
Chaque enfant peut être victime d’abus sexuels.
Bien que nous souhaitions tous, naturellement, les protéger contre de telles violences, il ne suffit pas de croiser les doigts : les statistiques sont tout simplement alarmantes.
- D’après un centre spécialisé, 10 % des enfants (1 fille sur 7 et 1 garçon sur 25) seront victimes d’abus sexuel avant leur 18ème anniversaire.
- Selon un rapport de l’OMS, 20% des femmes et jusqu’à 10% des hommes gardent le souvenir d’évènements liés à une forme d’abus sexuel. Des chiffres impressionnants, mais certainement sous-estimés au vu du nombre de cas ne faisant jamais l’objet d’une plainte.
- Les enfants sont particulièrement vulnérables entre 7 et 13 ans. Près de 20 % des femmes adultes (et 10 % des hommes).
La plupart des parents de victimes ont rarement connaissance de la situation vécue par leurs enfants, probablement du fait que la plupart des auteurs des faits appartiennent au cercle le plus proche de leurs relations, familiales ou amicales.
D’après les statistiques publiées sur ce type de crime, seules 14 % des victimes ne connaissent pas leur agresseur, ce qui complique fortement la lutte contre les abus sexuels, car il est difficile de considérer des amis ou des membres de sa famille comme des violeurs potentiels et que, dans ce cas de figure, les enfants ont tendance à se taire.
Malheureusement, il n’existe aucune méthode imparable pour protéger ses enfants contre les abus sexuels.
Bien qu’aucune étude n’ait pour l’instant prouvé qu’éduquer ses enfants sur la question les empêche d’être victimes de ce type de violences, il a été démontré que leur donner certains réflexes peut les aider à repérer les situations à risque et à les éviter.
D’après une étude, les enfants informés des risques d’abus sexuels sont 6 à 7 fois plus susceptibles de prendre des mesures de protection lorsqu’ils sont mis en situation.
Une autre étude indique que les enfants éduqués par leurs parents sur la question sont plus à même d’identifier les gestes inappropriés et de se protéger que ceux ayant reçu la même formation à l’école.
La meilleure approche consiste donc à impliquer à la fois les parents et les enseignants dans la prévention.
Conseils pratiques pour protéger votre enfant des violences sexuelles
1) Oser en parler
Ce n’est pas parce que vous n’en parlez pas que cela n’arrivera pas. La meilleure façon de protéger vos enfants des abus sexuels est donc de leur en parler, et ce, le plus tôt possible.
Vos enfants doivent savoir ce qu’est une conduite inappropriée et identifier les gestes déplacés. L’abus sexuel peut aussi prendre la forme d’une exhibition ou d’une exposition à des images pornographiques, abordez donc également ces sujets.
Il n’est jamais trop tôt : des études ont démontré que les jeunes enfants apprennent plus et mieux que leurs aînés.
Il est aussi important de dépasser le « mythe de l’inconnu » : toute personne étrangère à la famille ne doit pas être considérée comme source de danger et les proches ne doivent pas être systématiquement considérés comme sûrs.
Apprenez à vos enfants que leur corps leur appartient et ne doit être touché par personne, même par les membres de leur famille ou des amis.
Pour vous aider, vous pouvez vous appuyer sur des livres tels que Respecte mon corps qui recourent à des explications simples pour informer les enfants dès 3 ans des gestes appropriés et inappropriés.

2) Dépasser les tabous
Les enfants ont une meilleure image de leur propre corps, lorsque vous parlez sans tabous de leurs organes génitaux, mais quels mots employez-vous ? Zizi, zézette, vulve, pénis, kiki, petit oiseau… ?
Osez nommer les choses et n’hésitez pas à en parler ouvertement avec vos enfants. Bien sûr pas devant tout le monde en plein milieu d’un repas de famille, mais trouvez le bon moment pour aborder le sujet.
Lorsque votre fille prend une douche, parlez-lui de sa vulve. Profitez-en également pour lui dire que personne d’autre qu’elle ne doit y toucher. Si quelqu’un se permet un tel geste, elle peut lui dire : « arrête de toucher mon vagin. »
Les pédophiles ne s’attendent pas à ce que des enfants emploient ces mots pour évoquer leurs organes génitaux, ce qui pourrait suffisamment les déstabiliser pour qu’ils abandonnent toute tentative, notamment si l’on sait que la plupart des pédophiles ne sont pas déterminés à passer à l’acte, mais tirent le plus souvent parti d’une situation les menant à une proie facile.
3) Attention aux prédateurs sexuels en ligne
Internet est devenu un espace dangereux pour les enfants. Un nombre croissant de prédateurs sexuels l’utilise pour entrer en contact avec des cibles potentielles.
Installez des logiciels de contrôle parental et parlez à vos enfants des risques auxquels ils sont exposés. Il est important qu’ils ne divulguent aucune information personnelle sur Internet.
4) Pas de « secrets » ni de « jeux » liés aux organes génitaux
Lorsque nous expliquons, dès le plus jeune âge, à nos enfants qu’il ne doit y avoir aucun secret ou jeu impliquant leurs organes génitaux, ils seront plus enclins à nous en parler si la situation se présente.
Invitez-les à vous prévenir immédiatement, au besoin en ayant recours à « un code secret » qui facilite la confidence. Dire, par exemple, « quelque chose de louche s’est produit » peut signaler un geste inapproprié.
Vos enfants doivent également être certains que vous les écouterez et que vous les croirez. Très peu de signalements s’avèrent mensongers.
Lorsque vous instaurez une relation de confiance avec votre enfant, il est plus à même de s’adresser à vous, il est donc primordial de mieux communiquer avec lui. Votre réaction est essentielle pour recueillir son témoignage : Restez calme. Écoutez. Posez des questions. Ne répondez pas sous le coup de l’émotion.
5) Laissez les portes ouvertes

Près de 80 % des abus sexuels se produisent lors d’un tête-à-tête avec une personne de confiance. En laissant les portes ouvertes, vous mettez un frein à l’opportunisme des prédateurs.
Imposez à votre enfant de laisser la porte ouverte lorsqu’il ou elle utilise Internet.
S’il reçoit la visite d’un professeur particulier, faites en sorte que la leçon se déroule dans un espace commun. Les risques sont aussi fortement réduits si le prédateur sexuel se sait potentiellement observé. Privilégiez donc les activités de groupe.
6) Parlez après une sortie
Lorsque vous demandez à un enfant comment s’est déroulée une activité en dehors de la maison, il répond invariablement « bien », « très bien » ou « super », sans plus de détail.
Vous devez donc poser des questions, pour savoir comment cela s’est réellement passé. Votre objectif est d’en savoir plus sans pour autant conduire un interrogatoire de police.
Soyez précis dans vos questions.
Ne vous contentez pas d’un : « comment s’est passée ta journée ? », mais essayez d’être créatif : as-tu ri ? As-tu pleuré ? Est-ce que quelqu’un t’a fait sourire ? Est-ce que quelqu’un t’a mis en colère ? Qu’est-ce que tu as aimé le moins ?
Soyez aussi attentif aux réactions de votre enfant : vous semble-t-il soudainement mal à l’aise auprès de certaines personnes ? Pourquoi ?
Mesures concrètes
- Trouvez un moment pour parler à votre enfant de son corps. Si vous êtes mal à l’aise, utilisez un livre ou des outils adaptés tels que Respecte mon corps.
- Laissez les portes ouvertes. Instaurez ce principe chez vous.
- Même s’il est important de protéger nos enfants en leur donnant les moyens de lutter contre les abus sexuels, il est aussi primordial de leur rappeler qu’ils ne sont pas responsables des faits qui se produisent. Les enfants n’ont pas à se sentir coupables d’avoir été victimes ou témoins de telles violences.
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Références scientifiques
https://www.bjs.gov/index.cfm?ty=pbdetail&iid=1147
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7962245
http://www.unh.edu/ccrc/pdf/CV192.pdf
http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/14651858.CD004380.pub3/abstract
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10802834
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/1486515
http://www.unh.edu/ccrc/pdf/CV192.pdf



Je te souhaite une bonne continuation et felicitations pour ton blog!
Merci beaucoup!
Pour mes petits enfants,je leur enseigne que personne n’a le droit de toucher en dessous du maillot de bain. Mais, je m’aperçois que je vieillis. Je pensais être moderne. La vitesse s’ est accélérer.
Merci beaucoup pour votre commentaire. Je pense que l’important c’est d’avoir des conversations autour de ce sujet avec les enfants.
Merci beaucoup pour cet article que je trouve très intéressant et surtout très utile… chaque parent devrait être informé de ça, malheureusement les prédateurs sont bien plus nombreux qu’on ne le pense !
Et quelques paroles peuvent sûrement éviter la plupart de ces drames.
Bonne continuation !
Merci pour votre passage par ici 🙂