
Considéré comme le père fondateur de la méthode socratique, Socrate pensait que la recherche de la sagesse importait avant tout. Il se promenait autour d’Athènes, interrogeant ceux qu’il rencontrait dans les rues sur la manière de mener une vie intègre. C’était il y a bien longtemps, au Ve siècle avant J.-C., mais la vérité est que chaque génération s’est intéressée, à sa façon, aux compétences nécessaires pour réussir.
« Chaque compétence que vous acquérez double vos chances de réussite. » dit Scott Adams. Les compétences que votre enfant développe dans son enfance constituent la base de son succès futur.
Les experts s’accordent désormais sur le fait que la différence majeure entre les enfants qui s’épanouissent et ceux qui n’y arrivent pas est que les premiers ont acquis des compétences précieuses qui les aident à s’entendre avec les autres, à améliorer leurs performances scolaires et à se comporter de manière socialement acceptable. Seulement, la maîtrise d’une compétence ne peut être développée que dans des situations et circonstances spécifiques. Dans cette optique, plusieurs études ont porté sur les compétences les plus susceptibles de contribuer au succès scolaire et social. Ils ont constaté que le manque de certaines compétences peut entraîner un retard de votre enfant sur le plan social, scolaire et psychologique. Mais il y a une bonne nouvelle : la plupart des aptitudes dont il a besoin peuvent (et doivent) être développées à la maison et cela, avant même la scolarisation.
Donc, quelles sont les compétences clés à développer chez votre enfant ? Plus important encore, comment pouvez-vous l’aider à développer celles-ci ? Voici cinq compétences indispensables à développer chez lui et quelques astuces à mettre en place dès aujourd’hui.
1) La responsabilisation individuelle
Chaque enfant doit savoir qu’il est responsable de ses actes. Cela n’a rien à voir avec la punition. Il s’agit, tout simplement, de lui apprendre que les erreurs sont normales, mais qu’il est responsable de la réparation de celles-ci.
La chose la plus importante que vous puissiez faire pour augmenter la responsabilisation individuelle de votre enfant est de cesser de le sauver. Nous (parents, tantes, oncles, grands-parents et adultes en général) avons tendance à croire que les enfants ont toujours besoin de notre aide. Nous nous trompons. Donnez un chiffon ou une éponge à votre enfant quand il renverse de l’eau sur la table et laissez-le l’essuyer (ou laissez-le vous aider à l’essuyer). Il ne s’agit pas d’une punition, il s’agit de lui apprendre la responsabilité. Cela lui montre que « Renverser l’eau n’est pas grave et je sais ce que je peux faire la prochaine fois que cela se reproduit. »
Encourager votre enfant à participer à des tâches ménagères adaptées à son âge favorise également sa responsabilisation individuelle.
2) La résolution de problèmes
Personne, nulle part, ne peut tout contrôler dans sa vie. Personne ne sait comment les choses vont se passer à l’avance. Mais nous pouvons contrôler notre façon de réagir aux obstacles que nous rencontrons sur notre chemin.
La résolution de problèmes est une compétence importante à développer chez les enfants, que cela soit dans le contexte de la classe ou celui de la vie en général. Et, la seule façon d’y arriver est de pratiquer régulièrement, en utilisant une succession de petits pas qui vont tous dans la même direction. Fournir des opportunités lui permettant de trouver des solutions est donc essentiel pour développer sa capacité de résolution des problèmes.
Le moyen le plus simple d’encourager votre enfant à pratiquer ses compétences en résolution de problèmes est de le « rendre responsable des problèmes qu’il rencontre ». Cela signifie l’encourager à s’approprier ces problèmes et à participer activement à la recherche de solutions à ceux-ci : « Qu’est-ce qui pourrait marcher selon toi ? », « Que peux-tu essayer la prochaine fois ? », « Que peux-tu essayer d’autre ? », « De combien de façons différentes peux-tu aborder cela ? ».
3) La régulation émotionnelle
Qu’est-ce qui vous insupporte ? Qu’est-ce qui vous rend triste, anxieux, nerveux ? Qu’est-ce qui vous met en colère ? Comment votre corps réagit à ces émotions et sensations ? Que faites-vous lorsque toutes ces émotions difficiles se manifestent ?
La plupart des adultes ont déjà déterminé leurs propres mécanismes d’adaptation pour gérer leurs émotions difficiles. Vous savez, par exemple, qu’un long bain ou un bon livre contribueront à réduire votre stress. Seulement, les enfants n’ont pas nécessairement identifié ce dont ils ont besoin pour faire face à des émotions difficiles. C’est pourquoi, au lieu de prendre un long bain ou de lire un bon livre, ils font parfois des colères, manquent de concentration, sont agressifs ou hyperactifs et démontrent ce que nous définissons souvent comme un « mauvais » comportement.
La régulation émotionnelle est peut-être la compétence la plus importante que vous puissiez enseigner à votre enfant, car son incapacité à gérer des émotions difficiles a un impact direct sur son comportement.
Une première étape vers l’intelligence émotionnelle de votre enfant consiste à lui apprendre à identifier ses émotions. Profitez des livres ou même de ses épisodes préférés pour parler d’émotions : « Pourquoi penses-tu qu’il a l’air si triste ? », « Que ferais-tu si quelque chose comme ça se produisait ? », « Que penses-tu de la façon dont elle a réagi à cette situation ? », « Comment ferais-tu à sa place ? », « As-tu déjà eu le sentiment que… ».
Une deuxième étape consiste à l’aider à identifier les situations qui lui font ressentir des émotions particulièrement fortes et une troisième, à lui donner plusieurs outils qu’il peut commencer à utiliser pour l’aider à gérer ces émotions de manière socialement appropriée.
4) Les compétences en matière de communication
Il y a quelques années, Richard Branson, l’entrepreneur milliardaire, écrivait sur son blog : « La communication fait tourner le monde. Cela facilite les relations humaines et nous permet d’apprendre, de grandir et de progresser. Il ne s’agit pas seulement de parler ou de lire, mais de comprendre ce qui est dit — et dans certains cas, ce qui ne l’est pas. »
La capacité à communiquer est une compétence importante qui détermine comment votre enfant s’exprime, mais également sa capacité à écouter les autres. Même avec un planning chargé, vous pouvez profiter de « petits moments », lorsque vous êtes dans la voiture ou quand vous attendez dans une queue, pour parler à votre enfant.
Évitez les questions qui freinent la conversation telles que « Comment s’est passée ta journée ? » et privilégiez des questions ouvertes telles que : « Quel a été le meilleur/pire/plus drôle/moins drôle moment de ta journée ? ». Prenez l’habitude de demander l’avis de votre enfant et traitez ses opinions comme valables.
5) La maîtrise de soi
On ne sait trop à quoi s’attendre face à un enfant sans maîtrise de soi. La maîtrise de soi a été associée à la maturité et à la réussite scolaire. Elle fait référence à la capacité de votre enfant à faire ce que l’on attend de lui. S’il manque de maîtrise de soi, il aura des problèmes avec les limites et les règles pendant toute sa vie.
Selon l’enseignant chercheur Adele Diamond, pour aider les jeunes enfants à développer des compétences de maîtrise de soi, il faut développer leurs compétences cognitives. Dans le cas contraire, ils risquent de se retrouver dans une trajectoire négative qui peut s’avérer extrêmement difficile et coûteuse à inverser. Elle suggère que le manque de maîtrise de soi chez les enfants est directement lié à l’absence de compétences en régulation émotionnelle et que la première étape consiste à lui apprendre à identifier ses émotions et à créer un environnement lui permettant de les exprimer librement. Des recherches ont également révélé que jouer à des jeux tels que « Jacques a dit » peut l’aider à apprendre la maîtrise de soi.
Même avant l’âge de six ans, votre enfant a déjà développé un certain nombre de compétences qui déterminent son succès scolaire et social. Mais, la bonne nouvelle est qu’il n’est jamais trop tard pour qu’un enfant développe celles-ci. Vous pouvez y parvenir en répondant à ses besoins et en créant un environnement dans lequel il apprend qu’il ne peut pas tout contrôler, mais qu’il peut maîtriser sa réaction face à une grande partie de ce qui lui arrive.
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Références
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17605527
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7805351
http://people.oregonstate.edu/~mcclellm/ms/Ponitz_McClelland_Matthews_Morrison_DP09.pdf
https://pdfs.semanticscholar.org/25ab/297c17a87c8a0f79e109be531fe9c7da97b8.pdf



Merci pour votre article très instructif et qui donne de bonnes leçons d’éducation.
Merci pour votre commentaire 🙂
Beaucoup d’adultes peuvent tirer grand profit de leur auto-enseignement en ces matières, on ne retransmet des valeurs en compétences que lorsque l’on en a expérimenté soi-même les obstacles et difficultés ! En outre, il me semble utile d’évoquer l’éducation au ” dilemne moral ou psychologique ” car le discernement est un apprentissage expérienciel aussi, ammené à s’exercer durant toute une vie ….
Je suis tout à fait d’accord avec vous! Merci pour votre commentaire.