« N’abandonnez jamais, jamais, jamais, jamais, jamais ; n’abandonnez rien ni de grand ni de petit… n’abandonnez rien sauf quand l’honneur et la raison l’exigent. Jamais, jamais, jamais, ne jamais céder ! »
Winston Churchill

Le monde est peuplé de gens qui ont connu l’échec avant de réussir.
- Edison a échoué maintes fois avant que son ampoule fonctionne. On dit qu’il a fait jusqu’à 1 000 essais infructueux avant de rencontrer la réussite.
- Avant qu’Abraham Lincoln ne devienne président, il avait échoué dans les affaires, échoué en tant qu’avocat, échoué dans ses premiers pas en tant que politicien et échoué à deux reprises à décrocher un siège de sénateur.
- Walt Disney a été licencié pour « manque d’imagination » et a même fait faillite avant de fonder Disneyland.
L’échec, dit-on, nous rend plus forts et plus sages. C’est quelque chose d’inévitable dans la vie, mais il peut être difficile à surmonter pour les enfants. Le problème est que l’échec ne rend pas toujours plus fort. Alors que certaines personnes voient celui-ci comme une opportunité d’apprendre de nouvelles façons de faire ou même l’utilisent pour entretenir leur motivation, d’autres deviennent vite démoralisés et impuissants face à cette expérience. Mais nous devons tous faire face à l’échec à un moment donné de notre vie et aider votre enfant à persévérer peut déterminer s’il apprendra à le voir comme un revers temporaire ou comme quelque chose d’insurmontable.
Définir la résilience chez les enfants
Comment peut-on expliquer le fait que face à la même situation, certains enfants s’épanouissent, mais d’autres deviennent frustrés et ont tendance à tout laisser tomber ? Plusieurs chercheurs ont montré un grand intérêt pour cette question, donnant lieu à ce que l’on appelle aujourd’hui la théorie de la résilience.
Bien qu’il existe différentes définitions du terme « résilience », nous savons aujourd’hui qu’un aspect important de ce phénomène est lié à la façon dont les gens réagissent aux expériences difficiles. Dit autrement, il y a les « vulnérables » et les « invulnérables », ceux qui prospèrent et ceux qui sont diminués par l’échec. La résilience est ce qui aide les individus à surmonter les défis importants.
Signes du manque de résilience chez les enfants
Comment savoir si votre enfant possède une forte capacité d’adaptation ou pas ? Voici quelques-uns des signes présents chez les enfants qui ont plus de mal à s’adapter ou à rebondir après des difficultés :
- Les enfants qui n’ont pas développé la résilience s’attardent sur les problèmes – des jours ou des semaines après un évènement difficile, ils peuvent continuer à se focaliser sur celui-ci.
- Réactions disproportionnées – les enfants qui manquent de résilience sont susceptibles d’afficher un décalage entre l’intensité de leur réaction et la situation qui en est à l’origine.
- Le retrait – si votre enfant n’a pas encore développé la résilience, il peut se retirer face à l’échec.
- Des pensées négatives – le discours intérieur négatif est courant chez les enfants qui manquent de résilience. Ils ont tendance à considérer les situations difficiles comme « sans espoir » et peuvent développer ce que l’on appelle l’impuissance apprise.
- Manque d’effort – un enfant qui pense que la situation est « désespérée » est plus susceptible de faire le strict minimum, déclenchant un cercle vicieux d’échecs. Ce comportement peut être sa tentative de « camoufler » ses émotions difficiles.
- Faibles aptitudes pour la résolution de problèmes – plus votre enfant a du mal à résoudre des problèmes, plus il est susceptible d’avoir du mal avec la résilience.
La question qui se pose alors est la suivante : est-il possible de rendre votre enfant plus « invulnérable » ?
Les études menées par des chercheurs tels que Norman Garmezy et Emmy Werner ont révélé que certains enfants élevés dans les situations les plus défavorables étaient capables d’atteindre la réussite sociale et scolaire.
Werner, par exemple, a suivi près de 700 enfants pendant 32 ans. Certains d’entre eux étaient considérés comme « à risque » d’échec scolaire et susceptibles de mener une vie défavorable. Cependant, alors que les deux tiers des enfants de ce groupe avaient de graves problèmes sociaux, comportementaux et psychologiques à l’âge de dix-huit ans, le tiers restant a pu atteindre la réussite sociale et scolaire.
Comme Garmezy avant elle, Werner s’est concentrée sur les facteurs qui ont aidé ces enfants à réussir malgré les conditions défavorables auxquelles ils étaient confrontés. Elle a constaté que les enfants qui vivaient des situations difficiles n’étaient pas nécessairement voués à l’échec.
La bonne nouvelle est que la résilience est une compétence que tous les enfants peuvent développer. Voici sept façons simples d’améliorer la résilience de votre enfant.
7 conseils pour renforcer la résilience de votre enfant
- Aidez votre enfant à développer des « facteurs de protection »
Plusieurs études ont montré que pratiquer la gratitude agit comme un « facteur de protection » contre les situations les plus difficiles. Cela facilite l’adaptation à (ou le dépassement) des situations négatives.
Le développement des capacités de régulation émotionnelle de votre enfant s’est également révélé être un facteur de protection efficace contre les situations défavorables. Les recherches suggèrent que plus votre enfant est conscient de différentes émotions et est capable de répondre aux siennes de manière appropriée, plus il lui sera facile de faire face à des situations difficiles. Des ressources adaptées aux enfants peuvent vous donner les outils dont vous avez besoin pour favoriser l’intelligence émotionnelle du vôtre.
Bien que des études supplémentaires soient encore nécessaires pour prouver le lien entre l’adversité et les facteurs de protection, le renforcement de ces dernières ne peut faire que du bien à votre enfant.
2) Augmenter les opportunités pour votre enfant de se sentir bien dans sa peau peut renforcer sa résilience
Plus votre enfant se sent bien, plus il a de chances de surmonter des situations difficiles. Cela signifie que pour renforcer sa résilience, il est important d’augmenter les opportunités d’émotions positives.
Plusieurs études ont montré qu’il existe une relation entre les émotions positives et la résilience. Ces émotions aident les individus à créer une forme de « réserve » dans laquelle ils peuvent puiser face aux défis.
Il est donc important que votre enfant se considère comme un membre apprécié de la famille et de la société. Un moyen facile d’y parvenir est de lui dire régulièrement tout le bien que vous pensez de lui. Voici 100 phrases que chaque enfant a besoin d’entendre.
Partager des moments privilégiés chaque jour est également un moyen facile d’aider votre enfant à se sentir valorisé et apprécié. Ce Défi GRATUIT est plein d’idées pour vous aider à démarrer.
3) Soyez un modèle de comportement résilient
Il est important de montrer un comportement résilient à votre enfant si vous souhaitez qu’il développe à son tour la résilience. Cela inclut des comportements tels que :
- Un caractère décisif ;
- Le fait de s’exprimer calmement face aux difficultés ;
- Démontrer une manière positive et proactive de gérer les situations difficiles ;
- Partager ouvertement vos émotions difficiles.
4) Faites savoir à votre enfant qu’il a ce qu’il faut pour faire face à une situation difficile
Les jeunes enfants doutent souvent de leur capacité à surmonter des situations difficiles. C’est pourquoi il est important de leur montrer que vous croyez qu’ils sont capables de réussir. Vous pouvez y parvenir en :
- Leur montrant que vous croyez en eux ;
- Les rassurant sur leur capacité à réussir ;
- Les écoutant activement ;
- Les aidant à réfléchir à des solutions possibles plutôt que de se focaliser sur les problèmes.
Encourager votre enfant à participer aux tâches ménagères est également un moyen facile de l’aider à voir qu’il est capable de réussir (capable de mener à bien une tâche).
5) Renforcez la résilience de toute votre famille
Les études citées précédemment ont révélé que certains des enfants à risque qui ont connu la réussite malgré leurs situations difficiles ont pu le faire grâce à un environnement familial favorable (parents, enseignants, tuteurs, etc.).
La résilience familiale fait référence à la capacité de votre famille à résister à des situations difficiles. Cela signifie qu’il est important de créer des liens forts entre les membres de la famille et de faire en sorte que chacun se sente à sa place.
Voici six façons simples d’y parvenir :
- Démarrez une tradition familiale qui nécessite la participation de chaque membre ;
- Pratiquez une communication ouverte ;
- Régler les problèmes ensemble ;
- Commencez une routine de gratitude en famille ;
- Maintenir la solidarité et le soutien mutuel dans la famille ;
- Les membres de la famille doivent savoir qu’ils peuvent compter les uns sur les autres.
6) Apprenez à votre enfant que les situations difficiles sont gérables
Un facteur décisif dans la capacité de votre enfant à être résilient est sa perception des situations difficiles. Un enfant résilient perçoit les situations difficiles comme des défis temporaires et gérables, plutôt que comme permanents et insurmontables.
Seligman parle des 3P liées à la résilience :
- La Personnalisation consiste à se blâmer pour les déconvenues, ce qui rend plus difficile la capacité à les surmonter.
- La Perméabilité est la croyance qu’un évènement affecte notre vie entière. Votre enfant peut croire que le fait d’échouer dans un domaine (par exemple, arriver dernier en quelque chose) signifie qu’il va échouer dans tous les domaines de sa vie.
- La Permanence est la croyance selon laquelle les évènements difficiles vont durer dans le temps.
Vous pouvez renforcer la résilience de votre enfant en l’aidant à changer sa perception des situations difficiles. Il est important qu’il comprenne qu’il n’est pas toujours responsable des situations difficiles qu’il rencontre, qu’un échec ne fait pas de lui un « raté » et que les défis sont des situations temporaires et surmontables.
7) Aidez votre enfant à développer un style explicatif positif
La façon dont vous vous expliquez les évènements a un impact sur votre comportement et détermine si vous adoptez une vision pessimiste ou optimiste de la vie. Selon Martin Seligman, les optimistes ont tendance à adopter des styles explicatifs positifs qui les aident à se remettre plus facilement des déceptions de la vie.
Un enfant qui se sent impuissant à changer les évènements négatifs est susceptible d’avoir une vision pessimiste de la vie alors que celui qui les considère comme temporaires affiche ce que Seligman appelle un style explicatif optimiste.
Aidez votre enfant à analyser son style explicatif. Encouragez-le à parler à haute voix de sa perception des situations difficiles.
Il est important qu’il sache qu’il a le choix dans sa façon de réagir aux évènements difficiles. Focalisez-vous sur les solutions (« que feras-tu la prochaine fois ? ») peut l’aider à voir de telles situations comme temporaires et à réfléchir à la manière dont il pourra réagir à l’avenir. Aidez votre enfant à surmonter son impuissance apprise N’oubliez pas que certains outils peuvent l’aider à renforcer sa capacité de persévérance et celle d’analyse de la source des problèmes.
Les références
Résilience psychologique : Une critique des définitions, des concepts et de la théorie
Les enfants qui résistent au stress : La recherche de facteurs de protection
Le concept de résilience familiale : Crise et défi
Qu’est-ce que les études longitudinales à grande échelle peuvent nous apprendre de la résilience ?


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