Nous avons tous des défis différents face au « mauvais comportement » de nos enfants. Mais la vérité c’est que ce que nous appelons une « mauvaise conduite » est souvent un comportement normal que les enfants utilisent pour exprimer un besoin spécifique.

Tous les spécialistes s’accordent pour dire qu’il est impossible de comprendre et de gérer efficacement le comportement de votre enfant si vous ne savez pas d’où il vient. De plus en plus de psychologues affirment que le comportement de celui-ci n’est qu’une expression des émotions difficiles qu’il n’a pas encore appris à gérer. C’est la raison pour laquelle un enfant anxieux ou frustré risque de se mettre en colère et de se « conduire mal ».

Le comportement de votre enfant peut également s’expliquer par l’absence de cadre. Si votre fille ne sait pas ce que l’on attend d’elle, ou si elle reçoit des informations ou des commentaires contradictoires, elle sera davantage susceptible de présenter un comportement inacceptable. Communiquer de façon claire sur ce que vous considérez être un comportement acceptable ou non contribue grandement à la gestion du comportement de votre enfant.

Jane Nelsen dit que tout parent qui souhaite mettre fin aux « comportements difficiles » de son enfant doit savoir que ce dernier n’est pas toujours conscient de ce dont il a besoin. Par conséquent, il y aura toujours des occasions où votre enfant aura du mal à combler ses besoins. En d’autres termes, un mauvais comportement se produit parce que les enfants ne sont pas toujours conscients de celui qui les aidera à répondre à leurs besoins. Cela est parfaitement logique :

• Votre fille ne vous dira pas qu’elle a besoin de renouer les liens avec vous. Elle risque plutôt de vous « coller » ou de « chouiner » pour attirer votre attention.
• Votre fils ne vous dira pas qu’il a besoin de plus d’autonomie. Il va plutôt paraître insolent, têtu ou verbalement agressif.
• Votre fille ne vous dira pas qu’elle ne comprend pas ce que l’on attend d’elle. Elle va remettre ses devoirs à plus tard, vous obligeant à la « harceler » pour qu’elle les fasse.

Bien que nous ayons tendance à nous sentir dépassés ou à nous mettre en colère à cause du comportement de nos enfants, une grande partie de celui-ci est normale. En fait, le contraire est vrai aussi : nous devons être inquiets si nos enfants se comportent bien tout le temps !

Même s’il est vrai que le comportement des enfants est capable de rendre fou n’importe quel parent, vous devez cesser de vous inquiéter de la « mauvaise conduite » du vôtre quand celle-ci est normale.

Voici cinq comportements normaux des enfants et des conseils pour vous aider à les gérer avec bienveillance

1)      « Paresse » ou manque de motivation

Qui n’a jamais eu affaire à un enfant « paresseux » ou démotivé ? L’enfant qui doit être obligé de faire ses devoirs… de répéter ses leçons de musique… de terminer l’activité qu’il a commencée il y a des semaines ?

La paresse ou le manque de motivation est un comportement normal chez les enfants et chez les adultes aussi d’ailleurs. Elle est souvent provoquée par un manque d’intérêt pour les activités que votre enfant est censé entreprendre, mais peut également provenir de sa condition physique (faim, fatigue, sommeil insuffisant, etc.).

Que faire si votre enfant souffre d’une faible motivation

Soyez attentif à ses intérêts. Plus les activités proposées correspondent à ses intérêts, plus il sera motivé pour les mener à bien. Mais choisir des activités correspondant à ses intérêts ne consiste pas à l’encourager à éviter ce qu’il n’aime pas, il s’agit plutôt de trouver des moyens de les rendre plus intéressantes pour lui. Par exemple, si votre fille déteste ses cours de natation, mais est très sociable, mettez-la dans le même groupe qu’un ami qui pourrait la motiver.

Encourager votre enfant à participer aux prises de décisions qui le concernent est un excellent moyen de le motiver. Par exemple, vous pouvez le laisser décider seul quand faire ses devoirs et le laisser participer à la détermination des conséquences si ceux-ci ne sont pas terminés à temps.

Lâcher prise. Le fait de se focaliser sur le manque de motivation de votre enfant ne changera pas grand-chose. Le forcer à être « plus motivé » ne fonctionnera pas. Permettre à votre enfant plus de liberté en le laissant prendre des décisions dans un cadre précis peut résoudre le problème. Par exemple, si vous le laissez choisir quand faire ses devoirs, vous pouvez définir une heure à laquelle ceux-ci devront être terminés : « C’est toi qui décides quand faire tes devoirs, mais cela doit être fait avant 18 heures. ». « Qu’est-ce que l’on fait si tu n’as pas fini à 18 heures ? »

Une autre option pourrait consister à transformer ce que votre enfant aime faire en privilèges (au lieu de droits). Par exemple : « Tu peux regarder la télévision/jouer à ton jeu vidéo pendant une heure dès que tes devoirs seront faits. ».

Établir un cadre aide votre enfant à comprendre ce que l’on attend de lui et à y donner suite.

2) Manipulation

Pourquoi les enfants sont-ils si manipulateurs ? Parce que c’est un moyen d’obtenir ce qu’ils veulent. Le comportement de manipulation le plus commun inclut les gémissements, les pleurs et les mensonges. Bien que faire face à un « enfant manipulateur » puisse être épuisant, c’est un comportement très courant chez les enfants.

Comment faire face à la manipulation de son enfant

Le problème avec la manipulation c’est qu’il suffit de céder une fois pour, par la suite, être incapable de briser le cycle de la manipulation. Expliquer clairement à votre enfant pourquoi il ne peut pas avoir une barre de chocolat UNE FOIS, puis éviter de poursuivre la discussion peut vous aider à mettre fin au comportement manipulateur. Ne le laissez pas vous entraîner dans une dispute — vous vous fatiguerez plus vite que lui !

Expliquer ce que vous attendez de lui à l’avance peut également aider à réduire la manipulation. Par exemple, avant les courses, vous pouvez lui dire quelque chose comme : « Nous allons au magasin pour acheter… Nous n’allons rien acheter qui ne figure pas sur la liste. ». Le renforcement positif peut également aider dans une telle situation : « Je veux que tu restes à côté de moi durant toute la durée des courses. Si tu le fais, tu pourras… une fois que nous rentrerons à la maison. »

3)      Manque d’écoute

Il semble que les enfants du monde entier maîtrisent l’art d’ignorer les instructions. Peu importe le nombre de fois que vous vous répétez, votre enfant peut complètement ignorer votre existence et continuer à faire exactement ce qu’il faisait avant que vous ne parliez. La bonne nouvelle est qu’il existe des moyens relativement faciles d’attirer son attention quand il n’écoute pas.

D’abord, rapprochez-vous. Plus vous êtes éloigné, plus vos demandes resteront sans réponse. Établissez un contact visuel. Mettez-vous au même niveau que votre enfant. Établissez d’abord une connexion, puis faites votre demande.

Mon partenaire me dit toujours qu’il est impossible de me parler quand je lis ou que je regarde quelque chose que j’aime. Comme la plupart des gens, j’ai du mal à me concentrer sur deux choses en même temps. Les enfants ne sont pas différents. Toute demande faite à votre enfant quand il est absorbé par son émission ou son jeu vidéo préféré risque d’être ignorée, ce qui est tout à fait normal. Ce que vous pouvez faire, c’est préparer votre enfant à tout ce que vous attendez de lui. S’il est censé mettre la table, faites la demande dix minutes plus tôt. Mais cela ne signifie pas crier à travers la pièce. Établissez un lien, puis faites votre demande. Cinq minutes plus tard, faites un rappel. Donner à votre enfant le temps de digérer les informations le prépare à passer d’une activité à une autre.

4)      Agitation

L’agitation et l’ennui chez les enfants sont des phénomènes très courants. Le problème est que nous avons toujours le sentiment qu’il faut que l’on « fasse quelque chose » face à leur ennui. Il est maintenant prouvé qu’intervenir chaque fois que votre enfant prétend s’ennuyer peut freiner sa créativité. Des chercheurs ont découvert que vous n’avez pas à vous sentir coupable si vous ne le divertissez pas de façon constante. Ils ont constaté que l’encourager à gérer lui-même son ennui peut contribuer à améliorer sa créativité et ses capacités à prendre de bonnes décisions. Cela peut même l’inciter à découvrir ses véritables intérêts.

Cela dit, simplement « laisser les enfants livrés à eux-mêmes » n’est pas toujours bénéfique. Les chercheurs s’accordent désormais pour dire que même si votre enfant a besoin de passer du temps « à ne rien faire », il profite davantage d’un environnement non structuré, mais stimulant. Ils ont constaté que tous les enfants ne peuvent pas gérer un temps non structuré et que la plupart d’entre eux ont besoin d’une forme de structure. Cela signifie qu’il faut fournir un cadre au vôtre.

Pour ce faire, vous pouvez, par exemple, chercher des idées ensemble sur toutes les activités qu’il peut faire, puis fournir le matériel et l’environnement dont il aurait besoin pour réaliser celles-ci. Vous pouvez alors le laisser choisir quoi faire, comment et quand.

5)      Les colères

Je n’ai pas encore rencontré un parent dont l’enfant n’a jamais fait de colère. Les colères, qu’elles soient petites ou grandes, font partie du comportement normal des enfants. Elles résultent souvent de son incapacité à satisfaire ses besoins. Ces besoins peuvent être émotionnels — par exemple, un enfant qui ne sait pas comment répondre à son anxiété est susceptible de faire une crise de colère pour tenter d’y faire face. Mais le comportement de votre enfant n’est pas dicté par les seules émotions. D’autres facteurs tels que la nutrition, la fatigue, le manque de sommeil et des problèmes sensoriels ou de comportement peuvent également avoir un impact sur la façon dont il réagit à différentes situations. Être conscient des facteurs qui affectent son comportement est une étape importante pour comprendre celui-ci.

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References

http://pps.sagepub.com/content/7/5/482

http://journals.nipissingu.ca/index.php/cjar/article/view/82