Les enfants se font des « méchancetés » assez souvent. Heureusement, les épisodes « plus copain » ou « Je ne joue plus avec toi » sont souvent de courte durée, inoffensifs et vite oubliés.
Le côté le plus sombre des taquineries entre les enfants, c’est qu’elles peuvent se transformer en harcèlement.
Une grande partie de l’information disponible sur le harcèlement donne à penser que les harceleurs présentent souvent d’autres problèmes de comportement et sont plus susceptibles de mauvaises performances scolaires.
Certaines études suggèrent que les enfants élevés dans des environnements punitifs, c’est-à-dire des environnements caractérisés par des punitions physiques et verbales sévères, sont plus susceptibles de devenir des harceleurs ou d’appréhender l’intimidation comme un acte banal de la vie courante. Pourtant, comme pour toute chose, il y a toujours des exceptions. Contre toute attente, un enfant bien dans ses baskets, avec des notes supérieures à la moyenne et élevé par des parents bienveillants peut se transformer en harceleur.
Les recherches disponibles suggèrent que la tendance des enfants à harceler est beaucoup plus répandue que nous pourrions le croire. Selon la Fondation iSafe, environ 53 % des enfants ont déjà dit quelque chose de méchant ou de blessant à quelqu’un d’autre en ligne.
D’autres études menées par l’Agence de la santé publique au Canada ont révélé qu’environ 53 % des enfants de 11 à 15 ans ont avoué avoir eu un comportement de harceleur. Ces études suggèrent qu’ils « testent » souvent le harcèlement pour différentes raisons.
Le harcèlement peut prendre la forme :
– d’injures verbales et/ou de railleries sur l’apparence physique de quelqu’un ;
– relationnelle, par exemple en excluant quelqu’un d’un groupe (jeux, repas à la cantine, activités sportives, etc.) ;
– physique, impliquant un comportement agressif ;
– de cyberharcèlement, c’est-à-dire le harcèlement en ligne
Comment réagir face à la méchanceté de son enfant
1) Ne laissez pas le choc vous aveugler de la réalité
Personne ne s’attend à ce que son enfant soit le harceleur, donc, recevoir un appel ou un mot de l’école est souvent déstabilisant. Le premier instinct pour la plupart des parents est de protéger leur enfant et d’essayer de savoir comment l’autre enfant l’a « provoqué ».
Prenez le temps dont vous avez besoin pour digérer l’information et vous remettre de votre déception, puis renseignez-vous pour savoir ce qu’il s’est passé. Écoutez attentivement et évitez de répartir le blâme. Votre enfant doit savoir que vous prenez le harcèlement au sérieux.
2) Le comportement de votre enfant n’est pas nécessairement le reflet de votre style parental
Il est vrai que si vous harcelez votre enfant, il est plus susceptible de harceler ses camarades, car il peut considérer ce comportement comme « normal ». Cependant, dans la plupart des cas, cela n’a rien à voir avec la façon dont il a été élevé. Les enfants peuvent devenir des harceleurs parce qu’ils ont vu d’autres enfants le faire, parce que cela les rend puissants ou parce qu’ils sont jaloux. Bien que ce comportement n’implique pas forcément de mauvaises compétences parentales, la façon dont vous réagissez à celui-ci peut être décisive pour la suite.
3) Apprendre à votre enfant que d’être harceleur n’est jamais cool
En réalité, le harcèlement est partout. Presque chaque adulte a vécu ou vu une certaine forme de harcèlement. Les enfants qui pensent que le harcèlement est un « comportement normal » en raison de ce qu’ils voient autour d’eux doivent savoir que c’est en réalité un comportement inacceptable.
Il faut toujours intervenir si votre enfant est accusé de harceler ses camarades. Demandez-lui ce qu’il ressentirait si quelqu’un lui faisait subir la même chose. Le harcèlement est une habitude et comme toute habitude, elle peut être modifiée.
Il faut que votre enfant comprenne qu’il est responsable de ses actes. Assurez-vous qu’il est bien conscient des conséquences d’un harcèlement : présenter des excuses verbalement, écrire une lettre, rédiger un essai sur ce qu’il ressentirait s’il était victime de harcèlement, moins de privilèges, etc.
4) Mettez l’accent sur les solutions
Identifier pourquoi votre enfant ressent le besoin de harceler autrui est la première étape pour trouver une solution durable. Par exemple, s’il est devenu harceleur pour éviter d’être victime de harcèlement, vous pouvez réfléchir avec lui à d’autres manières de résoudre les conflits afin de lui donner les outils dont il a besoin et ainsi mettre fin à son comportement.
Il est plus facile de trouver une solution appropriée quand vous êtes conscient des raisons qui sous-tendent son comportement, mais vous obtiendrez toujours de meilleurs résultats lorsque vous éviterez une communication agressive. N’oubliez pas que lorsque vous réagissez de façon agressive, vous apprenez à votre enfant que l’agressivité est une réaction appropriée lorsqu’il est fâché.
5) Coopérer avec les autorités
Lorsque votre enfant a été identifié comme « enfant harceleur », coopérer avec les autorités scolaires peut aider à mettre un terme à son comportement sans le victimiser. Les autorités scolaires sont plus susceptibles d’être une aide lorsqu’elles constatent la désapprobation des parents à l’égard de la situation et leur détermination à trouver une solution. Mettez-vous à la place de la famille de l’enfant harcelé. Comment souhaiteriez-vous qu’ils réagissent ?
Préparez-vous avant de rencontrer les autorités pour être absolument certain des faits que l’on reproche à votre enfant. La meilleure façon d’obtenir les détails est de lui faire savoir que « l’honnêteté paie » et que vous ne le jugerez pas. Être au courant de tout ce que vous devez savoir facilitera votre tâche, c’est-à-dire que vous pourrez vous assurer que les conséquences de son comportement sont appropriées et conformes à la philosophie anti-harcèlement de son école.
En fin de compte, la façon la plus simple d’arrêter la « méchanceté » est de comprendre les raisons qui motivent ce comportement.
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Références scientifiques
https://www.ncjrs.gov/pdffiles1/ojjdp/204274.pdf
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26757486
https://www.isafe.org/about/whoweare
Merci pour ce billet et pour tout les autres, je vous lis chaque semaine depuis 5 ans, depuis la naissance de mon grand et à chaque fois je suis pressée de savoir le sujet que vous traiteriez la semaine… Grace à vous je me suis armée de quelques livres que vous nous avez conseillé,…
Merci
Merci beaucoup pour votre commentaire qui me touche beacoup 🙂
Merci beaucoup pour cet article ! Je vous lis toujours avec grand plaisir, et j’apprends à chaque fois beaucoup dans vos articles que je trouv emplis de douceur et de bienveillance ! Merci !
Encore merci, et à très vite pour de prochains articles !
Marguerite
Merci beaucoup pour votre commentaire qui me touche 🙂