À quel point ce qui vous arrive est-il votre faute ? Dans quelle mesure êtes-vous responsable des évènements de votre vie ? Selon Martin Seligman, nous nous les expliquons de façon soit positive, soit négative et cela a un impact sur notre attitude. Alors que les pessimistes ont tendance à se blâmer en utilisant des styles explicatifs pessimistes, les optimistes tendent, quant à eux, à adopter des styles explicatifs positifs qui les aident à rebondir après les tensions et les déceptions qu’ils rencontrent.
La façon dont vous vous expliquez les évènements à vous-même a un grand impact sur votre comportement et détermine si vous adoptez une vision pessimiste ou optimiste de la vie. Toujours selon Seligman, les pessimistes interprètent les revers comme permanents, généraux et personnels :
• C’était ma faute ;
• Je n’ai pas pu m’en empêcher ;
• Rien ne semble jamais réussir dans ma vie ;
• Je ne réussirai jamais ;
• Je ne réussirai jamais à perdre du poids ;
• Je ne vais jamais finir ;
• Je suis nul ;
• Je ne sais pas comment faire ;
• Je n’ai jamais été bon en maths ;
• Je n’ai pas le choix ;
• Tout le monde est raciste ;
• Personne n’est sympa ;
• Il est impossible d’obtenir un emploi sans réseau ;
• C’est comme ça, c’est tout !
• Ma vie est ruinée.
Par contre, les optimistes interprètent les événements négatifs qui leur arrivent comme passagers, spécifiques et impersonnels. Ils les perçoivent comme des échecs temporaires qu’ils peuvent surmonter :
• Je n’ai pas utilisé la bonne stratégie ;
• La prochaine fois, je vais essayer…
• Je n’ai pas assez révisé ;
• La plupart des gens que j’ai rencontré sont gentils ;
• Cela n’a pas fonctionné, mais je peux encore essayer…
• Cela n’a pas fonctionné, mais j’ai encore…
• Je vais réessayer ;
• Je peux faire mieux ;
• Je vais décrocher un poste ;
• Je peux courir plus vite ;
• Si je n’y arrive pas, je peux…
• La vie continue.
Nos enfants aussi ont des styles explicatifs positifs ou négatifs, et ceux-ci ont un impact sur leur façon d’interpréter les évènements. Un enfant qui se sent impuissant à changer des évènements négatifs est susceptible d’avoir une perspective pessimiste de la vie et celui qui les considère comme passagers, un style explicatif optimiste. Autrement dit, la façon dont votre enfant envisage l’échec — c’est ma faute, je ne vais jamais y arriver, je n’apprendrai jamais, etc. — détermine comment il interprète les évènements qui lui arrivent, et cela pourra avoir un impact sur son comportement, bien au-delà de l’enfance.
Selon la recherche disponible, les optimistes ont moins d’épisodes dépressifs, sont atteints de moins de maladies physiques, sont plus persévérants, se sentent bien en général, ont plus de facilités à se faire et à garder des amis et ont de meilleures capacités de résolution des problèmes. Donc, les optimistes sont plus susceptibles d’exceller au niveau social, académique et psychologique.
La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible d’accompagner votre enfant dans l’adoption d’un style explicatif positif. Voici quelques conseils pour vous aider :
1) Les obstacles font partie de la vie
Il a été prouvé de manière indiscutable que votre enfant a besoin d’obstacles pour apprendre et grandir. Selon Seligman, ce n’est qu’à travers l’échec et le dépassement de celui-ci qu’il peut apprendre à renforcer son estime de soi. Bien que les émotions négatives telles que la tristesse, l’anxiété et la colère soient difficiles à gérer pour de nombreux enfants, il est important qu’ils ressentent celles-ci et qu’ils comprennent que les émotions font partie de la vie. Plutôt que de les adoucir, votre enfant doit apprendre à réagir efficacement aux émotions difficiles. Le fait d’adopter une mentalité de croissance dans votre style parental peut aussi l’aider à surmonter les situations difficiles plus facilement.
Utiliser les faux éloges est une stratégie inefficace pour protéger votre enfant des obstacles et de l’échec. En effet, plusieurs études ont démontré qu’ils peuvent :
• Augmenter la dépression de votre enfant ;
• Influer sur sa mentalité de croissance et l’empêcher de relever des défis ;
• Le rendre insensible aux éloges ;
• Lui apprendre à associer l’éloge à l’échec.
Des ressources telles que L’enfant le plus épanoui et heureux du monde vous propose de multiples outils pour apprendre à votre enfant à faire face à des situations difficiles plus sereinement.
Pour développer un style explicatif optimiste, votre enfant doit aussi rencontrer des évènements qu’il peut contrôler. Dans le cas contraire, il est fort probable qu’il développera un style explicatif négatif. C’est ce que Seligman qualifie « d’impuissance apprise », c’est-à-dire que face à trop d’échecs, il y a de fortes chances que votre enfant commence à se percevoir comme impuissant et incapable de surmonter des situations difficiles à cause de ses expériences passées.
Avoir des attentes appropriées peut vous aider à éviter cela. Elles doivent tenir compte de ce que votre enfant est effectivement capable de faire seul, et non de ce que vous pensez qu’il devrait être capable de faire à son âge.
2) Identifiez votre style explicatif
Vous êtes le plus grand modèle de votre enfant, ce qui signifie que la façon dont vous vous expliquez les évènements qui vous arrivent a forcément un impact sur le style explicatif qu’il développera. En d’autres termes, il est fort probable que votre enfant reproduira ce qu’il entend.
Être attentif à votre style explicatif est donc une première étape vers l’adoption d’une disposition plus optimiste.
3) Aidez votre enfant à développer un style explicatif positif
Baudjuin a dit : « Peu importe vos efforts, si votre pensée est imprégnée de la peur de l’échec, celui-ci tuera vos efforts, les neutralisera et empêchera votre réussite. »
Aider votre enfant à développer un style explicatif positif peut s’avérer difficile, surtout s’il a tendance à toujours voir le côté négatif des choses. Lui apprendre à être plus réflexive sur les évènements qu’il rencontre peut l’aider à réfléchir et à travailler sur son style explicatif. Il est important qu’il sache qu’il peut contrôler sa réaction à ce qui lui arrive.
Aidez votre enfant à analyser son style explicatif et à aller au fond des problèmes. Certains outils peuvent l’aider à développer sa pratique réflexive, sa persévérance et sa capacité à s’attaquer à la racine des problèmes.
Faites-le parler à haute voix de sa perception des situations difficiles. N’oubliez pas que les choses que votre enfant se dit — à voix haute ou en silence — influent sur ce qu’il devient au même titre que ce que vous pensez de lui — en silence ou à voix haute — a un impact sur ce qu’il devient. Aidez votre enfant à se voir comme quelqu’un capable de succès. Voici quelques pistes pour vous aider :
• Les mots font mal ! Remplacer les étiquettes négatives que vous utilisez pour décrire votre enfant par des étiquettes positives. Vous verrez comme cela change tout !
• Un journal peut aider votre enfant à garder, sur une période spécifique, une trace de ses commentaires négatifs.
• Avec votre enfant, trouvez un code secret pour chaque fois qu’il fait un commentaire pessimiste (par exemple, nez tapé deux fois = commentaire pessimiste).
4) Travailler sur la flexibilité explicative de votre enfant
De la même manière que les affirmations positives irréalistes ne fonctionnent pas, trop d’optimisme peut également mener à l’échec. Une touche de pessimisme est importante pour une prise de décision efficace, car elle aide à nous protéger des situations à risque.
La flexibilité explicative, c’est la capacité à faire preuve de souplesse dans votre façon de vous représenter les causes d’évènements négatifs. C’est la capacité à développer des solutions multiples. Cela implique de savoir abandonner une vue optimiste à la lumière des informations qui la contredisent.
Une étude menée à Kent State University a constaté une baisse du pessimisme chez les sujets qui ont fourni des explications alternatives (alternatives et non plus optimistes) à plusieurs reprises aux évènements.
Ce que vous pouvez faire pour favoriser la flexibilité explicative de votre enfant :
Aidez-le à faire la différence entre l’optimisme réaliste et celui irréaliste (situations contrôlables/incontrôlables).
Demandez-lui de noter plusieurs solutions alternatives à une situation donnée.
Les questions suivantes peuvent aider votre enfant à décider comment réagir plus efficacement :
• Pourquoi cela s’est-il produit ?
• Est-ce vraiment ma faute ?
• Est-ce qu’il y a quelque chose que je peux faire à propos de cette situation ?
• Quelles choses dans ma vie demeurent inchangées par cette situation ?
• Que puis-je faire pour changer cette situation ?
5) Aidez votre enfant à reconnaître le bien et le positif dans la vie
Il est maintenant généralement admis que la gratitude est associée à davantage d’émotions positives. Autrement dit, apprendre à votre enfant à avoir une habitude de gratitude diminue son pessimisme. Il existe des moyens simples d’adopter les rituels de gratitude à la maison. Vous pouvez prendre un moment précis, chaque jour — par exemple, pendant le repas — et demander à chaque membre de la famille de désigner une chose pour laquelle il éprouve de la gratitude.
Qu’est-ce qui permet à notre enfant de s’épanouir ? Dans quelles conditions devient-il autonome ? Y a-t-il des pratiques parentales spécifiques qui peuvent le rendre confiant, heureux et épanoui ?
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References
https://www.taylorfrancis.com/books/9781317856047/chapters/10.4324%2F9781315831497-9
https://studysites.sagepub.com/eis2study/articles/Budd%20Rowe.pdf
http://eric.ed.gov/?id=EJ391019
http://greatergood.berkeley.edu/pdfs/GratitudePDFs/7McCullough-GratefulDisposition.pdf
http://greatergood.berkeley.edu/pdfs/GratitudePDFs/6Emmons-BlessingsBurdens.pdf
http://www.personal.kent.edu/~dfresco/Fresco_Papers/Fresco_et_al_SOT_Paper.pdf
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