
Tous les parents connaissent les crises de colère : les enfants hurlent, se roulent par terre, tapent, se font mal, cassent des choses, mordent les copains, manquent de discipline… la liste est longue.
Mais ces crises contribuent au développement de l’enfant tant qu’elles ne surviennent pas trop fréquemment et ne sont pas accompagnées de violences ou d’agressivité.
La colère est souvent la manifestation d’autres émotions. Par exemple, votre enfant peut faire une crise parce qu’il est fatigué, ou peut être insupportable simplement parce qu’il a peur et qu’il ne sait pas comment l’exprimer. Chaque parent possède des compétences pour accompagner son enfant et l’aider à maîtriser ses colères.
Si vos enfants n’ont pas appris à identifier leurs émotions, ils peuvent vite être dépassés par des sentiments très forts tels que l’anxiété, la peur, la fatigue, l’ennui, l’impuissance, etc.
Nous sommes souvent démunis lorsque nous sommes confrontés aux colères et aux crises de nos enfants. Nous arrivons souvent à les calmer avec un :- « ça suffit, tu vas au coin ». Mais ce genre de réactions n’aide en rien nos enfants à comprendre et surtout à gérer leurs émotions.
L’autorégulation, défini comme la capacité à se contrôler, est une technique efficace pour aider un enfant à mieux gérer ses crises et ses colères.
Plusieurs études ont démontré que l’autorégulation est associée à un meilleur développement psychosocial. Les enfants qui ont appris à s’autoréguler réussissent mieux la rentrée en maternelle, ont de meilleurs résultats scolaires et se sentent mieux sur un plan psychologique.
A l’inverse, lorsque les enfants n’ont pas appris à s’autoréguler, ils sont plus régulièrement confrontés à des problèmes, des difficultés à se concentrer et à respecter des règles et des limites.

Selon le professeur Adele Diamond, l’autorégulation est importante car :
1) Elle apprend aux enfants qu’ils sont responsables de leurs actes
2) Elle encourage le développement de l’intelligence émotionnelle
3) Elle permet le développement des compétences cognitives, essentielles tant à l’école que dans la vie quotidienne.
4) Elle encourage les enfants à s’évaluer et à trouver des stratégies pour faire face aux difficultés quotidiennes
Selon ce professeur, toutes les cultures possèdent des outils pour apprendre aux enfants à améliorer leur autorégulation. En effet, chaque parent peut investir les activités ludiques telles que la musique, la danse, les histoires et les jeux pour favoriser le développement des compétences cognitives.
Apprendre à votre enfant la maîtrise de soi est une étape importante de l’autorégulation. La maîtrise de soi est la capacité à réagir de façon acceptable. Cela implique l’accomplissement de tâches, la réduction des comportements impulsifs et la concentration malgré les distractions.

Comment favoriser l’autorégulation ?
1. Sensibiliser aux émotions
La première étape pour placer votre enfant sur le chemin de l’autorégulation consiste à lui apprendre les différentes émotions. J’ai déjà rédigé un article sur la façon dont vous pouvez apprendre à vos enfants à identifier les différentes émotions de façon ludique.
Les jeunes enfants ne sont pas toujours capables de différencier les émotions ; aider les tout petit à les identifier leur permet de s’exprimer et de trouver une réaction adaptée.
Aider votre enfant à mettre des mots sur les sentiments peut éviter les crises de colère. Comme ils ne peuvent pas connaître les différentes émotions si nous ne leur apprenons pas, nous pouvons les aider à s’exprimer en posant des questions : « comment tu t’es senti ? » « Comment penses-tu qu’elle va se sentir si … »
Ressources utiles:
5 astuces pour vous aider à gérer vos émotions avant de coacher votre enfant
Comment réduire la vulnérabilité émotionnelle des enfants
50 façons simples de renforcer l’intelligence émotionnelle de votre enfant

2) Reconnaître les signes
Il est beaucoup plus facile de « traiter » les signes que de contrôler les crises. Aider votre enfant à reconnaître les signes est donc une étape importante qu’il ne faut pas négliger : comment te sens-tu quand la colère commence ? Est-ce que tes mains transpirent ? Est-ce que ton cœur bat plus fort ? Est-ce que tu as envie de frapper quelqu’un ou quelque chose? Est-ce que tu cries?
Quand votre enfant est conscient de ces signes, il est plus facile de l’aider à gérer les émotions avant qu’elles ne deviennent incontrôlables. Il faut que nous apprenions à nos enfants comment répondre à ces émotions de façon acceptable.
L’objectif n’est pas d’éliminer ces émotions, car elles font partie de nos vies et qu’il est normal de les exprimer mais de manière acceptable.
Discuter avec votre enfant afin de l’aider à identifier ce qu’il peut faire pour se calmer lorsqu’il ressent les signes d’un énervement : sauter sur le trampoline, colorier un mandala, pratiquer des exercices de respiration, écouter de la musique, lire, faire du vélo, etc.
3) Récompenser plutôt que punir
Plutôt que de punir votre enfant pour un mauvais comportement, récompensez-le pour un bon comportement. Par exemple, mettez en place un système de points avec les jours de la semaine et laissez lui s’accorder un point chaque fois qu’il réagit de façon acceptable à sa colère ou anxiété.
Ressources utiles:
Une stratégie de discipline positive que vous pouvez mettre en place dès aujourd’hui

4) Demandez de l’aide
Malheureusement, la colère ou l’anxiété peuvent être le signe d’un plus grand mal être. Si le comportement de votre enfant empire malgré tous vos efforts, ou si vous vous sentez incapable de faire face à ses colères, n’hésitez pas à en parler à l’enseignant par exemple, surtout si le problème concerne aussi l’école ou aux professionnels de l’éducation et des psychologues si rien ne semble fonctionner.
Le livre numérique “J’accompagne les colères de mon enfant” vous propose de nombreux outils pratiques et ludiques pour apprendre à votre enfant à reconnaître ses émotions, afin qu’il puisse les exprimer et les contrôler.
Références
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17605527



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