famille aime faire, puis d’en faire une chaque jour pendant les 30 prochains jours. Pendant ce temps en famille, demandez à tout le monde de se déconnecter complètement. S’il vous faut des idées, voici un défi de 30 jours plein d’activités que toute la famille appréciera – et elles ne durent toutes qu’entre 15 et 20 minutes !
5) Mettez-vous sur votre liste de priorités
Si vous n’êtes pas sur votre liste de priorités, vous finirez par vous sentir stressé et dépassé. La clé pour trouver votre zenitude est de vous considérer comme une priorité. Cela signifie prévoir du temps pour faire quelque chose juste pour vous chaque jour. Il peut s’agir de prendre 20 minutes par jour pour lire, 10 minutes par jour pour une pause thé ou café, 30 minutes par jour pour s’entraîner, se promener, ou regarder une émission télé, etc.
Dans l’enquête citée plus haut, les femmes qui prenaient du temps pour elles ont déclaré se sentir plus heureuses et plus satisfaites de leur vie que celles qui ne le faisaient pas. Plus vous prenez soin de vous, plus il vous sera facile de prendre soin des autres.
6) Célébrez vos réussites
La nature humaine nous pousse à nous concentrer sur « ce qui doit être fait » plutôt que sur « ce qui a déjà été fait ». Ce phénomène est aujourd’hui connu sous le nom de l’effet Zeigarnik et il fait référence à la tendance à se concentrer sur les tâches inachevées plutôt que sur celles terminées. Le problème est que se concentrer sur des tâches inachevées augmente votre stress, votre anxiété et votre sentiment d’être dépassé.
La « liste des choses achevées » est de plus en plus utilisée comme un outil pour augmenter la productivité sur le lieu de travail, mais c’est aussi une excellente idée pour réduire le stress parental et pour vous aider à voir ce que vous faites réellement chaque jour. Lorsque vous sentez que vous ne vous débrouillez pas très bien en tant que parent, prenez seulement deux minutes et énumérez tout ce que vous avez réussi à faire dans la journée. Écrivez tout ce que vous avez accompli. Vous verrez que vous faites un excellent travail.
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