
Bien que les individus choisissent souvent le conflit, les récompenses sont plus gratifiantes via la coopération.
Autrement dit, la négociation peut engendrer une solution plus satisfaisante pour chaque partie. Lorsqu’il s’agit de familles, les preuves suggèrent que la négociation peut être un outil efficace dans la gestion des conflits.
Cet outil de communication emploie des stratégies telles que le brainstorming et la perspective globale pour aider les familles à gérer efficacement les rapports de force.
Ces rapports de force expliquent pourquoi le conflit survient dans les familles. Selon votre humeur, vous pouvez soit tenter de gérer le conflit en réagissant dans la colère (cri, punition), soit en cédant, ce qui vous donnera l’impression d’être un mauvais parent.
Toutefois, la négociation peut souvent aider à développer et à maintenir une relation positive avec son enfant.
Pourquoi négocier avec son enfant ?
Une étude sur les pratiques parentales a révélé que les enfants encouragés à négocier avaient plus de chances d’être en meilleurs termes avec leurs parents que ceux dont les parents étaient laxistes ou autoritaires.
Des études menées par Baumrind ont également montré que quand les parents sont démocratiques (écoutent leurs enfants et reste flexibles), leurs enfants ont de meilleurs résultats sociaux, académiques et psychologiques.
Les enfants élevés par des parents autoritaires ont plus de chances d’avoir un comportement anti-social.
Donc, comment négocie-t-on ?

1) Préparez-vous comme un chef.
La première chose que les négociateurs professionnels font est de se préparer. Des études sur la négociation ont démontré que le recadrage, c’est-à-dire, la perception d’un problème, peut influencer la réponse émotionnelle des individus.
Les études ont également montré que la négociation était plus facile, plus rapide et mieux réussie si elle était préparée à l’avance.
Ce qu’il faut savoir avant de négocier :
- Prenez le temps de bien évaluez la situation. Quel est le véritable problème ? L’a-t-il fait exprès? Pourrait-il y avoir un problème sous-jacent?
- De quelle manière en parlerez-vous ?
- Quels sont vos points sensibles ?
- Pensez aux sentiments de votre enfant. Identifiez aussi ses points sensibles.
- Apaisez votre anxiété. Si vous êtes fatigué ou si vous avez eu une dure journée au travail, détendez-vous d’abord.
2) Évoquez clairement ce que vous ne négocierez pas.

C’est uniquement lorsque vous comprendrez quels sont les points que vous ne négocierez pas que vous pourrez parler de vos attentes avec clarté.
Par exemple, même si la participation de vos enfants dans les tâches ménagères n’est pas négociable, vous pourrez par contre les laisser choisir les tâches à effectuer (par exemple parmi une liste).
Soyez clair et ferme : « Je veux toujours savoir où vous êtes. Comment est-ce qu’on le fera si vous ne me le dites pas ? »
3) Trouvez un terrain commun.
La clarté sur les points non négociables aide aussi à déterminer les éléments sur lesquels vous serez moins exigeant.
Pour trouver un terrain commun, vous devrez écouter activement pour savoir ce que votre enfant a en tête. Prévoyez du temps où vous pourrez l’écouter sans être distrait par autre chose.
4) Évitez la tactique « du salami ».
Soyez sincère. Dans son livre, « Le négociateur expert », Raymond Saner définit la tactique du salami comme étant des négociations interminables et inutiles, qui laissent des concessions seulement lorsque c’est inévitable.
Rappelez-vous que l’objectif de la négociation est de parvenir à un accord, et non pas à gagner du temps.
5) Le bon timing compte.
La négociation ne marchera pas si vous vous criez dessus ou si vous vous faites les gros yeux.
Ça ne marchera pas si votre esprit est ailleurs. Parlez lorsque les choses se seront calmées. Négociez quand vous serez complètement disponible.
6) Demandez l’avis de votre enfant.
La capacité de votre enfant à prendre des décisions commence vers l’âge de 8-9 ans.
À l’âge de 12 ans, l’enfant commence à prendre ses propres décisions. Les psychologues ont découvert que le transfert de l’autonomie, c’est-à-dire, lorsqu’on encourage l’enfant à participer aux prises de décision, est un outil efficace : il peut permettre à votre enfant de gagner en confiance.
Demander l’avis de son enfant permet aussi de réduire les rapports de force. Les preuves indiquent que les enfants vont plus facilement respecter une décision à laquelle ils ont participé.
Par exemple, si vous avez du mal à faire faire à votre enfant les tâches ménagères, vous pourriez dire quelque chose comme « on a du mal à te faire participer aux tâches ménagères. On aimerait que tu nous aides à faire un planning pour être sûr que tout le monde participe. »
Guidez votre enfant dans la prise de décision :
– Est-ce que tu penses que ça marcherait ?
– Qu’est-ce qui est juste à ton avis ?
– Est-ce que tu penses que ces conséquences sont justes si tu ne fais pas ce que tu dois faire? »

7) N’oubliez pas l’âge de votre enfant.
La négociation ne marchera pas de la même façon avec des enfants très jeunes qui répondent mieux aux instructions courtes et directes comme « tape pas » plutôt que « tu ne dois pas frapper ton frère parce que ça fait mal. »
Toutefois, à partir de l’âge de 3 ans, vous pourrez vous mettre à négocier avec votre enfant en le faisant participer à des prises de décision de façon encadrée.
Par exemple, on peut donner à un jeune enfant un nombre limité de choix « est-ce que tu veux te laver les dents maintenant ou dans 5 minutes ? » ou « Tu préfères le bleu ou le rouge ? »
Les preuves montrent qu’au fur et à mesure que l’enfant grandit (à partir de l’âge de 8-9 ans), le transfert progressif de la prise de décision est plus efficace qu’une indépendance précoce ou une dépendance prolongée.
Laisser son enfant prendre des responsabilités en prenant des décisions veut aussi dire qu’on le laisse subir les conséquences naturelles des décisions prises.
8) Ne perdez pas votre sang froid.
Il peut être difficile de garder son calme lorsque l’enfant se met à crier « je ferai ce que je veux ». Mais réagir dans la colère ne fera qu’exacerber le conflit.
Vous obtiendrez une bien meilleure négociation si vous êtes tous les deux calmes, donc, gérez vos émotions d’abord.
Si vous sentez que vous perdez le contrôle, prenez un peu de repos : « il semble qu’on n’arrivera à rien maintenant, parlons-en après le déjeuner ». Ce n’est qu’en gérant ses émotions qu’on peut aider son enfant à gérer les siennes.
9) Négociez du fond du cœur.
Cela veut dire qu’il faut prendre en considération les émotions de l’enfant.
Tandis qu’une réponse « logique » vous paraîtra appropriée, l’enfant pourra avoir l’impression que vous n’êtes pas à l’écoute de ses besoins.
La négociation qui vient du cœur signifie l’acceptation des sentiments de l’enfant même quand on ne les approuve pas.
Cela veut dire qu’on doit verbaliser les émotions de l’enfant : « Je sais que tu es en colère après ta sœur parce qu’elle a cassé ta tour de Lego mais on ne tape pas dans cette maison », « je sais que tu es fâché de ne pas avoir eu ce nouveau jouet … »
10) Rappelez-vous que vous êtes aussi responsable.

Votre enfant défiera votre autorité de plus en plus. Votre réaction sera la base de votre relation : tendue, conflictuelle et difficile ou chaleureuse et ouverte.
Il est important de faire savoir à l’enfant que vous êtes toujours responsable de sa sécurité : « Je suis toujours responsable de ta sécurité et je ne veux pas me tracasser, donc, j’ai besoin de savoir où tu te trouves ». Et vous lui ferez comprendre que vous êtes aussi prêt à faire des concessions dans la limite de vos possibilités.
La négociation est un outil efficace qui permet de gérer les rapports de force et de développer une relation parent-enfant positive.
Ce billet fait partie de ma formation en ligne La discipline efficace auprès des enfants. Cette formation est pour vous si vous souhaitez :
• Comprendre pourquoi votre approche de la discipline échoue souvent
• Identifier une approche efficace fondée sur vos valeurs
• Comprendre et réfléchir sur votre style parental
• Identifier les caractéristiques des stratégies efficaces
• Identifier les outils différents d’une discipline efficace et, plus important encore, comment les utiliser avec efficacité.
Lecture supplémentaire
Le style parental démocratique : 5 raisons de l’adopter
Le lien entre l’incohérence parentale et le comportement des enfants
Quand le comportement parental influence le développement de l’enfant
Références scientifiques
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19288844
http://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/0272431691111004
http://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/019251398019004003



SUPER ! Je suis la mamie de 6 petits enfants et je compte bien mettre en pratique “la négociation”
MERCI
Merci beaucoup pour votre commentaire.
Bonjour votre article me parait vraiment tres intéressant…mais je ne vois pas trop comment faire pour la douche et le brossage des dents qui se fini casi tout le temps en conflit avec mon fils qui va avoir 7 ans en janvier…il ne veut pas y aller ni se brosser les dents…bien sur je ne cède jamais mais c est “la guerre ” et ca m use psychologiquement…il y a des fois ou il est décidé et puis comme par “magie” il change d avis ne veut plus y aller…je lui demande pourquoi qu est ce qui le derange dans le fait de prendre sa douche (car une fois qu il y est ca dur…..) il me repond parce que.
Je m ennerve tout le temps enfin tres souvent c est conflit assuré ?. J eleve seule mes enfants séparé de leur papa il y a un an.
Merci de votre réponse. A bientôt
Bonjour,
Merci de votre commentaire. Rassurez-vous – la douche et le brossage des dents sont un vrai problème pour de nombreux enfants. Je pense que ça vaut le coup de tenter la négociation dans votre situation – Lorsque les enfants se sentent impliqués dans la prise de décisions qui les concernent, ils sont plus susceptibles de s’en tenir à celles-ci.
En ce qui concerne votre fils, il faudrait lui laisser prendre la décision (Par exemple – c’est toi qui décides quand tu vas prendre ta douche mais si ce n’est pas fait avant 18h, tu n’auras pas…). Il faut éviter de rentrer en conflit avec lui – quittez la pièce si nécessaire pendant quelques minutes mais appliquer les conséquences à chaque fois.
Bon courage,
Sanya
Bonjour, chez nous aussi la demande va te brosser les dents renvoie le plus souvent une première réponse négative de la part de mon fils de 7 ans. Ce qui fonctionne chez nous: <> il voit ainsi aue je m‘impose aussi cette „galère“.
Certains soirs je lui demande de préparer les brosses à dent et le dentifrice dessus (clarification au préalable quel dentifrice, Quelle quantité). D‘autres fois je lui donne un défi d‘avoir Les dents les plus propres possibles, un sablier est une bonne solution aussi. (Je prends 1min car 3min est interminable! Lorsque je donne les instructions de brossage et qu‘on chantonnne, pas de sablier, on dépasse tres largement la minute.
Au final il y va des fois seul, mais la + part du temps avec moi et le moment est devenu un agréable moment de partage. On chante en faisant des gargarismes pour temporiser le brossage, nous avons notre rituel de brossage ( en bas à gauche, en bas à droite, en diagonale, devant en bas, etc…). Les dents sont bien propres et nous quittons la salle de bain zen et chacun les dents brossées, ce qui m‘evite d’ailleurs à moi de ne pas ceder au grignotage en fin de soirée! 5-10 min bien investies.
Et pourquoi pas lors d la prochaine sortie shopping lui proposer de choisir sa nouvelle brosse à dent tou seul ?
Merci pour ce beau témoignage et pour vos super astuces 🙂
Fais lui choisir son gel douché qui sent bon dop à sortis plein de sorte de gel douché et une brossé à dent électrique ça peu être plus sympa pour lui expliques lui que l’hygiène c’est important etc pourquoi pas lui acheter un livre sur le sujet ou bien regarder un reportage ensemble type c’est pas sorcier le faut de mettre un sens sur ce qu’il vit et que ce soit pas un automatisme ça aide beaucoup
Bonjour j’ai 3 enfants d’âge diffèrent, 18,13,2 ans. Chez moi ces un peut les conflit. Mon fils de 13 et de 2 toujours la bagarre ? il est toujours de movaise, obéi pas trop, je dois crié a chaque fois. Je suis séparé du Papa.
Bonjour, je pratique la négociation avec ma fille depuis toujours, elle a aujourd’hui 4 ans et c’est une négociatrice extraordinaire, elle détend l’atmosphère, lorsque par exemple c’est l’heure d’aller se coucher, si elle a marché pied nus il faut les laver. L’autre jour elle m’a rétorqué : “d’accord mais un seul alors”! Finalement, nous avons tous éclaté de rire et elle a lavé les deux 🙂
Merci pour ce beau témoignage 🙂