Élever un enfant peut être un défi difficile, surtout quand celui-ci se comporte « mal ». Cependant, le comportement de votre enfant n’est ni attribuable à la méchanceté, ni un signe que vous êtes un mauvais parent. Lorsque votre enfant se comporte « mal » de façon régulière (votre enfant n’écoute pas, il n’obéit pas, il tape, il n’arrête pas avec les crises de colère, etc.), c’est un signe que vous n’êtes pas sur la même longueur d’onde. Voici quelques conseils pour mieux intervenir.
1 | Assurez-vous que vous parlez la même langue
Vous savez comment, parfois, vous dites quelque chose de tout à fait innocent et quelqu’un d’autre le prend pour une attaque personnelle ? Eh bien, parfois la même chose se passe avec nos propres enfants. Ce n’est pas parce que vous partagez une langue commune que tous les membres de la famille interprètent la dynamique familiale et le comportement de la même manière.
En d’autres termes, lorsque les membres de votre famille ne sont pas sur la même longueur d’onde, il est plus probable de vivre des situations de tension, car il y a mille et une façons d’interpréter la même chose.
Par exemple, votre enfant peut définir comme « intrusif » ce que vous percevez comme « l’intérêt ». Être sur la même longueur d’onde signifie qu’il faut s’assurer que votre enfant comprend pourquoi vous réagissez d’une certaine façon, mais il signifie aussi être capable de comprendre pourquoi il agit comme il le fait. Cela signifie aussi avoir des attentes claires.
Il signifie être réceptif au point de vue exprimé par votre enfant, même s’il est différent du vôtre, et prêt pour assumer vos erreurs.
2 | Le tempérament de votre enfant compte
Les chercheurs de l’Université de Washington ont constaté qu’adapter votre style parental au tempérament de votre enfant peut avoir un impact significatif sur son comportement. Sur une période de trois ans, ils ont observé les interactions entre 214 enfants et leurs mamans chez eux. Ils ont également observé des questions telles que les conversations quotidiennes, des problèmes communs et les conflits (par exemple, la résistance aux devoirs ou aux tâches ménagères).
De plus, ils ont analysé le style parental en se focalisant sur des questions telles que la bienveillance, la négativité, l’autonomie des enfants et l’accompagnement proposé. Les niveaux d’anxiété et de dépression des enfants ont également été mesurées et les chercheurs ont identifié leurs traits de personnalité. Ils avaient neuf ans lorsque l’étude a commencé.
L’étude a tiré les conclusions suivantes :
- Les enfants dont les mères étaient bienveillantes et encourageaient l’autonomie avaient moins d’anxiété et de dépression, mais seulement s’ils avaient une bonne maîtrise de soi.
- Les enfants qui avaient une bonne maîtrise de soi, mais dont les parents étaient trop autoritaires et ne les encourageaient pas à cultiver leur autonomie, avaient des niveaux plus élevés de dépression et d’anxiété.
- Les enfants avec une mauvaise maîtrise de soi étaient moins anxieux quand on leur proposait des environnements plus structurés et leur fournissait moins d’autonomie.
- Si ces derniers n’étaient pas suffisamment accompagnés (sous une certaine forme de contrôle), leur anxiété doublait.
- La négativité maternelle a augmenté la dépression chez les enfants qui n’étaient pas craintifs. Comme le montre l’étude, les styles parentaux ont un plus grand impact sur le comportement des enfants s’ils sont adaptés à leur personnalité.
3 | Être parent signifie être dans une relation
Les bonnes relations se développent lorsqu’il y a un respect mutuel sincère. Les parents tout comme les enfants prospèrent lorsqu’ils se sentent appréciés et entendus. La façon dont vous parlez à votre enfant en dit long sur votre perception de votre relation avec lui.
De nombreux indices suggèrent qu’adopter une approche de la discipline positive peut améliorer le bien-être et le comportement des enfants ainsi que renforcer le lien parent-enfant. La parentalité positive et intentionnelle peut permettre aux parents d’utiliser des techniques de discipline sans nuire au bien-être de leur enfant.
4 | Les émotions ont beaucoup d’importance dans le comportement de votre enfant
Aujourd’hui, il est largement accepté que l’incapacité des enfants à gérer leurs émotions explique en grande partie leur « mauvaise conduite ». En effet, tout comme les adultes, les enfants ont du mal à s’exprimer au sujet de questions complexes. En utilisant des stratégies adaptées à son âge pour aider votre enfant à identifier ses émotions, vous l’aidez à cultiver son intelligence émotionnelle. Vous lui apprenez que c’est normal d’avoir des émotions, mais aussi que chacune et chacun d’entre nous peut apprendre à les contrôler. Il semble que les enfants qui ont appris à réguler leurs émotions sont moins dépressifs et moins anxieux.
5 | Besoin d’aide professionnelle
Plusieurs chercheurs de l’Université de Washington ont constaté que le tempérament des enfants peut les rendre vulnérables à certains problèmes de comportement, à l’école comme à la maison, indépendamment de votre style de parentalité.
En d’autres termes, malgré vos meilleures intentions, il n’est pas toujours possible d’aider votre enfant et d’avoir un impact positif sur son comportement. Lorsque vous n’avez pas les compétences nécessaires pour l’aider, n’hésitez pas à contacter un professionnel qualifié pour vous prêter main-forte, à vous et votre enfant, dans les moments difficiles. N’oubliez pas que demander de l’aide est un signe de force, pas de faiblesse.
Si vous éprouvez des difficultés avec le comportement de votre enfant, ma formation en ligne “La discipline efficace auprès des enfants” vous apportera quelques astuces pour identifier et établir une stratégie adaptée à votre enfant.
Actions concrètes
- Comment pouvez-vous améliorer votre façon de communiquer avec votre enfant ?
- Qu’attendez-vous de votre enfant ?
- Expliquez clairement ce que signifie un « mauvais comportement » et assurez-vous que votre enfant est conscient des conséquences de ce comportement.
Références scientifiques
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21800017
J’ai publié une version antérieure de ce billet sur le site parent.com
Bonjour,
continuez ce que vous faites et merci de permettre a ceux qui sont à des milliers de kilomètres d’en profiter.
Merci de vos encouragements 🙂
Je crois qu’on ne définit pas un enfant difficile de la même façon : elle n’est pas dépressive, ce n’est pas un problème d’impulsivite même si quand elle est joyeuse elle est également ingérable comme les petits chiens fous d’où son surnom d ‘épagneul. Non. Le problème c’est qu’elle ne fait que des bêtises et qu’elle adore ça. Elle est d’une créativité dans limite. Quand elle invente des chansons ou des danses ça va, mais elle invente aussi des jeux dangereux. Que dire de son plaisir de dessiner avec les aliments et sa façon de jeter par dessus son épaule ce qu’elle ne veut plus. Un gène russe ? Non sérieusement un enfant difficile ce n’est pas du tout ce que vous décrivez et je vous épargne des pétages de plomb, les casses de tableau, de télé et autre matériel onéreux.
Merci pour votre commentaire. Permettez-moi de clarifier un point – ce billet ne traite pas le sujet de « l’enfant difficile ». Toutefois, vous soulevez un point intéressant – en effet, la définition d’un « enfant difficile » varie selon les parents…
Je pense qu’il est important de distinguer un « mauvais comportement » d’un « trouble du comportement ». Ce que l’on qualifie souvent de « mauvais comportement » (votre enfant n’écoute pas, il n’obéit pas, il n’arrête pas avec les crises de colère, etc.), est souvent un comportement « normal », difficile mais gérable par la mise en place de stratégies spécifiques. Par contre, quand un enfant se met en danger ou met ceux autour de lui en danger et, de façon générale, est destructif, cela peut s’agir d’un trouble du comportement (ce qui n’est pas forcement le cas de votre enfant !!!). Dans une telle situation, il est conseillé de demander l’aide d’un professionnel afin de déterminer s’il s’agit d’un trouble du comportement ou non