
Il est plus facile de parler de violence psychologique chez les parents qui crient trop fort et trop souvent, mais beaucoup ignore que la violence psychologique est souvent silencieuse.
Les blessures infligées dans l’enfance sont parmi les plus difficiles à guérir. Elles peuvent vous suivre sans relâche, furtivement perceptibles dans l’ombre, tout au long de votre vie adulte.
La violence psychologique se cache souvent derrière des mots ou des actions qui dévalorisent votre enfant et le rend invisible.
Les parents qui utilisent la violence psychologique croient souvent que c’est une façon efficace de maintenir leur enfant « sous leur contrôle ». Ils ont tort. Ce qu’ils font en réalité, c’est créer des séquelles invisibles que le temps ne guérit pas toujours.
Voici quelques formes de violence psychologique silencieuses et quelques astuces pour les éviter.
1) Crier sur vos enfants

Il est vrai que parfois, crier semble être le seul langage que les enfants comprennent. Crier est une méthode que beaucoup de parents utilisent pour asseoir leur autorité.
Il n’est pas toujours facile de se contrôler face à un enfant qui n’écoute rien, tape, mord, et n’en fait qu’à sa tête. Mais il est aussi vrai que crier trop et trop souvent sur votre enfant a un impact négatif sur son développement social et émotionnel, et là-dessus, ils existent des preuves solides. Toutefois, la question n’est pas si évidente.
Ce qu’il faut comprendre au sujet de la violence psychologique, c’est qu’il ne s’agit pas d’une seule situation (ou des quelques situations) lorsque vous criez après votre enfant parce que vous êtes fatigué ou frustré.
Au contraire, cette violence est quelque chose qui n’arrête jamais, qui érode progressivement l’estime de soi de votre enfant sur le long terme. La recherche scientifique sur les parents qui crient constamment sur leurs enfants ont abouti à des conclusions préoccupantes :
• Selon une étude, crier sur votre enfant et lui faire subir des punitions strictes augmente plutôt que diminue ses mauvais comportements.
• Une seconde étude a révélé que les enfants sur qui on aurait souvent crié dessus affichent des comportements plutôt antisociaux.
• Selon une troisième étude, crier trop souvent sur votre enfant peut baisser son estime de soi et augmenter son agressivité et sa dépression.
Avez-vous des doutes quant à l’impact de crier sur votre enfant ? Imaginez que quelqu’un vous crie dessus sans relâche. Comment vous sentiriez-vous ? Comment réagiriez-vous à long terme ?
Lectures supplémentaires: 6 astuces pour se faire obéir sans crier
Ce que vous pouvez faire au lieu de crier
Être conscient de l’impact de vos cris sur votre enfant est une première étape importante. Faites des efforts pour crier moins. Ce n’est pas le meilleur moment de vous confronter à votre enfant si vous êtes très en colère. Calmez-vous d’abord, puis affrontez-le.
2) Le traitement silencieux
Le traitement silencieux est l’une des pires formes de violence psychologique parce qu’il semble tellement inoffensif. Le silence est éloquent et l’utiliser à plusieurs reprises pour « donner une leçon » fait plus de mal que de bien. Cela peut être une expérience traumatisante avec des conséquences à l’âge adulte.
Ce que vous pouvez faire
Il n’y a aucun comportement qui justifie le traitement silencieux à l’égard de votre enfant. Donnez une explication à ce qui ne va pas. Arrêtez de supposer que « votre silence parle en lui-même » et que votre enfant est conscient de ce qu’on attend de lui : parlez-lui.
3) Comparer votre enfant

Votre enfant obtient une grande partie de son estime de soi des messages que vous lui envoyez.
En le comparant à d’autres enfants, que ça soit en silence ou à haute voix, vous lui apprenez qu’être lui-même ne suffit pas. Vous lui apprenez que vous pensez qu’il ne sera jamais à la hauteur, et il se comparera sans cesse à autrui.
Ce que vous pouvez faire
Focalisez-vous sur ce qui est positif chez votre enfant et dites-le-lui. N’oubliez pas que vous entendre dire de belles choses à son égard lui fera le plus grand bien !
4) Traiter votre enfant comme « quelque chose » qui vous appartient
Khalil Gibran disait « Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même. Ils viennent à travers vous mais non de vous, Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.»
Ce que Gibran voulait dire, c’est que votre enfant n’est pas votre possession. Le traiter comme « quelque chose qui vous appartient » et une personne qui est « complètement sous votre contrôle » lui fait du tort psychologiquement. Votre rôle de parent n’est pas de « forger » la personnalité de votre enfant.
Il n’est pas « quelque chose » à façonner pour qu’il vous ressemble. Il est une personne à part entière. Il n’a pas besoin de « réparation » Essayer de changer la nature fondamentale de son enfant pour qu’il puisse être plus « conforme » avec ce que vous croyez qu’il devrait être est une forme de violence psychologique.
Ce que vous pouvez faire
Encouragez votre enfant à participer dans les prises de décisions. Rendez-lui sa voix et respectez cette voix. Montrez-lui que vous l’appréciez. Il faut que votre enfant sache qu’il n’a pas besoin d’être quelqu’un d’autre. Il faut qu’il sache qu’il est génial.
5) Montrer « qui est le patron » sans cesse

Obligez votre enfant « de vous supplier » pour le moindre chose peut être considéré une forme de violence. Le forcer à être « sous votre contrôle » a un impact sur son sentiment de sécurité et abaisse son estime de soi et sa capacité à prendre des décisions, même à l’âge adulte.
Ce que vous pouvez faire
Soyez ferme mais réceptif aux besoins de votre enfant et à ses émotions. Assurez-vous qu’il sait reconnaître ses émotions et celles d’autrui. Soyez clair sur ce qui n’est pas négociable à vos yeux mais soyez prêt à faire preuve de souplesse pour les choses qui comptent pour lui.
Une bonne communication est l’un des moyens les plus efficaces d’éviter le piège de la violence psychologique. Deux voix – celle des parents et celle des enfants – doivent avoir la place au sein de votre famille si vous souhaitez créer une relation parent-enfant positive qui va durer au fil des ans.
Actions concrètes
- Pratiquez-vous des formes d’abus émotionnel sans le savoir ? Comment pouvez-vous modifier votre façon de communiquer avec votre enfant ?
- Citez une chose que vous allez arrêter de faire cette semaine. Comment allez-vous vous y prendre ?
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Références scientifiques
http://www.lse.ac.uk/website-archive/newsAndMedia/news/archives/2014/04/ShoutingParents.aspx
https://www.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/197732/DFE-RR185a.pdf
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2888480/pdf/nihms-198378.pdf



Merci beaucoup pour ces éclaircissements que l’on a parfois tendance à oublier…
Merci beaucoup pour votre commentaire 🙂
je suis victime d’abus émotionnel depuis l’enfance, alors je n’aimerais plus que mes enfants soient aussi victime de ça
On ne parle pas assez de l’abus émotionnel. Merci pour votre commentaire.