Nous avons tous entendu parler des peurs irrationnelles des enfants à l’égard de certaines choses ou de certaines situations. Il s’avère que les parents ont eux aussi leurs propres craintes. Le problème est que parfois elles prennent trop de place et deviennent paralysantes.
De plus en plus de voix s’élèvent aujourd’hui pour dénoncer la surprotection des parents et le risque induit d’une baisse d’autonomie. La surprotection a été associée à des problèmes de santé mentale chez les enfants.
D’autres études ont constaté que les enfants surprotégés ont tendance à être plus timides et ont plus de difficultés à s’adapter à l’école maternelle.
Personne ne peut nier que le danger est omniprésent. Mais en réalité, les catastrophes qui changent le cours d’une vie sont plutôt rares. Cela dit, les parents s’inquiètent énormément de ces risques et dangers potentiels. Étonnamment, les choses qui alimentent ces craintes sont assez similaires.
Des astuces pour prendre le dessus sur les craintes parentales les plus communes
Les dangers que représentent les inconnus
Enlèvements, enfants perdus… qui n’a jamais entendu parler des choses terribles qui peuvent arriver si nous ne gardons pas un œil sur nos enfants ? L’une des craintes parentales les plus courantes est qu’un inconnu fasse du mal à votre enfant. Quelques études ont constaté qu’ils ont, du coup, beaucoup moins d’autonomie et de possibilités d’exploration en raison de cette peur parentale.
Comment apaiser les craintes
Au lieu d’apprendre à votre enfant à avoir peur des inconnus, apprenez-lui à identifier des « comportements étranges ». N’oubliez pas que ceux à qui l’on a appris à craindre les inconnus peuvent devenir incapables de demander l’aide d’un adulte, même lorsqu’ils sont en difficulté. Si vous êtes submergé par la peur, inscrire votre enfant à des cours d’autodéfense spécialisés peut aider à calmer celle-ci.
Peur d’abus sexuel
La pédophilie est l’une des plus grandes craintes des parents.
Comment apaiser les craintes
Malheureusement, l’abus sexuel sur enfants est un grand problème qui touche beaucoup d’entre eux. Avant l’âge de 18 ans, 10 % des enfants auront été victimes d’une forme quelconque de ce genre d’abus. Le moyen le plus efficace de calmer votre peur est de donner des outils à votre enfant pour augmenter ses chances de « ne pas devenir une victime ».
Parler de la violence sexuelle est important et peut aider à assurer la sécurité de vos enfants. En leur parlant de contacts inappropriés et en gardant des lignes de communication ouvertes, il viendra plus facilement vers vous en cas de problème.
Peur que vos enfants se fassent mal
Si vous craignez constamment que votre enfant puisse se faire mal, vous aurez tendance à limiter les « jeux risqués » dans le but de le protéger. Pourtant, les enfants ont tous besoin d’une certaine forme de jeu « risqué ».
Une étude récente a constaté que les capacités d’adaptation des enfants s’améliorent lorsqu’ils sont soumis à des situations procurant des émotions positives exaltantes et qu’ils sont progressivement exposés aux stimuli qu’ils craignaient auparavant.
L’étude a révélé qu’empêcher son enfant de participer à des jeux à risques adaptés à son âge pourrait entraîner une augmentation des troubles de la personnalité.
Comment apaiser les craintes
Le « jeu risqué » n’est pas synonyme de « jeu dangereux ».
Selon Sandseter, un chercheur spécialiste de jeux risqués, ces jeux permettent à votre enfant d’acquérir des compétences importantes favorisant l’autonomie. Pour surmonter la peur, il est important de lui proposer des jeux adaptés à son âge.
Par exemple, avant de permettre à votre enfant d’utiliser un couteau, vous pouvez attendre qu’il maîtrise l’utilisation de ciseaux pointus (ou du couteau à beurre…).
Lorsque vos enfants jouent près d’un feu en votre présence, vous pouvez leur apprendre à réagir lorsque le danger est à proximité (par exemple : à quelle distance se tenir, quoi faire si…). Et, quand ils participent aux jeux sans règles, ils apprennent la négociation et la coopération.
En disant que les enfants devraient avoir la possibilité de « se perdre », Sandseter veut dire qu’il faut les autoriser à explorer et à découvrir de nouvelles choses seuls. Même lorsque vous avez une peur irrationnelle et persistante, vous pouvez fournir un cadre dans lequel votre enfant peut décider quoi faire et comment le faire. Encourager les enfants à pratiquer la prise de décisions ne leur apprend pas seulement à être responsables de leurs actes, mais aussi à moins procrastiner.
Peur que votre enfant soit malheureux
Contrairement aux générations précédentes, l’éducation d’aujourd’hui n’est plus une garantie contre les difficultés économiques. Et, ce ne sont pas les récentes crises économiques qui ont aidé à calmer les craintes des parents. Nombre d’entre eux s’inquiètent de ce que l’avenir réserve à leurs enfants. Ils craignent qu’ils n’aient pas les compétences nécessaires pour être des adultes heureux et épanouis.
Comment apaiser les craintes
Il est de plus en plus clair que la façon dont nous élevons nos enfants compte. Certaines habitudes parentales peuvent favoriser l’indépendance de votre enfant et lui apprendre à s’adapter à différentes situations.
Au lieu de s’inquiéter du genre de vie qu’il aura, préparez-le à être prêt, peu importe ce que la vie lui réserve.
Peur que votre enfant devienne victime de harcèlement (et/ou de cyberharcèlement)
La peur que nos enfants deviennent victimes de harcèlement est assez courante. En effet, c’est un grave problème. Un rapport récent a constaté que jusqu’à 50 % des enfants avaient été victimes de harcèlement ou avaient eux-mêmes harcelé un camarade. Le harcèlement peut avoir de graves conséquences sociales et psychologiques. Malheureusement, ce problème peut survenir dès l’âge préscolaire.
Comment apaiser les craintes
Lorsque nous sommes attentifs à nos enfants, nous sommes plus en mesure de remarquer des changements de comportement. N’hésitez pas à parler à l’enseignant de votre enfant lorsque vous remarquez des changements drastiques.
Votre enfant doit savoir que c’est un droit de se sentir en sécurité à l’école. Il n’est pas toujours facile d’expliquer le harcèlement aux jeunes enfants, car ils ont plus de mal à différencier les actes le caractérisant. Cela dit, votre enfant doit savoir qu’un comportement persistant qui lui fait mal, qui le blesse physiquement ou psychologiquement, est inacceptable.
Lorsque vous utilisez un langage adapté à l’âge de votre enfant pour lui parler de harcèlement, il sera plus facile pour lui de reconnaître des actes inacceptables et de vous en parler. Il est important qu’il sache qu’il peut vous parler ou aller voir un adulte de confiance s’il est victime ou s’il voit quelqu’un se faire harceler.
Vous pouvez aussi lui apprendre des comportements pour réduire les risques de harcèlement. La spécialiste de parentalité, Michele Borba, suggère que les jeunes enfants peuvent apprendre à « faire fuir » les harceleurs potentiels. Elle dit qu’inculquer à votre enfant de regarder dans les yeux de celui qui lui parle (ou dans les yeux du harceleur), diminue le risque qu’il devienne une cible.
Aujourd’hui, les enfants passent plus de temps qu’avant en ligne. Il est donc important de s’intéresser à leur vie en ligne pour prévenir le cyberharcèlement. Le fait d’être conscient de ce que vos enfants visionnent et d’avec qui ils sont en contact, peut apaiser votre peur. Définissez des limites claires au sujet de l’utilisation d’Internet par vos enfants et soyez prêt à les appliquer de façon cohérente.
Vivre dans la peur ne sert à rien, surtout parce que vous ne pouvez pas être avec vos enfants 24h/24. Savoir qu’ils ont les outils pour se protéger peut aider à calmer de nombreuses craintes parentales.
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Références scientifiques
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17899358
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18665879
https://www.d2l.org/wp-content/uploads/2017/01/all_statistics_20150619.pdf
http://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/147470491100900212
http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/13502930701321733
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