
Le burn-out parental reste encore un sujet quelque peu tabou. Les parents aux prises avec l’épuisement, la peur, la honte, le stress, l’anxiété et des baisses d’énergie ne s’expriment que rarement, par crainte d’être jugés comme des parents incapables, incompétents ou « insuffisants ». Pourtant, de plus en plus de parents souffrent de l’épuisement parental.
Quand les parents sont épuisés, c’est tout le monde qui souffre. L’épuisement parental a des conséquences tant sur les parents que sur leurs enfants. Il se caractérise par l’épuisement extrême, le détachement émotionnel, les changements de comportement et par le fait de percevoir la parentalité comme quelque chose de pénible et sans joie. Dans une étude récente, les chercheurs ont constaté que le burnout parental peut également conduire à « un comportement négligent et violent envers ses enfants ». Ils ont observé que les parents souffrant d’épuisement parental étaient plus susceptibles de se montrer agressifs verbalement, psychologiquement et même physiquement lorsqu’ils communiquaient avec leurs enfants, et qu’ils fantasmaient davantage sur l’abandon de leurs responsabilités parentales.
Parental burnout, un livre écrit par Joseph Procaccini et Mark Kiefaver, a été l’un des premiers livres à aborder cette question dans les années 1980. Auparavant, seuls ceux qui « travaillaient » pouvaient parler de l’épuisement, et vu que le rôle parental n’était pas considéré comme un travail, ceux qui étaient épuisés par leur rôle de parent choisissaient de garder le silence.
Encore aujourd’hui, le fait d’élever des enfants n’est pas considéré comme un travail, malgré les innombrables heures que les parents passent à s’occuper de ceux-ci. Nombreux sont les parents qui continuent de se sentir coupables lorsqu’ils se plaignent de la difficulté à assumer leurs responsabilités parentales. Les mères sont les plus touchées, mais la bonne nouvelle est que la parole s’est libérée et de plus en plus de femmes osent évoquer leur expérience d’une fatigue physique et émotionnelle, presque chronique. Il y a aussi plus d’informations que jamais sur l’épuisement parental, et de plus en plus de femmes demandent de l’aide.
Bien que de nombreux parents ne peuvent pas être diagnostiqués comme souffrant de burn-out parental, de plus en plus de parents se sentent épuisés et déséquilibrés. Nous savons aujourd’hui que ce phénomène survient bien après que l’on commence à ressentir des sentiments tels que la fatigue, le stress et la culpabilité. La bonne nouvelle est qu’on en sait maintenant davantage sur ce qui augmente les risques de souffrir de burn-out parental et sur les conseils simples à donner aux parents pour mieux l’éviter.
Voici cinq choses qui augmentent les risques de souffrir de burn-out parental (et des conseils pour y faire face !)
- Être toujours présent pour vos enfants augmente votre risque de burnout parental
Quoi que vous pensiez, être toujours là pour vos enfants est mauvais, tant pour vous que pour eux. Lorsque vous êtes trop disponible, non seulement vous vous fatiguez plus rapidement, mais vous empêchez également vos enfants d’acquérir des compétences importantes telles que l’autonomie, la pensée critique, la créativité, la résolution de problèmes et la prise de décisions.
Plus vos enfants savent qu’ils peuvent se reposer sur vous pour tout, moins ils essaieront d’accomplir les choses seuls. Croire que vous devez toujours être présent augmente vos chances d’épuisement, pour la simple raison que cela augmente votre charge de travail.
Au lieu d’être constamment disponible pour vos enfants, lâchez prise. Votre enfant n’est pas impuissant. Choisissez ce qu’il est capable de faire et laissez-le faire par lui-même. Identifiez les tâches ménagères que vos enfants peuvent effectuer seuls et demandez-leur de participer aux tâches adaptées à leur âge. Montrez-leur que vous croyez qu’ils sont capables de réussir.
2) Croire les mythes néfastes vous rend malheureux
Tout le monde parle de la parentalité comme une chance. La parentalité est censée être une expérience merveilleuse pour les parents qui ont de la chance de s’occuper d’un enfant adorable. Mais pour beaucoup de parents, il y a une différence significative entre la théorie et la pratique. Être parent est merveilleux, mais c’est aussi fatigant, et cela représente souvent une épreuve tant physique que psychologique. Depuis longtemps, on a fait croire aux parents, et en particulier aux mères, qu’elles doivent être TOUT pour leurs enfants. Le problème est que quand elles n’y arrivent pas, elles se reprochent de « ne pas être assez bonnes ».
Dans l’étude citée plus haut, la plupart des parents interviewés ont évoqué leur sentiment de culpabilité. Ils se sentaient coupables de se consacrer du temps, ils se sentaient coupables de la façon dont ils étaient perçus par autrui, et ils se sentaient coupables parce qu’ils considéraient qu’ils n’étaient pas les parents idéaux qu’ils pensaient être.
Accepter que vous n’ayez pas besoin d’être parfait est une étape importante si vous voulez éviter le burn-out parental. Se concentrer uniquement sur le côté « fabuleux » de la parentalité mène souvent à la déception, la frustration et même à la honte, parce qu’être parent, c’est aussi avoir des hauts et des bas. Au lieu de vous efforcer d’être un « parent parfait » qui ne se lasse jamais et qui est toujours heureux et joyeux, définissez votre propre idée du rôle parental. Abandonnez les mythes néfastes vous permettra de réaliser que vous n’êtes pas obligé de suivre un modèle prédéfini de ce que signifie être parent.
3) Le fait de ne pas vous consacrer du temps juste pour vous augmente le risque d’épuisement.
Je n’ai pas à vous dire que vous êtes plus irritable quand vous êtes fatigué, stressé ou préoccupé par les choses qui se passent dans votre vie à n’importe quel moment donné, parce que nous le sommes tous. Et je n’ai pas à vous dire que lorsque vous devez faire face à votre enfant quand vous êtes dans un tel état, vous êtes plus susceptible de juger son comportement comme inapproprié et de crier ou de réagir de manière inadaptée. Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que vous ne pouvez pas prendre soin des autres si vous n’avez pas rechargé vos propres batteries.
Prendre du temps pour soi fera une énorme différence dans votre vie. Commencez par réserver un moment précis chaque jour, même dix minutes, au cours duquel vous ferez quelque chose uniquement pour vous. Si vous pensez que dix minutes par jour est impossible, alors commencez par faire au moins une chose par semaine pour vous.
4) Manque de soutien
La parentalité est un travail difficile, et c’est encore plus difficile lorsque vous devez le faire seul ou lorsque vous avez affaire à un enfant ayant des besoins spéciaux. Le manque de soutien est l’une des principales raisons qui explique pourquoi tant de parents sont épuisés. Être parent sans soutien se traduit par le fait de devoir tout assumé, tout seul, et tout le temps.
Si vous avez un partenaire, parlez-lui de votre besoin de soutien. N’oubliez pas que ce soutien peut prendre la forme d’un baby-sitter, ce qui vous donnera quelques heures pour respirer. Si vous êtes un parent célibataire, votre famille peut-elle garder vos enfants de temps en temps ou même de façon plus régulière ? Vous ne saurez pas si vous ne demandez pas.
Un professionnel peut également vous fournir le soutien dont vous avez besoin. Il saura vous écouter et vous donner des conseils pour vous aider à aller mieux.
5) La quête de la perfection vous gâche la vie
L’épuisement parental est généralement un signe que vous faites beaucoup trop. « Comment alléger votre charge de travail » est donc une question importante à se poser. Si, en plus de tout ce que vous faites, vous faites partie de l’APE et/ou vous êtes bénévole au sein d’une association locale, il y a de fortes probabilités pour que vous risquiez d’être épuisé. À quoi ressemble une journée/semaine typique pour vous ?
- Que pouvez-vous arrêter ?
- Que pouvez-vous alléger ?
Si vous vous sentez épuisé et dépassé par le rôle parental, n’oubliez pas que vous n’êtes pas seul et faites ce qu’il faut pour aller mieux. Respirez profondément. Tout ira mieux demain.
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