En cas d’urgence dans les avions, il est conseillé aux passagers de mettre leur propre masque à oxygène avant d’aider les autres. La raison pour laquelle on nous demande d’assurer notre propre sécurité d’abord c’est parce que nous ne pouvons pas faire grande chose pour aider les autres si nous ne respirons plus ou si nous sommes inconscients !
L’idée de « mettre votre propre masque à oxygène en premier » s’applique également à de nombreux domaines de la parentalité. Il est difficile d’être un bon parent lorsque nous sommes débordés, frustrés ou que nous doutons de nos choix. Il est également difficile d’être un bon parent quand nous avons du mal à gérer nos propres émotions.
La recherche sur la régulation émotionnelle suggère que l’incapacité à gérer les émotions peut mener à plusieurs conséquences négatives, y compris sur la santé physique. La répression des émotions a également été associée à l’asthme et aux maladies cardiovasculaires. Bien que les résultats soient toujours peu concluants, certaines études ont également identifié un lien entre l’incapacité de gérer les émotions et les troubles psychologiques.
Nous savons maintenant que la manière dont on parle aux enfants de leurs émotions a un impact sur leur développement social, scolaire et psychologique et ce bien au-delà de l’enfance. Nous savons aussi que, avant que nous puissions enseigner aux enfants à gérer leurs émotions, nous devons d’abord apprendre à gérer les nôtres. Par exemple, certaines études suggèrent que les parents anxieux risquent de transmettre leur anxiété à leurs enfants. De plus, nous servons souvent de modèle à nos enfants. En leur fournissant un cadre approprié, nous leur donnons les outils nécessaires pour gérer leurs émotions.
Selon le chercheur James Gross, il y a un nombre infini de stratégies de régulation émotionnelle. Voici quelques astuces à garder à l’esprit pour aider votre enfant.
1 | Il faut passer des paroles aux actes
Apprendre aux enfants à gérer leurs émotions ne signifie pas leur apprendre à supprimer celles-ci. Il s’agit de leur apprendre que même si les émotions difficiles existent, ils peuvent les gérer . C’est en vous regardant que votre enfant apprend comment il doit réagir aux émotions difficiles telles que la colère et l’anxiété.
2 | Devenir «coach»
La modification de la situation est une des stratégies de la régulation émotionnelle. Il signifie une tentative de modifier une situation afin de modifier l’impact émotionnel de celle-ci. Par exemple, parler à votre partenaire de quelque chose qui vous gène chez lui peut possiblement le convaincre de changer ou du moins d’être plus conscient de la manière dont ses actions peuvent vous toucher.
Adopter la perspective d’une tierce personne pour évaluer un événement émotionnellement difficile peut améliorer votre capacité à faire face à cet événement. Lorsque vous avez du mal avec une situation particulière, imaginez que cela arrive à quelqu’un d’autre. Que conseilleriez-vous à cette personne?
3 | Si vous ne pouvez pas vous battre, fuir!
Une des stratégies les plus courantes de la régulation émotionnelle c’est d’éviter les événements émotionnellement difficiles. La sélection de la situation implique de savoir quand s’approcher et quand s’éloigner de certaines situations, lieux ou personnes pour votre propre bien. Par exemple, il est plus prudent d’appeler un ami optimiste plutôt que de passer du temps avec votre copine la plus pessimiste avant un entretien important. Si les dentistes vous angoissent, demander à quelqu’un d’autre d’amener votre enfant à son rendez-vous.
Toutefois, comme l’affirme le chercheur James Gross, apprendre à réguler ses émotions ne consiste pas simplement à réduire des émotions négatives. S’appuyant sur un certain nombre d’études, Gross suggère par exemple que quoiqu’une personne timide puisse diminuer son anxiété en évitant les situations sociales, cela ne peut que la soulager à court terme. En plus, un tel comportement peut mener à un isolement social.
4 | Examiner la situation d’un nouveau regard
Le changement cognitif signifie modifier notre perception de notre capacité à gérer les situations difficiles. Certaines des approches courantes incluent le déni, l’isolement, la remise en cause des situations, ou les tentatives d’interpréter les événements de façon plus positive. Selon Gross, nous adressons souvent nos émotions en les réévaluant (en modifiant notre façon de voir les situations) ou en les supprimant.
Alors qu’il n’est toujours pas possible de préciser les stratégies qui fonctionnent le mieux, Gross a démontré que la répression des émotions diminue les résultats négatifs, mais aussi les résultats positifs en terme de capacité à exprimer nos émotions. En outre, réprimer les émotions a peu d’impact sur les expériences négatives. En d’autres termes, réévaluer une situation difficile est plus susceptible d’entraîner des conséquences positives que la répression.
5 | Concentrer votre attention ailleurs
Détourner votre attention de situations émotionnellement difficiles peut vous aider à les gérer s. Le déploiement attentionnel comprend les stratégies telles que la distraction, le fait d’attirer l’attention sur les aspects non émotionnel d’une situation, et la concentration.
Au final, aider votre enfant à gérer ses émotions vous oblige à apprendre à gérer d’abord les vôtres.
ACTIONS CONCRETES
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Références scientifiques
http://people.oregonstate.edu/~mcclellm/ms/Ponitz_McClelland_Matthews_Morrison_DP09.pdf
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/4023166
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/9103721
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/9204669
J’ai initialement publié cet article sur le site parent.co, pour lequel j’écris régulièrement.
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