
La discipline positive va à l’encontre des approches qui demandent aux enfants de faire « ce que je te dis ». C’est une approche fondée sur le dialogue, la négociation et l’encouragement.
Par exemple :
Chaque soir, vous luttez avec votre fille parce qu’elle « doit regarder son émission préférée ». Vous lui expliquez que cela ne peut plus continuer et vous lui demandez de vous aider à trouver une solution.
Vos enfants se chamaillent constamment quand ils doivent mettre la table car personne ne veut le faire. Vous tenez une réunion de famille et élaborez un plan sur la façon dont chaque membre de la famille participera aux tâches ménagères.
Vous rencontrez des problèmes télé/devoir avec votre enfant. Vous le laissez décider quand les devoirs seront faits, à condition que ce soit avant 18 heures par exemple.
La discipline bienveillante repose sur le fait que les enfants qui participent au processus de prise de décision apprennent à assumer leurs actions et sont aussi plus susceptibles de respecter les décisions prises. Ces constats sont appuyés par les preuves scientifiques.
La recherche suggère que le transfert de l’exercice du pouvoir de décision des parents aux enfants s’avère une situation gagnant-gagnant, même avec des jeunes enfants. Apprendre aux enfants à discuter et négocier les prépare à l’adolescence et à la vie adulte.
Un principe clé de la discipline positive est de créer un environnement respectueux permettant aux enfants de développer l’autodiscipline, leurs capacités à résoudre des problèmes et leurs compétences en matière de coopération. Toutefois, cette approche affirme que les parents ne devraient pas faire ce que leurs enfants sont capables de faire eux-mêmes. Ce point de vue s’accorde avec les résultats de plusieurs études scientifiques. Une étude a démontré qu’octroyer des tâches régulières, même aux plus jeunes enfants, peut avoir des avantages durables pour leur développement scolaire, social et psychologique. Plus tôt les enfants sont assignés à des tâches (à partir de 3 ans), plus ils sont responsables et autonomes.
L’approche de discipline positive vise à promouvoir la coopération et le respect mutuel. Cette approche se concentre sur des solutions respectueuses, raisonnables et utiles, plutôt que sur des conséquences.
La discipline positive est fondée sur le style parental démocratique identifié par Diana Baumrind. Cette approche met l’accent sur les objectifs à long terme et préconise à la fois la bienveillance et la fermeté. Initié par Adler et Dreikur, la discipline positive a été largement développée par Jane Nelsen et son célèbre livre La Discipline Positive.
Cette approche considère que chaque parent doit créer un environnement familial démocratique où règne le respect mutuel. Elle réfute toute forme de discipline punitive car elle considère que même si les punitions peuvent fonctionner sur le court terme, il ne peut y avoir que des effets négatifs sur le long terme : le ressentiment, la rébellion, l’agressivité, le désir de vengeance, etc.
De nombreuses études suggèrent que les enfants élevés dans des environnements punitifs (c’est-à-dire, ceux dans lesquels les châtiments corporels et les punitions verbales sévères sont courants, sont plus insatisfaits de leurs vies et ont aussi une mauvaise image d’eux-mêmes, des mauvais résultats scolaires. Ils ont du mal à acquérir les compétences et ont plus de risques de se tourner vers l’abus d’alcool ou des drogues.
Voici les clés pour développer une stratégie de discipline bienveillante et positive à la maison
Commençons par tout ce qu’il faut éviter
- Ne soyez pas agressif ou hostile
- N’humiliez pas votre enfant (brimades, insultes, injures).
- Ne disciplinez pas votre enfant en plein milieu du conflit. Le bon timing de votre approche disciplinaire dicte la réussite de celle-ci. Calmez-vous d’abord, puis répondez.
- Ne focalisez pas sur la personnalité de votre enfant, mettez l’accent sur la mauvaise conduite. Au lieu de dire « pourquoi tu es toujours si méchant », vous pourriez dire « ce que tu as fait est inacceptable » ou « ce n’est pas bien de prendre les affaires des autres sans leur demander » ou « on ne tape pas » ou « les amis ne se font pas mal. »
- N’utilisez pas des stratégies qui entraînent une perte de confiance. Si vous créez une relation de confiance aujourd’hui, elle durera bien au-delà de l’enfance.
Les principes clé d’une discipline positive et bienveillante
- Pour que votre stratégie de discipline soit efficace, il faut d’abord comprendre ce qui sous-tend le mauvais comportement.
Parfois, ce que l’on juge comme un mauvais comportement est en fait la manifestation d’autre chose : la faim, la fatigue, la tentative d’attirer l’attention. Le mauvais comportement peut aussi être la manifestation d’émotions fortes telles que la colère, la peur, l’inquiétude ou la frustration.
Posez des questions appropriées « Je vois que tu es en colère, qu’est-ce qui ne va pas ? » montre à votre enfant que vous êtes attentive et facilite le travail de recherche d’une solution appropriée.
2) Privilégier la qualité plutôt que la quantité.
La discipline positive encourage les parents à passer des moments spéciaux avec chaque enfant chaque jour afin de les aider à se sentir accompagnés, ce qui peut entraîner un changement radical même parmi les enfants « les plus difficiles ».
Nelsen propose lorsque vous mettez vos enfants au lit, de leur demander de vous raconter leur moment « le plus triste » et « le plus heureux » de la journée, puis de partager les mêmes informations de votre journée avec eux.
3) La négociation est un outil efficace de gestion de conflit.
Quelques études ont démontré que les enfants élevés dans des familles utilisant la négociation comme outil de gestion des conflits adoptent plus facilement des comportements positifs et entretiennent des meilleures relations avec leurs parents.
Par exemple, vos enfants rechignent à participer aux tâches ménagères. Vous leur dites « je sais que ça ne vous plaît pas mais il faut que chaque membre de la famille participe aux tâches ménagères. Comment peut-on s’organiser pour que toutes les tâches soient distribuées de façon égalitaire ?
Selon l’approche de la discipline positive, les mauvais comportements doivent être envisagés comme une opportunité d’apprentissage car ils peuvent être des occasions pour encourager les enfants à participer activement à la recherche de solutions. Ceci repose sur l’hypothèse que les enfants se comportent bien lorsqu’ils se sentent écoutés et lorsqu’ils éprouvent un sentiment d’appartenance.
Nos enfants prennent exemple sur nous. Notre réaction lorsque nous faisons une erreur leur donne l’exemple de la réaction appropriée :
- Reconnaître votre erreur
- S’excuser : “Je suis désolé(e), je n’aurais pas du…”
- Se centrer sur les solutions
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Références scientifiques
http://jfi.sagepub.com/content/19/4/404.abstract
http://ghk.h-cdn.co/assets/cm/15/12/55071e0298a05_-_Involving-children-in-household-tasks-U-of-M.pdf
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