Vous avez probablement entendu que l’automotivation positive chez les athlètes améliore leurs performances.
Tout porte à croire que les mots et les pensées peuvent devenir des prophéties autoréalisatrices :
• Ce que vous vous répétez à vous-même silencieusement ou à haute voix a un impact sur ce que vous devenez.
• Ce que vous dites à vos enfants silencieusement ou à haute voix a un impact sur ce qu’ils deviennent.
• Ce que vos enfants se répètent à eux-mêmes silencieusement ou à haute voix a un impact sur ce qu’ils deviennent.
Comprendre la puissance de l’affirmation de soi
Emile Coué est souvent considéré comme le père fondateur de la théorie de l’affirmation de soi. Coué, pharmacien, a constaté que la santé des patients à qui il louait l’efficacité de certains cachets semblait s’améliorer plus rapidement que ceux à qui il ne disait rien.
Il a ainsi élaboré la théorie selon laquelle l’autosuggestion peut avoir un impact positif ou négatif. Son mantra bien connu « Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux » reposait sur l’idée que ce que vous vous répétez constamment se transforme en réalité.
L’une des choses sur laquelle Coué a mis l’accent, mais qui est aujourd’hui souvent négligée, est le fait que lorsque qu’il y a conflit entre l’imagination et la volonté, c’est toujours l’imagination qui l’emporte. Par cela, il voulait dire que le conscient et l’inconscient sont en harmonie.
Voici un exemple concret. Lorsque vous êtes gelé au point de ne plus sentir vos orteils, de vous répéter « J’ai chaud. J’ai chaud. J’ai chaud. » un million de fois, ne vous réchauffera pas. En d’autres termes, si au fond vous croyez que vous êtes inutile, regarder dans le miroir tous les jours et dire « Chaque jour je suis de plus en plus belle » ne fera que renforcer vos sentiments d’inutilité.
Coué a également souligné qu’il est plus facile de former l’imagination que la volonté. Selon lui, les affirmations positives ne peuvent pas fonctionner si l’individu ne fait pas un travail sur son état émotionnel et s’il n’adopte pas une attitude conforme à ses affirmations.
Mais les affirmations positives fonctionnent-elles vraiment ?
Il y a beaucoup de controverses autour de la vraie valeur des affirmations positives. Certaines études suggèrent que proférer des mantras positifs tels que « Je suis confiant » peut échouer sur certaines personnes. En d’autres termes, les affirmations positives ne fonctionnent pas pour tout le monde. Cet argument est donc conforme à ce que Coué disait au sujet du besoin d’un alignement du conscient et de l’inconscient.
Malgré ces critiques, de nombreuses études suggèrent tout de même que les affirmations positives sont bénéfiques :
– Elles peuvent améliorer la capacité à résoudre les problèmes et à cultiver la créativité ;
– Elles mènent au bien-être psychologique ;
– Elles améliorent la confiance en soi et l’autocompassion ;
– Elles promeuvent les comportements prosociaux.
Ce qu’il faut savoir pour utiliser les affirmations positives avec son enfant
Il n’est un secret pour personne qu’une grande partie de notre système de croyances se développe tôt dans la vie. Les blessures infligées durant l’enfance peuvent avoir des conséquences considérables. Nous pouvons garder les choses que nous entendons de notre famille, amis et enseignants tout au long de notre vie.
Voici quelques astuces pour pratiquer les affirmations positives avec votre enfant :
1. Les affirmations positives ne peuvent fonctionner que si elles sont réalistes. Évitez les déclarations positives irréalistes. Les affirmations positives ne peuvent fonctionner que si les convictions profondes négatives ne sont pas alignées avec les affirmations déclarées. Si l’écart entre le conscient et l’inconscient est trop large, votre enfant finira par se sentir plus mal qu’avant.
2. Apprenez à mieux connaître votre enfant. Le développement des affirmations positives doit être une affaire « personnelle ». Il faut faire croître celles-ci en fonction de votre connaissance intime de chacun de vos enfants.
3. Vous avez plus de chances de réussite lorsque vos affirmations sont spécifiques et explicatives. Votre façon de formuler les affirmations a un impact sur leur succès ou leur échec. Il faut qu’elles fonctionnent pour les enfants. Au lieu de lui demander de dire : « J’ai beaucoup d’amis », une meilleure affirmation serait « J’ai beaucoup d’amis parce que j’aide mes copains quand je peux. »
4. Il faut du temps. Les résultats des affirmations positives sont longs à venir, car, pour fonctionner, il faut que celles-ci soient répétées sur une longue période. La patience s’avère toujours payante.
5. Les exercices d’affirmation de soi peuvent être une option alternative. Certaines études ont démontré que les exercices tels qu’écrire sur les choses que vous appréciez peuvent renforcer les sentiments d’estime de soi. Ceci dépend moins de l’estime de soi de l’individu et est conforme à l’idée que les enfants qui pratiquent la gratitude sont plus optimistes, plus heureux et plus satisfaits de leur vie.
6. Accepter que l’échec soit possible. L’affirmation de soi ne fonctionne pas pour tout le monde. Si vous obtenez des résultats négatifs, n’hésitez pas à explorer d’autres options qui fonctionneraient pour vous.
Quelques astuces simples pour utiliser des affirmations positives avec son enfant
Si vous souhaitez pratiquer l’affirmation de soi avec votre enfant, voici quelques étapes simples à mettre en place à la maison :
• Soyez un modèle. Les enfants imitent leurs parents. Si vous souhaitez qu’ils commencent à pratiquer l’affirmation de soi, ils doivent vous voir la pratiquer aussi.
• Expliquez-lui pourquoi il est important de renforcer l’affirmation de soi.
• Choisissez un moment précis pour pratiquer l’affirmation de soi. Celui-ci doit être bref, dix minutes par jour sont amplement suffisantes.
• Des exercices de gratitude sont un moyen facile pour commencer. Vous pouvez, par exemple, demander à votre enfant d’énoncer les choses pour lesquelles il éprouve de la gratitude et participer vous-même à cet exercice. Vous pouvez définir un moment précis (par exemple, chaque jour avant le petit déjeuner ou le dîner) pendant lequel chaque membre de la famille, à tour de rôle, énonce une chose qu’il a appréciée dans la journée.
• Si vous utilisez des affirmations positives, n’oubliez pas de les rendre réalistes, spécifiques et explicatives. Si elles sont incompatibles avec les convictions intimes de votre enfant, elles feront plus de mal que de bien.
• Vous rencontrerez plus de succès si vous travaillez sur une seule affirmation à la fois. Les affirmations qui fonctionnent le mieux sont celles qui ont été répétées régulièrement.
• S’entraîner sur une durée d’au moins une semaine entière.
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Références scientifiques
https://www.verywell.com/positive-self-talk-3120690
http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0062593
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24781897
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4026714/
http://www.annualreviews.org/doi/abs/10.1146/annurev-psych-010213-115137
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