Si vous êtes parent, un temps viendra où vous vous demanderez si vos enfants ne profitent pas de vous. Ils vous répondront et remettront à peu près tout en question. Les enfants sont de terribles procrastinateurs. Parfois, vous aurez envie de céder. De temps en temps, vous le ferez juste pour ne pas perdre la tête. Le dictionnaire Oxford définit le mot procrastination comme étant une action différée sans bonne raison. Des études récentes ont révélé que « reporter quelque chose à plus tard » constamment pouvait avoir des effets dramatiques.
- On l’a associé à une faible performance
- On a découvert que les procrastinateurs étaient plus malheureux sur le long terme
- La procrastination a un impact négatif sur la façon de gérer ses économies
Toutefois, il y a un espoir : une étude a démontré que les personnes procrastinaient moins avec l’âge et qu’ils étaient capables de développer des moyens de surmonter la procrastination. Nombreux sont les chercheurs à soutenir l’hypothèse selon laquelle on peut apprendre à éviter la procrastination. En effet, ces chercheurs ont découvert que plus les individus font en sorte d’éviter la procrastination, mieux ils s’en sortent.
Quoique la procrastination est un problème qui affecte les gens de tout âge, elle peut être compliquée chez les enfants car, selon leur âge, ils ne peuvent pas être tenus complètement responsables de leurs actions. Si votre enfant ne fait jamais ses devoirs, c’est vous qui serez contacté par son maître ou sa maîtresse. S’il refuse constamment de se brosser les dents, c’est vous qui finirez par l’emmener chez le dentiste. La procrastination chez les enfants n’est pas facile car elle vous affecte autant qu’eux. Et un enfant procrastinateur peut vous rendre la vie infernale.
Donc, qu’est-ce que vous faites quand vous êtes sur le point de craquer parce que votre enfant attendra la toute dernière minute pour faire ses devoirs ou quand lui faire brosser ses dents est toujours un moment galère ? Que faites-vous lorsqu’à la réponse à chacune de vos demandes est « cinq minutes » ?
Des preuves suggèrent qu’encourager les enfants et les adolescents à participer aux prises de décision pourrait être l’outil le plus utile pour le gérer sans perdre la tête. Le « transfert de l’autonomie » est un terme utilisé en psychologie du développement, qui signifie que les parents sont initialement responsables des prises de décision et qu’ils transfèrent ce droit aux enfants via un processus contrôlé. Ce transfert de prise de décision est considéré comme étant un élément clé de l’éducation.
La capacité d’un enfant à prendre des décisions augmente entre l’âge de huit-neuf ans et treize ans. Il acquiert une autonomie de décision (c’est-à-dire la capacité de prendre des décisions sans investissement de la part des parents) entre l’âge de douze et dix-sept ans. Lorsqu’il s’agit d’enfants plus jeunes, une prise de décision structurée peut être plus appropriée. Cela implique une responsabilité partagée qui équilibre l’autorité parentale et l’indépendance de l’enfant.
Favoriser l’autonomie chez les enfants est bénéfique pour eux. De plus, être autonome augmente la confiance en soi en permettant à votre enfant d’agir de façon indépendante et de faire ses propres erreurs.
Encourager votre enfant à faire ses propres choix est une situation gagnant-gagnant. Le besoin d’autonomie chez les enfants est un phénomène bien connu. Cette autonomie leur permet de se sentir plus responsables et les rendre plus coopératifs. La discussion et la négociation sont un investissement dans les prises de décision futures des enfants.
Toutefois, on doit garder certaines choses à l’esprit selon l’âge de l’enfant. Voici quelques stratégies à adopter pour votre enfant qui procrastine.
Cinq stratégies pour une « passation de pouvoir » efficace
1) Donnez à votre enfant des options limitées
Des options limitées permettent à votre enfant de participer à la prise de décision dans une structure donnée. Par exemple, au lieu de lui dire de faire quelque chose (« Il est temps de faire tes devoirs » ou « Va faire tes devoirs »), vous pourriez dire « Est-ce que tu veux faire tes devoirs maintenant ou tout de suite après ton goûter ? », « Est-ce que tu veux te brosser les dents maintenant ou dans cinq minutes ? »
Les options limitées sont particulièrement importantes lorsqu’on doit s’occuper d’enfants plus jeunes qui ont du mal à faire des choix. On peut les intégrer dès leur plus jeune âge : « Tu préfères la robe bleue ou la rouge ? ». Si l’enfant veut s’impliquer davantage dans la prise de décision, vous pourrez éviter un conflit en séparant, par exemple, « les vêtements et les chaussures pour l’école » des « vêtements et des chaussures pour les fêtes » et des « vêtements et chaussures pour la maison ».
Ainsi, vous éviterez à votre enfant de partir à l’école avec son costume d’Halloween. Lorsqu’on utilise des options limitées, il est important de rester ferme et de faire savoir à votre enfant que la décision qu’il prend doit être respectée.
2) Poser des limites
Une autre option qui peut marcher est de fixer un délai et de laisser votre enfant libre de décider quand il accomplira une tâche donnée. Des limites appropriées procurent à l’enfant l’opportunité de prendre une décision dans une structure élargie.
Par exemple, vous pourriez dire à votre enfant qu’il peut prendre sa douche quand il veut, à partir du moment qu’il ait fini de se doucher à 10 heures du matin (c’est vous qui déterminez l’heure). Cette approche lui permet d’avoir le sentiment de contrôler la situation.
3) Parler de vos attentes
Un enfant aura de plus en plus son mot à dire avec l’âge. Cependant, lorsque vous dites à votre enfant qu’il peut choisir une activité extra-scolaire, veillez à lui dire qu’il doit au moins choisir une activité. Lorsque vous lui donnez de nombreux choix, veillez bien à ce que vous pouvez assumer.
4) Récompenser plutôt que punir
Les récompenses peuvent motiver l’enfant à accomplir une tâche ou une activité qu’il ne ferait pas normalement. Par exemple, si vous dites à votre enfant qu’il pourra jouer à ses jeux vidéo ou regarder la télé dès qu’il aura fini ses devoirs, cela pourra l’empêcher de procrastiner.
D’après les recherches, les enfants plus jeunes préfèrent de plus petites récompenses offertes immédiatement que de plus grandes récompenses données plus tard. Ceci est lié au fait que, plus le délai est long, et moins est jugée la valeur de la récompense. Proposer des récompenses immédiates mais plus petites aux jeunes enfants a donc plus de chances de réussir que de les faire attendre pour de grandes récompenses.
5) Lâcher prise
S’occuper d’enfants plus âgés s’avère plus compliqué car il n’est pas toujours facile de lâcher prise. C’est souvent avec les enfants plus âgés que les « vrais » rapports de force s’installent. Toutefois, ces moments peuvent être enrichissants.
De nombreuses preuves suggèrent que le transfert progressif de la prise de décision à l’enfant est meilleur qu’une indépendance prématurée ou une dépendance prolongée. D’après le livre « At the Threshold: The Developing Adolescent », (en anglais) les compétences nécessaires pour prendre des décisions ainsi que la capacité de générer et de peser des alternatives se développent rapidement autour de l’âge de huit ans jusqu’à l’âge de quinze-seize ans. Une fois l’âge atteint, cela peut être une bonne opportunité de dire à votre enfant que les choix ont des conséquences.
Il est important qu’il soit conscient des conséquences possibles de ses actes ou de son inaction. Expliquez-lui, puis laissez-le faire son choix.
Actions concrètes
- Qu’est-ce que votre enfant résiste à faire le plus ?
- Quelle stratégie citée ci-dessus peut fonctionner dans votre cas ?
- Comment allez-vous vous y prendre concrètement ?
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Références scientifiques
http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1080/00050068808255605/abstract
http://qed.econ.queensu.ca/pub/students/phds/liuqian/MRG/Fall_2007/O’Donoghue_Rabin1999.pdf
https://www.amazon.com/Picoeconomics-Interaction-Successive-Motivational-Rationality/dp/0521158702
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