
La capacité de votre enfant à résister à une récompense immédiate et à en attendre une qui est meilleure ou plus grande peut prédire ses résultats sociaux et scolaires. Ce concept, qui est aujourd’hui connu sous le nom de « gratification différée », a été proposé pour la première fois par une équipe de chercheurs de l’Université de Stanford.
L’étude, communément appelée le test du Marshmallow, a été menée sur une période de quarante ans et a commencé dans les années 1960. Les chercheurs souhaitaient déterminer si donner des récompenses aux enfants de quatre ans sous forme de guimauves, de cookies ou de bretzels affectait leur comportement et si oui, de quelle manière.
Chaque enfant s’est assis à une table sur laquelle le chercheur a placé la récompense. On lui a dit que s’il ne la mangeait pas immédiatement, il en obtiendrait une deuxième. On lui a également dit que s’il mangeait sa récompense pendant que le chercheur s’absentait (environ quinze minutes), il n’aurait pas de deuxième récompense.
Quarante ans plus tard, les chercheurs ont mené des études de suivi. Voici ce qu’ils ont constaté : les enfants qui avaient résisté à manger leurs guimauves étaient passés avec succès à la vie d’adulte. Ils avaient de meilleurs résultats scolaires et se sentaient mieux sur le plan social, physique et psychologique.
Il serait naïf de penser que le succès dans la vie adulte dépend essentiellement du fait de « n’avoir pas mangé la guimauve » durant l’enfance. Cela dit, le test du Marshmallow a su résister à l’épreuve du temps. Un enfant moins impulsif est mieux en mesure de se concentrer, d’éviter ou d’ignorer les distractions et de rester concentré sur l’objectif final.
Le test du Marshmallow a montré que les enfants ayant une certaine maîtrise de soi étaient plus susceptibles de devenir des adultes avec de l’autocontrôle.
Cependant, l’impulsivité des enfants est un fait assez courant. La culture du « je le veux tout de suite » a fait que la plupart d’entre eux n’aiment pas attendre et préfèrent les récompenses immédiates. Mais, il y a une bonne nouvelle : la science suggère que vous pouvez apprendre à votre enfant à attendre avec patience. Les chercheurs ont constaté que plusieurs stratégies mises en œuvre dès son plus jeune âge peuvent l’aider à réduire son impulsivité.
Voici comment réduire le comportement impulsif de votre enfant
1) Tenez vos promesses
Si vous rompez sans cesse vos promesses, votre enfant cessera de croire en vous. Dans une variante de l’étude de Stanford, même après avoir attendu la période spécifiée, les enfants n’ont pas reçu les récompenses promises. Dans les études de suivi effectuées, ces enfants étaient moins susceptibles de différer la gratification.
Ici, la leçon est que si votre enfant sait qu’il peut compter sur vous, il apprend que les récompenses valent la peine d’attendre. Sinon, il perd tout intérêt et continue à montrer un comportement impulsif. Ne faites pas de promesses que vous ne pouvez pas tenir.
2) Utilisez la distraction
Si vous aimez le chocolat et que vous essayez de perdre du poids, il est préférable de le ranger hors de vue. Il en va de même pour la gratification différée. Les « stratégies de refroidissement » peuvent aider votre enfant à contrôler son comportement.
Dans le test du Marshmallow, certains des enfants qui ont pu différer la gratification l’ont fait en se distrayant. Ils ont chanté, couvert leurs yeux ou imaginé que la récompense était moins attrayante qu’elle ne l’était vraiment.
D’autres études ont montré qu’à partir de cinq ans, les enfants sont capables de se distraire pour les aider à attendre. Par exemple, si vous souhaitez que votre enfant regarde moins la télévision, lui proposer des activités alternatives peut l’aider à détourner son attention de son « émission préférée ».
3) Essayez une version abstraite de la récompense
Plusieurs variantes du test du Marshmallow ont montré que lorsqu’une version abstraite de la récompense est visible, les enfants sont plus susceptibles de différer la gratification. En d’autres termes, montrer à votre enfant une photo de la récompense peut le motiver et l’aider à attendre patiemment. Mais, ne tendez pas la récompense devant lui.
4) N’attendez pas trop longtemps pour récompenser les jeunes enfants
Bien qu’il soit très difficile pour les jeunes enfants de différer la gratification, leur proposer des récompenses plus petites et plus immédiates est souvent plus efficace que des récompenses plus importantes, mais différées. Cette pratique fonctionne parce que lorsque votre enfant doit attendre trop longtemps pour avoir sa récompense, il aura tendance à la considérer comme indésirable.
5) Faites en sorte que la récompense en vaille la peine
Votre enfant ne diffèrera la gratification que s’il considère que la récompense ultime en vaut la peine. Les récompenses ne doivent pas nécessairement être de nature matérielle. Elles peuvent prendre la forme de moments spéciaux avec maman ou papa, de sorties en famille, de privilèges spéciaux à la maison ou plus de temps de télé ou de jeu.
6) Un pas à la fois suffit
Enseigner à votre enfant à réduire son comportement impulsif prend du temps. Ne vous précipitez pas, mais soyez cohérent. Choisissez les stratégies qui fonctionnent le mieux pour vous deux et respectez-les. Le renforcement positif est une stratégie puissante qui peut aider votre enfant à apprendre à être plus patient et à réduire les comportements impulsifs. Le kit « Gérer les comportements inappropriés de votre enfant avec la discipline positive » est rempli de conseils pratiques pour vous aider à identifier une stratégie de discipline positive en vue de modifier le comportement de votre enfant.
Comme toujours, nous sommes les plus grands modèles pour nos enfants. La meilleure façon de leur apprendre la patience et la gratification différée est de les adopter nous-mêmes.
Références scientifiques
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23063236
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/2614657
http://opensiuc.lib.siu.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1195&context=tpr
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2964271/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/2658056
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/2614657


Super article. Merci,
Merci Samuel pour votre commentaire