
Il existe énormément de recherches sur la parentalité. Aujourd’hui, il y a des milliers de faits sur les différents aspects du développement des enfants. Mais l’article d’aujourd’hui se limite à six choses que la science veut que vous sachiez sur votre enfant.
- Construisez une base solide
Il a été scientifiquement prouvé que le temps passé en famille est très bénéfique pour chaque membre de celle-ci. Selon les études disponibles :
– Les enfants des familles qui passent de bons moments ensemble de façon régulière ont moins de problèmes de comportement. Ces enfants ont également de meilleurs résultats sur le plan social, scolaire et psychologique.
– Les activités qui rapprochent votre famille aident à construire le sentiment d’appartenance et d’identité de votre enfant.
– Plus les familles passent du temps ensemble, plus les enfants ont une opportunité de créer des relations solides.
- Le fait de renforcer vos liens parents-enfants contribue largement à réduire les comportements problématiques de votre enfant.
- Une famille qui participe régulièrement à des activités familiales peut faire face plus facilement aux défis de la vie.
- Les enfants élevés dans une famille unie sont moins susceptibles de se tourner vers des comportements d’automutilation et de destruction.
Avec un emploi du temps souvent trop chargé, il peut être difficile de passer des moments avec vos enfants et votre famille. La bonne nouvelle est qu’il existe d’innombrables façons de créer des liens forts en famille.
Plutôt que de vous focaliser uniquement sur le temps que vous passez ensemble, concentrez-vous sur ce que vous faites pendant ces moments. Est-ce que tout le monde participe au choix de l’activité familiale ? Chaque membre de la famille participe-t-il à la réussite de l’activité ? Tout le monde est-il heureux de participer à l’activité choisie ?
Des activités telles qu’une soirée cinéma en famille ou la préparation d’un repas en commun sont souvent un excellent choix s’il y a un grand écart d’âge entre vos enfants.
Les routines quotidiennes sont également une solution simple qui peut vous permettre de passer du temps avec votre enfant. Elles vous aident à « bloquer » un moment précis pour le faire de façon quotidienne. Mais s’en tenir aux routines peut être difficile — pour augmenter vos chances de succès, privilégiez des routines facilement faisables.
Voici un défi gratuit plein d’idées de choses à faire avec votre enfant. La meilleure partie : toutes les activités ne nécessitent que 10 à 15 minutes et sont entièrement gratuites.
2) Mettez-vous sur votre liste de priorités
Être parent est difficile et fatigant et les sentiments de doute et de dépassement ne sont pas rares. Mais le problème est que vous ne pouvez pas prendre soin de votre enfant si vous êtes fatigué et anxieux, et cela est tout à fait normal.
Vous êtes plus susceptible d’être contrarié par le « comportement normal » de votre fils lorsque vous êtes stressé, tout comme il y a de fortes chances que vous allez crier après votre fille lorsque vous vous sentirez dépassé.
L’auto-efficacité parentale est définie comme la mesure dans laquelle vous vous sentez capable de gérer efficacement les défis parentaux que vous rencontrez. La recherche suggère que le stress et la dépression ont un impact sur ce sentiment d’efficacité personnelle.
Pour faire face plus facilement aux défis liés à la parentalité, il est donc important de prendre soin de soi, avant de prendre soin des autres. Cela peut signifier bloquer vingt minutes par jour pour faire tout ce qui vous plaît, prendre des après-midis pour faire quelque chose qui vous détend, discuter régulièrement avec votre « réseau de soutien », etc.
Partager les tâches parentales avec votre partenaire, savoir quelles « personnes stressantes » éviter (par exemple, celles qui vous critiquent sans cesse ou vous donnent l’impression d’être un mauvais parent) et encourager vos enfants à participer à des tâches adaptées à leur âge peuvent vous faire profiter davantage de votre rôle parental.
3) Responsabiliser votre enfant le rend plus heureux et plus confiant
Plusieurs chercheurs conviennent que plus votre enfant est tenu responsable de ses actes, plus il développe une maîtrise de soi. Selon eux, si vous apprenez à votre enfant que « les erreurs sont normales, mais que tout le monde doit essayer de réparer les siennes », il apprendra à être plus responsable de ses actes.
Par exemple, demander à votre fille d’aider à nettoyer l’eau qu’elle vient de renverser sur la table lui apprend quoi faire la prochaine fois que cela se reproduira, lui montre qu’il est normal de « réparer » ses erreurs et améliore également la façon dont vous réagissez à son comportement.
La responsabilisation consiste aussi à encourager vos enfants à participer aux tâches ménagères. Nous savons aujourd’hui que plus tôt ils commencent à aider à la maison, plus tôt ils apprennent qu’ils sont capables de réussite, et cela a un impact sur d’autres domaines de leur vie.
Selon Rossman, professeur à l’Université du Mississippi, le fait de commencer ces tâches assez tôt est l’un des plus grands prédicteurs de succès à l’âge adulte. Aussi, plus votre enfant participe à des tâches adaptées à son âge de façon régulière, plus grands seront les bénéfices sociaux, émotionnels et scolaires. Celles-ci enseignent à votre enfant des compétences importantes telles que la responsabilité, la responsabilisation et l’autonomie.
Une façon facile d’initier votre enfant aux tâches ménagères est d’identifier toutes celles que vous devez faire chez vous et ensuite lui demander de choisir celles qu’il souhaite faire selon ses envies et son âge. L’utilisation de cartes de tâches ménagères adaptées à son âge est un autre moyen facile de le motiver à participer à celles-ci.
4) Le succès engendre le succès
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi ce sont toujours les mêmes élèves qui ont de bons ou de mauvais résultats ? Bien que tous les enfants soient différents et possèdent des compétences et des capacités diverses, nous savons aujourd’hui que plus votre enfant se sent capable de réussite, plus ses chances de réussite augmentent.
Le contraire est vrai aussi. Si votre enfant continue à échouer, il peut commencer à croire que tout ce qu’il entreprend mène à l’échec. Seligman a inventé le terme « l’impuissance acquise » pour faire référence à une perte de motivation et de confiance lorsque l’on rencontre des échecs beaucoup trop souvent. Selon lui, cette impuissance se reflète dans l’attitude des enfants : évitement, stress, manque de motivation, agressivité, « je-m’en-foutisme », etc.
Seligman n’est pas le seul chercheur à prouver que l’on souhaite tous du succès lorsque l’on entreprend une activité et, qu’en cas d’échec, des sentiments allant de la honte à la frustration, en passant par des comportements tels que l’anxiété, voire des crises de colère (chez les petits et grands !), ne sont pas rares.
Le moyen le plus simple d’aider votre enfant à éviter ou à surmonter l’impuissance acquise est de lui donner des opportunités de réussite. Cela signifie définir des attentes raisonnables et proposer des tâches difficiles, mais réalisables.
La bonne nouvelle est que toute tâche qui l’aide à réussir suffit. Cela peut impliquer l’accomplissement des tâches ménagères simples que j’ai évoqué plus tôt, le fait de lui permettre de vous aider à terminer une tâche (lui donner le sentiment que vous avez besoin de lui), ou même la réussite d’une tâche plus scolaire (réussir un exercice ou une activité).
Si votre enfant a déjà du mal à se voir comme une personne qui réussit, assurez-vous qu’il sait exactement ce qu’il est censé faire et n’oubliez pas de relever et féliciter tous ses succès !
5) Une mentalité de croissance vaut cent fois mieux qu’une mentalité fixe
Votre enfant a un style explicatif positif ou négatif et cela détermine comment il s’explique les choses qui lui arrivent. S’il se sent impuissant face à des évènements difficiles de la vie, il y a de grandes chances qu’il souffrira d’anxiété et de dépression et aura de moins bonnes capacités de résolution de problèmes. C’est ce que la science appelle un style explicatif négatif.
Un enfant avec un style explicatif positif voit les évènements négatifs comme temporaires et, bien qu’il comprenne qu’il ne peut pas toujours les contrôler, il sait qu’il peut contrôler la façon dont il y réagit.
Par exemple, la réaction de votre enfant à l’échec est un bon indicateur de son style explicatif. S’il a un style explicatif négatif, il aura davantage de pensées pessimistes : « Je suis stupide. », « Je n’y arriverai jamais. », « Je suis nul. ». Mais, s’il a un style explicatif positif, il aura une vision plus optimiste des évènements de la vie : « Demain, ça ira mieux. », « J’essaierai encore. », « Ce n’est pas si grave. », etc.
La théorie de la mentalité de croissance de Caroline Dweck va dans le même sens, notamment en ce qui concerne l’échec. Selon Dweck, si votre enfant a une mentalité fixe, il est peu probable qu’il se concentre sur ce qu’il peut faire pour changer sa performance. Au contraire, s’il a une mentalité de croissance, il est capable de réfléchir à la façon dont il peut améliorer ses performances :
- La prochaine fois, je pourrai essayer…
- La prochaine fois, je réviserai différemment…
- La prochaine fois, j’éviterai…
6) Trouvez ce qui fonctionne pour vous
Tout le monde s’accorde sur ce point : il n’y a pas une seule bonne façon d’être parent. Tous les enfants sont différents, comme le sont tous les parents et déterminer ce qui fonctionne pour vous et votre enfant est votre ticket pour devenir un parent plus heureux et plus épanoui.
Donc, la première chose à faire est d’adopter une approche parentale plus consciente. Cela veut dire être conscient de ce que la parentalité signifie pour vous, des valeurs parentales qui comptent le plus pour vous et, surtout, de votre personnalité et de celle de votre enfant.
Bien qu’il ne vous donne pas forcément cette impression, votre enfant cherche souvent à vous plaire et une grande partie de son comportement est une tentative d’attirer votre attention, que ce soit par des moyens positifs ou négatifs. Voici la règle d’or de la parentalité : quoi que vous fassiez, créez une relation chaleureuse dans laquelle votre enfant peut se sentir en sécurité et libre de s’exprimer. Mais cela ne signifie pas lui donner carte blanche pour faire tout ce qu’il voudra. Cela veut plutôt dire fixer des attentes raisonnables, les partager avec lui et rester flexible, chaleureux et bienveillant.
Les références
Atteindre l’excellence avec la pratique délibérée
La parentalité axée sur les points forts et la satisfaction des adolescents à l’égard de la vie
Une analyse des forces de caractère et le lien avec la réussite scolaire des élèves
Le lien entre l’efficacité parentale chez les femmes et les pratiques parentales

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