De nos jours, il n’est guère rassurant d’être parent. L’information est trop facilement accessible et les enfants ne se confient pas toujours à nous. En effet, obtenir des informations de son enfant peut se révéler être une épreuve herculéenne. Pourtant, apprendre à communiquer de façon efficace avec son enfant est important. Une communication efficace fonde la base future des relations parents-enfants. De plus, elle facilite le rôle des parents et même celui des enfants.
De nombreux chercheurs ont souligné l’importance de la manière dont les parents communiquent avec leurs enfants, et surtout l’impact de cette communication sur les rapports parent-enfant pendant l’enfance et au-delà. Ces chercheurs suggèrent que « savoir communiquer » est important si on veut que nos enfants se confient à nous.
Il est aujourd’hui accepté que la communication est affectée négativement quand les parents sont autoritaires. Ce style parental est caractérisé par des parents qui cherchent à contrôler et à orienter le comportement de leurs enfants pour qu’il soit en accord avec des normes prédéterminées. Le parent autoritaire cherche à ce que son enfant obéisse aveuglément à ses « ordres ».
Bien que certaines études ont démontré que les enfants élevés par des parents autoritaires sont moins agressifs et moins « problématiques » que ceux dont les parents sont laxistes ou démissionnaires, d’autres études ont révélé que ces enfants pouvaient avoir des aptitudes sociales réduites et ont plus de chances de souffrir de dépression et de troubles associés.
En revanche, des preuves mettent en évidence que la parentalité bienveillante favorise une meilleure communication. Bien que les parents qui utilisent ce genre d’éducation fixent des règles strictes, ils sont aussi prêts à ajuster ces limites pour mieux répondre aux différentes situations. Les parents bienveillants encouragent la discussion, expliquent leurs décisions et sont plus ouverts aux points de vue de leurs enfants. De plus, on a remarqué que les enfants dont les parents étaient bienveillants se comportaient aussi bien que des enfants élevés par des parents autoritaires.
Les preuves suggèrent que les enfants élevés par des parents bienveillants sont plus compétents, moins susceptible à consommer des drogues, plus indépendants, et moins agressifs.
Une communication parent-enfant positive possède de multiples bienfaits :
• Premièrement, elle favorise des liens rapprochés qui ont plus de chances de durer pendant l’enfance et même à l’âge adulte.
• Deuxièmement, une communication positive vous permet de comprendre « ce qui se passe dans la tête de votre enfant ».
• Troisièmement, elle permet à votre enfant de comprendre les limites qu’il doit respecter.
• Quatrièmement, le maintien d’une communication ouverte signale à votre enfant que vous êtes disponible quand il a besoin de vous.
9 astuces pour favoriser la communication entre vous et votre enfant
1) Saisissez les « petits moments ».
Bien qu’on aimerait tous être plus présents pour nos enfants, la vérité ce que nous n’avons pas du temps illimité. Mais tout espoir n’est pas perdu ! De nouvelles études suggèrent que les « petits moments » passés avec l’enfant comptent aussi. De nombreuses preuves indiquent que la qualité du temps passé avec les enfants est plus importante que la quantité. Donc, profitez de ces petits moments pour parler à votre enfant au dîner ou dans la voiture. Posez les bonnes questions (non, « Comment s’est passé ta journée » n’est pas une bonne question !).
2) Parlez de vous.
Parler de soi encourage votre enfant à parler de lui. Parlez de votre journée au travail ou à la maison. Parlez de ce que vous avez fait pendant la journée. Parlez de films, des livres que vous lisez…
3) Faites attention à ce que vous dites.
Lorsqu’il s’agit de communiquer avec les enfants, la façon dont on parle est tout aussi importante que les sujets dont on parle. Le développement émotionnel des enfants survient principalement pendant l’enfance. Autrement dit, un enfant apprend à réagir selon les expériences qu’il a vécu (la positivité, la peur, la résilience, etc.). Par exemple, une discussion négative peut conduire à des attitudes négatives parmi les enfants. N’oubliez pas que l’optimisme s’apprend !
4) Écoutez-le bien attentivement.
L’écoute est une chose sérieuse. Et ce n’est pas facile de le faire. Une des raisons qui explique la mauvaise communication est le fait qu’on n’écoute pas vraiment ce qu’on nous dit. Lorsqu’on nous parle d’écoute attentive, je me sens aussi coupable qu’un autre ! Parfois, j’ai la tête ailleurs lorsque mon fils me parle parce que mon esprit est occupé avec toute une liste de choses que j’ai à faire… Ou encore, quand ma fille me demande « Pourquoi est-ce que tu réponds par un “oui” ? », je suis frappé de constater que je n’écoutais pas vraiment ! Pourtant, on peut apprendre tellement de choses en écoutant. En écoutant réellement. L’écoute permet d’entendre des choses dites à voix haute, et même les non-dits. Cela vous permet d’obtenir un aperçu de ce qui se passe réellement et de savoir quelles questions poser.
5) Choisissez le bon moment et la bonne manière.
Toutes les discussions ne peuvent pas avoir lieu dans la voiture, au dîner, ou quand tout le monde est présent. Choisissez le bon moment et la manière correcte d’aborder le sujet dont vous voulez parler.
6) Mettez en place une tradition familiale.
Les traditions familiales sont un excellent moyen de favoriser le rapprochement entre les membres de la famille. Les traditions de famille efficaces sont celles où chaque membre de la famille peut participer.
7) Favorisez l’autonomie.
Éduquer des enfants, c’est aussi les préparer à vivre leur vie d’adulte. La façon dont on communique avec son enfant peut l’aider à devenir plus autonome. Aidez votre enfant à apprendre à réfléchir seul. Dites-lui qu’il y a toujours de nombreuses options. Laissez-le prendre quelques décisions.
8) Soyez « démocratique ».
Laissez votre enfant exprimer ses opinions même si vous n’êtes pas d’accord avec lui. Nos décisions parentales sont souvent basées sur notre propre expérience de l’enfance ou sur des normes prédéfinies qui dictent comment l’enfant doit agir. Préparez-vous à examiner ce qui motive votre « philosophie parentale » et ajustez-la si besoin.
9) Exprimez vos attentes.
Des preuves suggèrent que les enfants dont les parents ont de grandes attentes (ni trop grandes, ni trop petites) ont plus de chances de répondre à ces attentes.
Actions concrètes
• Comment pouvez-vous devenir un parent encore plus démocratique (ferme mais bienveillant) ?
• Qu’attendez-vous de votre enfant ? Il ne suffit pas d’avoir de grandes attentes, il faut aussi les communiquer à votre enfant et fixer des limites pour guider son comportement.
Références scientifiques
http://persweb.wabash.edu/facstaff/hortonr/articles%20for%20class/baumrind.pdf
http://www.ct.gov/teendriving/cwp/view.asp?A=3435&Q=448016
https://www.apa.org/pubs/journals/releases/psp-pspp0000079.pdf
https://www.jstor.org/stable/1131532?seq=1#page_scan_tab_contents
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19176484
http://www.scielo.br/pdf/jped/v87n3/en_a10v87n03.pdf
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3086657/
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